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La légitimité ne résiste pas à la responsabilité régalienne de l'Etat !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 04 - 2013


Par Khemais FRINI*
La légitimité d'un gouvernement dépend de sa capacité d'assumer pleinement sa responsabilité régalienne ; c'est-à-dire celle qui émane de l'autorité de l'Etat (justice, puissance publique et finances publiques).
Dans un système de pouvoir absolu, le despote fait un tri entre les citoyens et décide de ceux pour qui la loi est appliquée. Les critères sont soit d'ordre familial soit idéologiques ou religieux... La logique de «deux poids deux mesures» entre les citoyens y est appliquée comme dans les régimes mafieux, fascistes, de l'apartheid ou sioniste.
En démocratie, les gouvernants élus sont tenus d'assumer la justice et la sécurité des biens et des personnes à tous les citoyens sans équivoque et sans discrimination ainsi que la défense et la protection du territoire.
L'administration ne peut être noyautée par les fidèles aux partis au pouvoir. Ce fut le cas des cellules destouriennes professionnelles du RCD. C'est aujourd'hui semble-t-il celui des fameuses ligues de protection de la révolution. Selon les dernières nouvelles, un bon nombre de leurs membres auraient été recrutés dans les entreprises publiques en petits groupes ou cellules sans obéir aux règles régissant les recrutements
De même, la justice doit être rendue par les juges et non par des ministres ou par l'administration et encore moins par des justiciers. C'est le sens même de la justice transitionnelle qui ne signifie point règlements de comptes ni indemnisation mais qui vise essentiellement et exclusivement la concorde nationale.
Cet objectif de concorde nationale conditionne tout progrès pour le pays et toute prospérité pour le peuple sans quoi la transition démocratique risque d'échouer. Hélas peu de leaders politiques (sic) dans notre pays saisissent la gravité du retard mis pour la justice transitionnelle et par conséquent de l'absence de la concorde nationale.
Ils ne se rendent pas encore compte qu'on ne construira rien de fiable et de durable en dehors de la concorde nationale.
Tout gouvernement qui ne s'acquitte pas de sa responsabilité régalienne perd automatiquement sa légitimité avant même le terme de son mandat.
Dans le cas de la Tunisie on se trouve dans une période transitoire et constitutionnelle. Les mandats n'étant pas encore fixés par la Constitution, ne peut que de se référer à l'éthique des élus et à leur degré de citoyenneté et leur moralité. En priant Dieu que l'on ne se soit pas trompé sur leur probité.
Que le nouveau gouvernement de M. Laârayedh ait obtenu une majorité confortable à la Constituante, on ne peut que s'en réjouir. On s'en réjouit d'autant mieux que l'appui politique de la majorité des députés est perçu par l'opinion comme un encouragement adressé particulièrement aux nouveaux ministres de souveraineté dont on nous promet l'indépendance. Ceux-ci seront-il en mesure de saisir le message de cet appui politique sans équivoque ? Auront-ils assez de personnalité pour s'affranchir de toute tutelle partisane et résister à toutes les pressions politiques des partis dominants ? Prendre ses distances vis-à-vis de ces partis qu'ils ne sont pas du tout censés représenter : c'est le sens même de leur neutralité et la raison du remaniement qui a eu lieu.
Mais si la confiance accordée par la Constituante à ce gouvernement est une bonne chose, celle accordée par le peuple est encore meilleure. Et celle-ci n'est franchement acquise que selon les résultats immédiats et urgents.
La réinstauration de la confiance de l'opinion est la condition de succès du gouvernement.
Le chef du gouvernement s'est engagé pour la limite de la durée de son gouvernement à 7 à 9 mois. Dont acte. Seulement voilà, le prophète (SAS) nous avait appris que le fidèle ne peut se faire avoir, de la même plaie, deux fois de suite.
Le premier revers subi par les électeurs a eu lieu au lendemain du 23 octobre 2011 où dès la première réunion de la Constituante on votait déjà contre la durée de un an par ceux-là mêmes qui avaient signé pour cette durée.
Nous croirons volontiers le chef du gouvernement pour la durée annoncée et par conséquent pour la date des élections dès qu'une loi d'Etat sera votée par la Constituante et publiée sur le Jort. Encore faut-il que le congrès cesse de s'amuser autour de sujets désuets tels que la loi d'exclusion et autres...
Le gouvernement de Ali Laârayedh, comme dans toutes les démocraties, est en train de préparer son examen de passage. Cet examen comporte quatre ou cinq épreuves principales :
1- La nécessité de faire diligence absolue pour faire la lumière sur le lâche assassinat politique de Chokri Belaïd afin d'en déterminer sans équivoque les criminels, les personnes et/ou les organisations, responsables de cet attentat. Et ce, quelles qu'en soient l'origine (locale ou étrangère) et les retombées politiques.
2- La dissolution de toutes les unités parallèles au service de sécurité de la République, fussent-elles pour protéger la Révolution, qui ne cessent de terroriser les citoyens, les artistes, les journalistes, les intellectuels, les syndicats et les partis politiques. Et maintenant les femmes et les fillettes. En un mot, la population pacifique est désarmée. Ajouter à cela les bandes organisées et les contrebandiers qui ne cessent de dégarnir le pays de ses produits de base et de l'inonder d'autres produits au vu et au su de tout le monde.
3- Face à un climat politique pas très sain (motions de censure, exclusion tous azimuts, invectives réciproques, retournement de situation, etc.) Il convient à ce gouvernement de réunir tout ce beau monde de la classe politique, tous sans exception, autour d'une table, ronde, triangulaire ou carrée, peu importe. Pourvu que les participants n'aient pas l'esprit carré et qu'ils parviennent à fixer ensemble les grandes orientations de ce qui reste à faire lors de la transition démocratique tant sur le plan politique que social et économique.
4- Trouver une entente pérenne avec les syndicats ouvriers et patronaux et les acteurs sociaux pour instaurer un climat de confiance susceptible de relancer les affaires et l'économie dans le pays. Pour ce faire, il convient entre autres mesures de faire la lumière sur les agressions des locaux du syndicat du 4 décembre une bonne fois pour toutes. Les bandes ou les ligues rendues responsables de ces agressions doivent être dénoncées et cesser de bénéficier de l'appui des sphères proches du pouvoir.
Il y va de l'intérêt général qui doit passer avant l'intérêt partisan.
5- Reprendre à son compte les cérémonies nationales en leur rendant leurs valeurs symboliques, historiques et nationales L'exemple du 20 mars 2013 a été douloureux et a imprégné négativement la conscience populaire.
Puisse les autorités se rattraper le 9 avril 2013 et se réconcilier avec l'histoire de leur pays.
Cette histoire est jalonnée d'exemples comme celui-ci :
«Ils étaient cinq nationalistes, militants pour la liberté et l'indépendance de leur pays habitant la même ville. A quelques semaines de l'assassinat de Farhat Hached on était venu les chercher un à un au même instant chez eux le soir, les embarquer loin des regards sur la corniche déserte. Il faisait noir. On leur attache pieds et mains derrière de vieilles voitures de l'époque (sûrement de la même marque que celle qui avait intercepté Farhat). Ils étaient à même le sol caillouteux quand on démarra et quelques km plus loin on les détacha morts inanimés. Ils sont aujourd'hui enterrés dans un des innombrables carrés des martyrs de la Tunisie battante».
Cela est notre lutte commune. Aucune force au monde ne pourra l'effacer. Il appartient à ceux que nous avons élus de ne pas se disculper de leur devoir de mémoire nationale.
*(Ingénieur-Isep)


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