Tweet Share SEOUL (TAP - Par Sami Badreddine) - Depuis la guerre de Corée 1950-53 la péninsule coréenne est divisée en deux avec au Nord, la République Populaire Démocratique de Corée, qui n'est que la survivance de l'une des dernières dictatures communistes du monde, et au Sud, la République de Corée qui a opté pour un régime démocratique de type capitaliste. Les relations entre ces deux pays frères mais ennemis ont été toujours marquées par une vive tension militaire et diplomatique, surtout qu'ils restent théoriquement en guerre et qu'aucun traité de paix n'a été signé depuis 1953. La Corée du Sud, classée 13ème puissance économique mondiale et puissance économie régionale d'Asie demeure toujours menacée militairement par sa rivale du Nord. Une menace avant tout d'ordre militaire surtout que Séoul, sa capitale, est à portée de tir de l'artillerie Nord Coréenne, distante à la frontière d'a peine cinquante kilomètres. Une menace militaire persistante alimentée par une Corée du Nord qui développe un ambitieux programme nucléaire et un autre pour des missiles balistiques de moyenne et longue portée qui menacent directement la Corée du Sud et le Japon. Une politique du Chaud et du froid Face à un voisin soufflant le chaud et le froid, la Corée du Sud a adopté dans les années 2000, une politique de rapprochement avec son voisin du Nord avec des rencontres entre l'ancien président Sud Coréen Roh Moo-hyun et le leader nord-coréen de l'époque, Kim Jong Il. Une politique de rapprochement abandonnée depuis après les multiples provocations militaires de la Corée du Nord qui a procédé à plusieurs tirs de missiles au dessus de la Corée du Sud et du japon, au torpillage en 2010 du navire militaire Sud Coréen " Chenoan " (46 morts), et au bombardement la même année de l'île sud Coréenne de Yeonpyeong. Devant une aggravation des tensions, le président sud coréen Lee Myung-Bak qui accède au pouvoir en 2007 décide d'adopter une politique de fermeté face au frère du Nord poursuivie après l'accession au pouvoir fin 2011, de Kim jong Un, le fils cadet de Kim Jong Il, qui semble peu enclin à toute ouverte politique en direction de son voisin du Sud. Malgré une politique du Nord dite du « bord du précipice », la Corée du Sud maintient des canaux de contact et des relations avec sa voisine communiste à travers le développement de la zone industrielle de Kaesong en Corée du Nord avec l'implantation de plusieurs dizaines d'entreprises sud coréennes. L'aide humanitaire et médicale à destination de la Corée du Nord est également maintenue par le biais de la Croix rouge sud coréenne. Une volonté de réunification La Corée du Sud prépare par ailleurs l'éventualité d'une réunification avec son voisin du Nord en mettant en place un ministère dédié à la réunification. L'objectif étant de préparer la réunification des deux Corées en élaborant des plans d'urgences et des politiques de mise à niveau économique et sociale s'inspirant d'un cas précédent, celui de la réunification de l'Allemagne de l'ouest avec l'ex-RDA. Un fonds pour la réunification financé par le secteur public et privé a d'ailleurs été mis en place et annoncé par la Corée du Sud, le 7 août dernier. Les experts estiment qu'une éventuelle réunification coûtera dès la première année près de 249 000 milliards de Won soit environ 167,5 milliards d'Euros et le quart du PIB sud coréen. L'intégration des 24 millions de Nord coréens avec les 50 millions de Sud coréens pourrait s'avérer un processus coûteux et long. L'intégration a par contre débuté pour les réfugiés nord coréens qui réussissent à fuir le régime stalinien de la Corée du Nord pour rejoindre la Corée du Sud. Cette intégration se fait dans une première étape grâce à des centres spécialisés comme celui de Hanawon qui a accueilli plus 10 300 réfugiés du Nord depuis 1999. Chaque réfugié arrivant au centre bénéficie d'un soutien psychologique, d'un suivi médical et d'une formation facilitant son intégration dans la société sud coréenne. Les réfugiés Nord coréens obtient après une courte période la nationalité sud coréenne, un logement et une allocation du gouvernement pour poursuivre des formations professionnelles ou des études. Si la réunification entre Etats n'est toujours pas imminente, celle entre individus entre Coréens du Sud et du Nord existe avec pour valeurs communes la recherche de la liberté, de la justice et de l'établissement d'un Etat démocratique respectant la dignité de ses citoyens. Tweet Share Suivant