Face à la persistance d'un dialogue de sourds, les taxis chômeront lundi Rebelote pour nos taximen qui promettent, pour demain lundi, une nouvelle grève emboîtant le pas à celle déclenchée il y a deux semaines. Autrement dit, et à moins d'un arrangement de dernière minute, les taxis vont encore une fois briller par leur absence et «épargner» notre asphalte, l'espace de 24 heures qui devront représenter...une éternité pour les usagers habitués aux courses rapides et qui seront ainsi condamnés, à leur corps défendant, à se rabattre sur les bus et le métro. Mais, au fait, pourquoi cette énième grève ? Celle-ci fera-t-elle mouche ou passera-t-elle sans dégâts ? Impatience Pour le président de la chambre, Moëz Sellami, «il s'agira d'un chômage forcé et donc indépendant de notre volonté, dans la mesure où pratiquement toutes nos revendications, pourtant fort légitimes, n'ont pas été encore satisfaites. Des promesses, il y en a eu. Mais c'est des actes que nous exigeons, au moment où la profession ne s'est jamais sentie aussi menacée». Les revendications ? Eh bien, ce sont celles-là mêmes qui ont précipité la grève précédente, à savoir l'augmentation du tarif du compteur, la réduction du taux des taxes, le rejet de la récente majoration des prix de l'essence et du gasoil, l'annulation de la taxe de stationnement, la révision des normes d'octroi des permis de place et des autorisations, ainsi que l'assainissement du secteur qui a été lourdement affecté par l'invasion des intrus. En face, on prône la désescalade. En effet, une source du ministère du Transport nous indique que «si la tutelle est constamment à l'écoute des taxistes, il n'en demeure pas moins vrai que leurs innombrables revendications ne pourront pas être satisfaites du jour au lendemain. C'est pourquoi nous tenons à la poursuite des négociations, dans l'espoir de trouver des solutions qui arrangeront tout le monde». Pour un taxiste, «ce dialogue de sourds n'est plus acceptable, s'agissant d'une vraie humiliation pour notre profession qui ne compte plus les misères», appelant au passage à «la nécessité de réussir cette grève, même si, financièrement, elle nous coûte un important manque à gagner». Une grève dans la douleur pour 60 mille exploitants dont une bonne partie, faut-il le souligner, est considérée par les siens comme des... brebis galeuses pour avoir pris l'habitude de boycotter les grèves ! «Rater une journée de travail ne mène à rien, sauf à notre perte», se défend un taximan qui parle d'engagements bancaires et de familles à nourrir. Et ce n'est pas un hasard si la dernière grève n'a pas été suivie par des centaines de taxistes dont les compteurs avaient bel et bien fonctionné ce jour-là... dans la clandestinité !