Une augmentation de 30% des maladies cardiovasculaires et de 43% pour la prévalence du diabète chez les hommes et les femmes (entre 1997 et 2009), selon les résultats du Projet de recherche MedChamps Selon des études scientifiques, les maladies cardiovasculaires, dites aussi coronaires, génèrent chaque année plus de 7 millions de cas de décès dans le monde. Et d'ici 2030, les scientifiques pensent que ce genre de maladies, répertoriées avec le diabète dans la case des maladies non transmissibles, sera la principale cause de la morbidité mondiale. C'est dans cette optique que le Laboratoire de recherche sur l'épidémiologie et la prévention des maladies cardiovasculaires en Tunisie, piloté par le Pr Habiba Ezzahi Ben Romdhane, a organisé, mardi dernier, à Tunis, une rencontre euromaghrébine sur la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles dans la région euro-méditerranéenne. Durant cette réunion, des chercheurs européens ont présenté les résultats du Projet de recherche MedChamps «Les maladies cardiovasculaires et le diabète : modèle analytique des transitions sociodémographiques de la population dans la région méditerranéenne », basés sur des enquêtes et des données récoltées dans quatre pays : la Palestine (Cisjordanie, entre 1998 et 2009), la Syrie (entre 1996 et 2006), la Tunisie (entre 1997 et 2009) et la Turquie (entre 1995 et 2008). Ce gigantesque projet qui s'est étalé sur une période de trois ans et demi (42 mois) a été mené en collaboration avec des institutions européennes de renommée internationale telles que : « Newcastle University » (Royaume-Uni), « Liverpool University» (Royaume-Uni), « St George's Hospital Medical School » (Royaume-Uni), « Trinity College Dublin » (République d'Irlande) et «Dokuz Elyul University, Izmir » (Turquie). Selon le Pr Habiba Ezzahi Ben Romdhane, les partenaires ont développé pour la première fois dans la région un modèle pour les maladies cardiovasculaires et le diabète. « Ce modèle montre la part des facteurs de risque d'une part et le traitement, d'autre part, dans la mortalité par maladies cardiovasculaires et parle d'un modèle pour les maladies cardiovasculaires et le diabète pour la région. Ils ont conduit une analyse des stratégies pour le contrôle des maladies non transmissibles dans les quatre pays concernés par le projet. Ils ont aussi mené une analyse du rapport coût /efficacité des interventions ». La tension, le cholestérol et le diabète toujours en hausse En effet, le modèle adopté par les chercheurs dans ce programme de recherche a souligné le rôle des facteurs de risque (index de la masse corporelle, tabagisme, pression artérielle systolique et cholestérol) dans l'augmentation des maladies cardiovasculaires et des taux de mortalité liés à ce genre de maladies non transmissibles. Et les résultats concernant la Tunisie n'ont rien de rassurant. En effet, selon cette étude, les décès liés aux maladies cardiovasculaires ont augmenté de 30 % dans nos contrées durant cette période de 12 ans. Notre pays fait mieux que la Syrie avec un taux de mortalité flirtant avec les 56 %. Par contre, la Palestine (1998 et 2009) et la Turquie enregistrent respectivement une diminution de 12% et de 17%.Pour ce qui est des tendances de la tension, les résultats de la recherche ont démontré que la pression artérielle systolique a augmenté considérablement en Syrie (+8,7 mmHg) et un peu moins en Tunisie (+0,6 mm Hg). Par contre, elle a été réduite en Turquie (- 6 mm Hg) et est demeurée statique en Palestine. Quant aux résultats relatifs aux taux de cholestérol, ce dernier a aussi augmenté en Syrie et en Tunisie ainsi qu'en Turquie (une légère hausse). Seule la Palestine a enregistré une légère baisse. Les recherches ont démontré aussi une augmentation considérable au niveau des changements de la moyenne de l'indice de la masse corporelle au sein de la population dans les quatre pays. En Tunisie, les résultats ont donné une hausse de 0.08% chez les hommes et de 0.04% chez les femmes. Au niveau des résultats concernant les changements dans la prévalence du tabagisme chez les personnes âgées de plus de 25 ans, les résultats ont montré une diminution de -0.11% chez les hommes et une augmentation de +1.82% chez les femmes. Mais généralement, dans les quatre pays, le tabagisme est en régression quand on parle de la population globale, sauf en Syrie. Enfin, pour ce qui est de la prévalence du diabète chez les hommes et les femmes, dans l'ensemble, une augmentation de 43% a été observée en Tunisie contre 52% en Syrie, 40% en Palestine et 55% en Turquie. Quant aux augmentations les plus spectaculaires, elles ont été enregistrées plus du côté de la gent masculine que du côté de la gent féminine.