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«Le recrutement, l'entraînement, le financement et l'envoi de jihadistes en Syrie ont été organisés dans le cadre d'un accord»
Entretien avec : Dr Ahmed Manaï, membre de la commission des observateurs arabes en Syrie
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 03 - 2013

Entre le motif religieux et l'enrôlement dans une guerre par procuration, le jihad en Syrie ne doit pas ses dimensions et son organisation au hasard des démarches volontaires. Il a sa petite histoire, ses accords et son cadre géostratégique, précise Dr Ahmed Manaï, président de l'Institut tunisien des relations internationales (ITRI) et membre de la commission des observateurs arabes en Syrie.
Vous êtes membre de la commission des observateurs arabes en Syrie. En quoi a consisté votre mission et quels sont ses résultats ?
Constituée sur la base de la résolution du Conseil de la Ligue arabe en date du 24 novembre 2011, la mission a été chargée de vérifier l'application des termes du plan arabe pour résoudre la crise en Syrie et de fournir une protection pour les civils syriens. Elle était composée de près de 160 observateurs, appartenant pour 90% d'entre eux aux ministères de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères d'une quinzaine de pays arabes, et de 10% d'observateurs de la société civile arabe. Le premier volet de cette mission était de trouver des réponses aux quatre questions suivantes: Les manifestations pacifiques organisées par les opposants dans les villes et les villages sont-elles réprimées ou non par la force brutale ? Existe-t-il une présence militaire dans les villes et aux alentours ? Les autorités ont-elles relâché les détenus politiques arrêtés à la suite des derniers événements? Et enfin, voir si les médias locaux et internationaux sont présents sur place et s'ils couvrent régulièrement et sans obstacle les manifestations.
Un rapport préliminaire a été rédigé et porté à la connaissance de la Ligue arabe, le 17 janvier 2012. Ce rapport, objectif, impartial et d'un grand professionnalisme a déplu aux décideurs de la Ligue. La raison de ce rejet est que la mission a considéré que la violence était surtout exercée du côté des « manifestants armés » et que les forces de l'ordre n'en faisaient usage qu'en état de légitime défense. Ils l'ont alors enterré et porté l'affaire devant le Conseil de sécurité. La résolution présentée par les pays occidentaux a été bloquée par le double véto russo-chinois. Nous connaissons tous la suite...
Plusieurs sources placent le phénomène du jihad des Tunisiens en Syrie dans le cadre d'accords politiques et géostratégiques secrets dont les péripéties dépassent la Tunisie et échappent aux jeunes recrues. Réalité ou lecture conspirationniste ?
Il faudrait rappeler que les grandes puissances ont surfé sur les événements spontanés survenus dans la zone arabe et poussé à la déstabilisation des Etats, afin d'écarter les forces politiques qui dirigeaient ces pays, très discréditées, et de les remplacer par celles qui paraissaient avoir le plus de présence sur le terrain, en l'occurrence les islamistes, issus de la confrérie des « frères musulmans ». En Tunisie, quoique laminés par deux décennies de persécutions et donc totalement absents des manifestations qui ont fini par pousser l'ancien président à la sortie, les nahdhaouis se sont rapidement mobilisés et se sont vite imposés comme la principale force politique dans le pays. Il en fut de même en Egypte et à un moindre degré en Libye. L'objectif des Américains surtout était de confier le pouvoir à ces forces sous la houlette des turcs de l'AKP et le leadership d'un Erdogan, très populaire dans les pays arabes. Ce qui fut fait sans beaucoup de casse dans certains pays. Mais là où les régimes ont résisté, comme en Libye ou en Syrie, la contestation s'est vite armée et il y a eu appel aux armes et aux combattants armés.
Sur le terrain, quels sont concrètement les raisons et les moyens de l'engagement des Tunisiens ?
L'engagement des Tunisiens a commencé par la Libye, plus proche de nous, donc plus facile d'accès, et où la résistance du régime de Kadhafi a duré longtemps. C'est dans ce pays que se sont constitués les premiers groupes de combattants qui iront par la suite se battre en Syrie, sous l'œil bienveillant des nouvelles autorités révolutionnaires. L'organisation, par le recrutement, l'entraînement, le financement et l'envoi en Syrie, est venue plus tard, dans le cadre de l'accord Burhane Ghalioune- Mustafa Abdeljelil, du mois d'octobre 2011, instituant une coopération militaire entre les deux « révolutions» libyenne et syrienne. Le salafisme jihadiste tunisien et le parti Ennahda ont adhéré à ce mouvement.
Le 11 décembre 2011, une rencontre importante s'est tenue à Tripoli. Elle a réuni Youssef Kardhaoui, Rached Ghannouchi, le ministre des Affaires étrangères du Qatar, le second personnage des Frères musulmans en Syrie, tous venus en principe sceller la réconciliation des Libyens. A participé à cette réunion aussi Abdelhakim Belhaj, le gouverneur militaire de Tripoli. C'est au cours de cette réunion qu'a été décidée l'adhésion à l'accord Ghoulioune-Abdeljelil d'armer et d'envoyer des combattants tunisiens et libyens en Syrie.


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