Déjà 13 années sont passées depuis que le ciné-club de Tunis a organisé la première édition des rencontres du cinéma alternatif «Le cinéma de la Paix ?». A sa création, on ne croyait pas que cette manifestation atteindrait sa 13e édition, tant le régime de Ben Ali plombait toute manifestation libre, offrant un débat contestataire et humanitaire autour d'une œuvre artistique. D'ailleurs, au bout de la deuxième édition, les portes de la maison de la culture Ibn-Rachiq, où elle se tenait, se sont fermées devant elle et devant les esprits ouverts des adhérents de la Fédération tunisienne des ciné-clubs. Mais l'action ne s'est jamais arrêtée, grâce aux responsables d'El Teatro qui a offert son espace, aussi bien pour le ciné-club de Tunis que pour cette manifestation qui a pu perdurer et continuer le débat. Aussi, cette 13e édition est-elle placée sous le signe de la mémoire : «la mémoire collective, thérapie de l'amnésie», «la quête de la mémoire», «la mémoire immortalisée», «le devoir de mémoire»... Autant de thèmes qui seront portés par des films et installeront le débat sur des questions brûlantes, tel que le rapport à l'identité, à l'histoire et au vécu. Durant les cinq jours que durera «Le cinéma de la paix ?», les cinéphiles auront à découvrir tous genres de films : documentaires, d'auteurs d'ici et d'ailleurs, des productions porteuses de diverses visions du cinéma alternatif qui nargue tout rapport commercial prôné par les grandes firmes de l'industrie du cinéma. Au menu, sept films pour rafraîchir les mémoires et mettre le doigt sur les plaies de la société à travers une œuvre, une image captée par un regard averti, celui d'un artiste, et toujours avec le même bonus : un espace de débat pour une expression libre et responsable pouvant, quelque part et un tant soit peu, aider à préserver les hommes et les peuples de la standardisation des vies et des esprits.