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«Aidez-moi ou je fais un malheur»
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 04 - 2013


Par Hmida BEN ROMDHANE
Cela fait presque 60 ans maintenant. Le 27 juillet 1953, Séoul et Pyongyang signèrent l'armistice qui mit fin à la guerre déclenchée le 25 juin 1950 et qui, trois ans durant, mettait la péninsule coréenne à feu et à sang. Les deux Corées vivent donc, depuis 60 ans, avec un statu quo de «ni guerre ni unification». Le problème avec ce statu quo est que, de temps à autre, il provoque des démangeaisons chez les dirigeants nord-coréens.
Les dernières démangeaisons ont dû être un peu trop fortes car Kim Jong-un, le jeune homme de trente ans qui a hérité le pouvoir de son père, Kim Jong-il, a été trop loin dans ses menaces. Le père et le grand-père de Kim Jong-un avaient l'habitude de soulager leurs démangeaisons par des menaces d'attaques contre Séoul ou de lancer des missiles contre l'ancien colon japonais. Mais, il y a quelques jours, le petit-fils a franchi un pas de géant dans le bluff en menaçant de «réduire en cendres l'île de Hawaï» et même de faire exploser quelques têtes nucléaires sur le territoire américain, à l'autre bout du Pacifique...
Il faut rappeler tout d'abord que la division persistante de la péninsule coréenne est le dernier anachronisme hérité de la guerre froide. Un anachronisme qui a la peau dure, car cela fait près d'un quart de siècle maintenant que le mur de Berlin s'est écroulé, et avec lui tout l'ordre politique et social de la guerre froide. La division de la Corée en deux pays distincts, deux peuples distincts et deux systèmes politiques antinomiques est l'ultime survivance de cet ordre mort et enterré.
Il faut rappeler ensuite que l'évolution suivie par les deux pays, depuis leur division au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est fortement contrastée. Cette évolution a abouti en quelques décennies à la transformation de la péninsule coréenne en deux pays, l'un développé, l'autre figé, et deux peuples, l'un dynamique et entreprenant, l'autre ligoté par les chaînes d'une idéologie qui a fait largement les preuves de sa stérilité. Deux pays si différents l'un de l'autre qu'il est difficile de croire qu'ils formaient auparavant une unité politique, géographique et démographique.
La dynastie régnante en Corée du Nord, mise en place par le fondateur Kim Il-sung, a fini par transformer ce pays en une incongruité politique sur la scène internationale. Voilà un pays qui n'arrive même pas à nourrir sa population et dont les dirigeants n'ont qu'une obsession : se doter de l'arme nucléaire. En attendant de l'avoir, les dirigeants nord-coréens continuent de jouer au poker menteur.
Les Etats-Unis semblent se prêter à ce jeu, et bien qu'ils sachent que «les menaces nord-coréennes sont vides», ont tout de même dépêché des bombardiers F22 à la frontière séparant les deux Corées, ainsi que le US Fitzgerald, un destroyer lourdement armé qui vogue déjà pas loin des eaux territoriales de la Corée du Nord.
En fait, la Corée du Nord sait que ses ennemis savent qu'elle n'oserait jamais faire usage de ses armes nucléaires, à supposer qu'elle les a, car cela engendrerait automatiquement une réponse massive qui détruirait au moins une partie du pays et le régime avec.
A quoi riment alors ces crises artificielles créées de temps à autre par les mystérieux dirigeants nord-coréens ? D'après les analystes sud-coréens, habitués à ces provocations répétitives de leurs voisins du nord, «quand la situation devient intenable, Pyongyang a recours à ces stratagèmes dans le but d'obtenir une aide alimentaire et financière. » En d'autres termes, les dirigeants nord-coréens semblent suivre la bonne vieille ruse : «Arrêtez-moi ou je fais un malheur» qui, dans le cas d'espèce, devient : «Aidez-moi ou je fais un malheur».
Mais ces crises à répétition provoquées par Pyongyang, si elles mettent sur leurs nerfs les «ennemis» sud-coréen, japonais et américain, elles sont, semble-t-il, de moins en moins tolérées par l'«ami» chinois. Il n'y a qu'à voir l'absence de protestation de la part de Pékin à l'envoi de nouveaux avions et d'un destroyer dans la région. Il n'y a qu'à voir la réaction des internautes chinois qui ne s'en prenaient pas à Barack Obama, mais à Kim Jong-un qu'ils nomment par dérision «Fatty Kim» (Kim le graisseux) ou «Fatty III», en référence à son père et à son grand-père. L'un d'eux s'adressait à lui en ces termes : «Fatty, alors que toi tu t'amuses à ce jeu, ton peuple crève de faim.»
Cet agacement officiel face à cet «allié imprévisible» que Pékin ne cherche même plus à cacher, et cet acharnement du public chinois sur Internet contre «Kim III» sont de nature à inquiéter les dirigeants nord-coréens. Ceux-ci sont-ils en train de perdre le soutien de leur unique allié dans le monde ? La Chine est-elle en train de lâcher ce régime-paria qui, depuis 60 ans, est une source de tension dans la région et ne semble guère fatigué de jouer les trouble-fête ?
Il y a tout lieu de croire que les années, et peut-être même les mois, à venir ne seront pas de tout repos pour cette survivance incongrue de la guerre froide. Agaçant les nombreux ennemis et le peu d'amis qu'ils ont, les dirigeants nord-coréens sont de plus en plus isolés. Cela ne veut pas dire que la dynastie des Kim est chancelante, mais elle ne pourra pas se permettre, indéfiniment et impunément, de poursuivre une politique absurde qui consiste à livrer des dizaines de millions de citoyens à leur sort malheureux, pour concentrer tous les efforts et toutes les énergies et toutes les ressources à la fabrication d'armes de destruction massive dans l'espoir illusoire de perpétuer un régime-paria.


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