DUBLIN (Reuters) — Les militants pro-palestiniens qui se trouvent à bord d'un navire chargé d'aide en route pour la bande de Gaza sont décidés à atteindre leur destination, a déclaré l'un d'eux hier, au surlendemain de l'intervention sanglante de la marine israélienne contre la "flottille de la liberté". Le MV Rachel Corrie, navire marchand reconverti qui porte le nom d'une Américaine tuée dans la bande de Gaza en 2003, a appareillé lundi de Malte avec 15 militants à son bord, dont l'Irlandaise Maired Corrigan-Maguire, lauréate du Prix Nobel de la paix 1976. Le Premier ministre irlandais Brian Cowen a indiqué que le navire était propriété irlandaise et a estimé qu'il devait être autorisé à terminer sa mission. Il devrait arriver demain soir ou samedi matin dans le secteur où la flottille a été arraisonnée lundi, selon Derek Graham, un membre de l'équipage. Neuf personnes ont trouvé la mort dans l'intervention des commandos israéliens à bord du navire de tête, affrété par des organisations turques, ce qui a soulevé une vague d'indignation à travers le monde. La marine israélienne prétend avoir agi en état de légitime défense. "Nous avons eu une réunion après ce qui s'est produit lundi matin et nous sommes plus décidés que jamais à poursuivre notre mission", a déclaré Graham, interrogé hier par la chaîne de télévision irlandaise RTE. Les autorités israéliennes seront, selon lui, informées de la position exacte du bateau et de ses occupants. "Je vais conseiller aux passagers et aux membres d'équipage de rester calmement assis avec les mains visibles, pour qu'ils ne puissent pas faire comme lundi et prétendre que nous les avons attaqués. Notre mission est pacifique", a-t-il ajouté. Le gouvernement israélien a proposé d'escorter le Rachel Corrie et de distribuer l'aide qu'il transporte. L'Egypte a également proposé ses services. Graham a dit craindre que la cargaison ne soit pas livrée intégralement si elle transite par un intermédiaire. Il s'agit de 1.200 tonnes de matériel médical, de fournitures scolaires et de ciment, matériau qui fait cruellement défaut dans la bande de Gaza mais dont les autorités israéliennes interdisent le passage dans le territoire contrôlé par le Hamas.