Le directeur du site web Al Jazira Net à La Presse : «Marzouki n'a jamais été payé par la chaîne» Le Dr Moncef Marzouki, président de la République provisoire, serait-il salarié de la chaîne qatarie Al Jazira en contrepartie d'articles de fond et autres contributions réflexives qu'il publie sur son site web Al Jazira Net ? L'affaire a éclaté, hier, suite aux révélations faites par Salem Zahran, directeur de Media Focal Center (Liban) qui a déclaré sur les ondes d'Express FM que Marzouki perçoit un salaire équivalent à 50.000 euros, soit près de 100.000 dinars tunisiens, pour ses écrits sur le site web de la chaîne. Révélations immédiatement démenties par Imed Daïmi, directeur du cabinet présidentiel, qui a notamment souligné que le président de la République provisoire «a publié des articles sur le site web d'Al Jazira mais il n'est pas salarié». Contacté, par téléphone, par La Presse, Mohamed Al Mokhtar, directeur du site web de la chaîne, confirme : «Dr Marzouki a toujours été l'un des écrivains du site et même après son élection à la présidence de la Tunisie, il a publié sur notre site deux ou trois articles. Seulement, je tiens à affirmer qu'il n'a jamais été payé par la chaîne en récompense pour les articles qu'il nous envoyait. D'ailleurs, c'est le cas de tous les écrivains arabes qui collaborent au site et dont aucun n'a perçu de contrepartie financière». Quant à Salem Zahran, il soutient que ses informations proviennent de journalistes exerçant à Al Jazira sans pouvoir donner de preuves attestant de la véracité de ses déclarations. Il s'est contenté d'exhorter le président Marzouki «de démentir ou de confirmer mes dires». Mais qui est au fait Salem Zahran ? D'après certains réseaux sociaux, il est considéré comme «l'un des défenseurs du régime de Bachar Al Assad et ses propos sont relayés quasi systématiquement par l'agence de presse officielle syrienne Sana». Et l'on se demande pourquoi Zahran attaque, semble-t-il sans aucune preuve réelle, le président Marzouki ? Selon les mêmes réseaux, il serait motivé par les positions du Dr Marzouki à l'égard du régime syrien. Le président de la République provisoire a, en effet, «émis à plusieurs reprises de sérieuses réserves sur le régime de Bachar Al Assad et même s'il a clairement refusé l'ingérence armée en Syrie, il n'en constitue pas moins une cible pour les chantres de Damas». Reste à savoir maintenant si la réaction de Imed Daïmi, chef du cabinet présidentiel, le moins qu'on puisse dire timide et peu rassurante, est suffisante pour apporter la réponse idoine à de telles accusations dont la gravité n'échappe à personne. Encore une fois, les stratèges de la communication présidentielle répondent absent et administrent une nouvelle preuve de leur inexpérience, pour ne pas dire de leur incompétence.