Longtemps considéré comme une ville propre et gaie, le Kef est devenu, on ne peut plus, une ville où l'anarchie s'est installée un peu partout, provoquant ainsi désagrément aux habitants et entrave à l'esthétique urbaine. Le décor fabuleux et l'esthétique urbaine, qui ont longtemps fait de l'ancienne Sicca Veneria une ville phare aussi bien sur le plan culturel que social, ne sont plus qu'un souvenir lointain, et la cité est de plus en plus gagnée par les ordures, les constructions anarchiques et les installations illégales de quelques commerçants malveillants ou en quête de gain sordide. Mais là où le bât blesse, c'est que l'abattoir de la ville a été fermée depuis plusieurs semaines, à cause d'un désaccord entre le mandataire et les bouchers sur une taxe de 50 millimes/kg, à payer à titre de redevance d'impôt, mais que les bouchers refusent de débourser, en ce qu'elle représente, à leurs yeux, un impôt illégal, en comparaison aux pratiques prévalant dans d'autres abattoirs de la région et du pays. Du coup, c'est la santé des citoyens qui est en réel danger; et même la réunion tenue, il y a deux semaines, au siège du gouvernorat, n'a pas abouti à une solution à cette situation, devenue endémique. Des sources auprès des services vétérinaires du Crda font même état de grandes atteintes à la santé de l'homme,car nul contrôle de la qualité des viandes n'est effectué depuis la fermeture de l'abattoir. Autre bémol : l'ampleur des constructions anarchiques et l'occupation sauvage de certains espaces verts et de l'espace public par des citoyens qui ont tout bonnement érigé des constructions illégales sur ces espaces, au grand dam de la population, au demeurant, résignée et la mort dans l'âme face à une telle situation, à la fois écœurante et inquiétante. Cela dit, la municipalité n'a pas croisé les bras et le premier responsable de cette instance régionale fait état de la signature de plus de 50 décisions de démolition des constructions élevées anarchiquement dans l'ancienne capitale de la Numidie. Mais la mise à exécution de ces décisions attend toujours la bonne volonté des autorités régionales et des forces de sécurité. En tout état de cause, la population émet le souhait de voir l'anarchie disparaître de la ville, mais il y a loin de la coupe aux lèvres, car en toute chose, il faut toujours considérer la fin, autrement dit il faut attendre qu'une décision rapide et énergique soit prise par les pouvoirs publics afin de remettre de l'ordre dans la maison, car aux grands maux il faut les grands remèdes.