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«Nous craignons de nouvelles augmentations des prix»
Dégradation du pouvoir d'achat - Mohamed Zarrouk, vice-président de l'Organisation de défense du consommateur
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 04 - 2013

L'augmentation du prix du carburant à deux reprises en six mois (septembre 2012 et mars 2013) a fait flamber les prix des produits de consommation courante. Les consommateurs n'arrivent plus à joindre les deux bouts. La situation est devenue critique, voire intenable. Le gouvernement de Ali Laârayedh a pris un certain nombre de décisions pour tenter de stabiliser la situation inflationniste que vit le pays depuis la révolution. Mohamed Zarrouk, vice-président de l'ODC, salue les dernières décisions du gouvernement mais met en garde contre une nouvelle augmentation des prix. Interview.
Quelle évaluation faites-vous de la gestion du pouvoir d'achat qui est l'une des préoccupations essentielles des citoyens?
Le pouvoir d'achat est intimement lié à la valeur de la monnaie. Après la révolution, il a été diminué de presque 20% en raison du taux d'inflation élevé. Lorsque le taux d'inflation augmente, le pouvoir d'achat rétrécit. Depuis une année, l'ODC demande au gouvernement de maîtriser le taux d'inflation, estimée dit-on à 6%, chiffre que nous contestons. A notre avis, il est beaucoup plus élevé. D'ailleurs, nous sommes en train de pousser l'INS (Institut national de la statistique) à revoir ses méthodes de calcul notamment en ce qui concerne le panier de la ménagère qui contient 33% de produits alimentaires, 20% de logement. Mais l'INS a-t-il pris en considération les autres produits nécessaires au consommateur comme les télécoms, nouveau produit important dans les dépenses des ménagères en Tunisie. Nous appelons l'INS à actualiser ses méthodes de calcul réalisées encore à partir des statistiques de 2009 et de nous faire participer à cette opération.
Par ailleurs, l'ODC a demandé au gouvernement de geler les prix et de surveiller de très près le taux d'inflation. Ce dernier est une catastrophe pour le consommateur et l'économie. Il ne motive pas les investisseurs tunisiens et étrangers et frappe, d'autre part, l'épargne.
Récemment le conseil ministériel a décidé d'augmenter la production des produits agricoles sensibles, de garantir l'approvisionnement des marchés en produits locaux et de recourir à l'importation si nécessaire, pensez-vous que c'est une bonne idée?
Geler les prix pour stopper la spirale inflationniste est l'idée de l'ODC. L'article 64 sur la loi des prix et la concurrence autorise l'Etat à intervenir pour maîtriser le taux d'inflation. Dans une économie de marché libre, 87% des prix sont libres au niveau de la production et de la distribution alors que 13% seulement des produits comme la farine, le pain... sont contrôlés par l'Etat. A ce stade, les prix des produits compensés n'ont pas évalué mais il y a dans le panier de la ménagère d'autres produits de nettoyage, les eaux minérales, etc. qui ont flambé sans oublier le prix du carburant dont l'augmentation se répercute au niveau des industries énergivores : le ciment, les briques pour le bâtiment qui est le moteur de croissance d'une économie. C'est dangereux d'ajouter à chaque fois 7% d'augmentation dans un produit.
Quelles sont les véritables raisons de ces augmentations?
La situation économique du pays, d'une part, et les recommandations du FMI (Fonds monétaire international), d'autre part. Le FMI a accordé à la Tunisie un crédit d'emprunt de précaution de 7 milliards de dinars en imposant ses conditions, entre autres, le désengagement de l'Etat de la Caisse générale de compensation. L'ODC pense qu'il y a d'autres moyens pour améliorer la trésorerie. Premièrement, la révision du code fiscal. A ce niveau, il y a beaucoup d'argent à puiser en faisant appliquer le code fiscal notamment le système forfaitaire. Il y a 15 milliards de fuite fiscale. Nous avons suggéré au gouvernement de mener une action bien ficelée en fixant un objectif de 5%. L'Etat pourrait amasser 750 millions de dinars alors que l'augmentation du prix du carburant ne lui a permis de rapporter que 300 millions de dinars.
Deuxièmement, mettre en œuvre la justice transitionnelle en mettant à contribution les hommes d'affaires disposés à dialoguer et à participer au développement du pays.
Et, troisièmement, rééchelonner la dette extérieure en demandant un moratoire de 2 ou 3 ans aux pays amis ou organismes internationaux disposés à nous aider. Actuellement, la Tunisie paie 4,2 milliards de dinars par an. Pour l'heure, c'est le consommateur qui paie la facture.
Les dernières décisions du Conseil des ministres sont à saluer, mais de pareilles décisions ont été prises sous le gouvernement de Hamadi Jebali sauf qu'au niveau de l'application, cela a été un fiasco.
Personnellement, j'ai posé la question au ministre du Commerce sur les moyens de plafonner le prix de la viande de mouton. Il était d'accord mais nous croyons que cela ne peut pas être respecté. Il faudrait pour ce faire une révision des lois régissant le commerce, de la production à la distribution, qui ne devrait pas laisser la porte ouverte aux spéculateurs. La réorganisation de l'appareil du contrôle économique par la législation en donnant davantage de prérogatives aux contrôleurs économiques tout en pensant à rajeunir et à dynamiser ce corps de métier.
L'augmentation du carburant de 7% en septembre 2012 et mars 2013 a tout faussé. Elle a rétréci la marge de manœuvre du ministère du Commerce et de la Haute commission de contrôle de la hausse des prix.
Y aura-t-il d'autres augmentations au cours de l'année 2013?
A l'ODC nous le craignons. Je crois savoir qu'il y a une nouvelle loi de finances complémentaire. A ce propos, nous appelons les membres de l'Assemblée constituante à ne pas faire passer cette loi qui va autoriser des augmentations — comme ils l'ont fait pour le budget de 2013.
L'ODC propose d'augmenter et d'améliorer l'offre, de combattre le commerce anarchique en révisant structurellement les circuits de distribution. 60% de la production agricole ne passent pas par le marché réglementaire mais par les circuits parallèles. Au marché de gros où les prix sont fixés, les prix augmentent parce qu'une partie de l'offre est absorbée par le circuit parallèle en raison de la forte demande.
Il existe un plan d'action réalisé en 2009 et financé par la CE (Communauté européenne) qui consiste à mettre en place des plate-formes à l'instar de Rungis en France et regrouper les agriculteurs dans des sociétés de services leur permettant d'acheminer leur production au marché de gros.
En ce qui nous concerne, ce qui nous intéresse, c'est le consommateur et en particulier celui qui vit au-dessous du seuil de pauvreté et dont le revenu mensuel est de 100D. Nous avons demandé au gouvernement d'augmenter cette indemnité destinée aux familles nécessiteuses en la faisant passer à 200D par mois, et ce, dans le cadre de la loi complémentaire.
Comment pouvez-vous rassurer les citoyens au sujet de la stabilité des prix ?
Nous proposons à l'Etat de faire évoluer l'offre pour que les prix baissent et d'assainir par la même l'environnement. Nous n'avons aucune garantie mais nous continuons à nous battre pour défendre les consommateurs. Nous espérons que le gouvernement de Ali Laârayedh nous associe dans les discussions. Notre rôle n'est pas de critiquer mais de faire aussi des propositions, c'est pourquoi nous avons demandé au gouvernement de geler les prix, le temps de corriger les dysfonctionnements observés dans les règles de bonne conduite régissant le marché. L'Etat doit se repositionner pour défendre les consommateurs.


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