Le dossier de l'emploi reste l'une des principales préoccupations de l'Etat. Le nombre des demandeurs d'emploi qui ne cesse d'augmenter contraste avec un rythme très lent de création de postes de travail dû au climat général de réduction de l'investissement. Pour donner un aperçu sur l'état de l'emploi à Sfax, une réunion avec les représentants des médias s'est tenue, hier, au siège du gouvernorat. M. Hafedh Saâdaoui, directeur régional de l'emploi et de la formation professionnelle, précise que les six bureaux d'emploi de la région ont accueilli jusqu'à fin avril 2013 plus de 13.470 demandeurs d'emploi dont 8.158 sont des diplômés du supérieur. En ce qui concerne l'emploi direct, la direction régionale de l'emploi a enregistré 890 offres dont 382 pour les diplômés du supérieur et 1.362 placements dont 480 des diplômés du supérieur. Les offres de stages sont de l'ordre de 3.739 dont 2.230 pour les diplômés du supérieur. Les principaux secteurs d'offres d'emploi sont le textile, les services, les industries manufacturières et le bâtiment. «Les chiffres enregistrés aux niveaux des différents bureaux ne traduisent pas le nombre réel des chômeurs puisque le ministère ne couvre pas toute l'opération d'emploi. Il faut noter que les recrutements dans les entreprises semi-étatiques et les concours nationaux ne passent pas par notre ministère. De même, la création d'emplois atteint son top lorsqu'il y a investissement réel. Actuellement, on n'investit pas. Les entreprises tunisiennes ne créent pas d'emplois», explique M. Saâdaoui. Actuellement, on ne parle pas d'une stratégie pour l'emploi. «On est en train de traiter les problèmes d'emploi au cas par cas. L'instabilité que vit le pays et l'absence d'investissement ne favorisent pas l'élaboration d'une stratégie à moyen et à long termes pour la création d'emplois. Toutefois, il faut noter qu'à Sfax, qui compte 16 délégations, les demandes d'emploi sont concentrées dans le bureau du centre-ville puisque les différentes régions n'offrent pas un grand potentiel d'employabilité», ajoute le directeur régional de l'emploi. Pour ce qui est du programme d'emploi d'un chômeur par famille dans la fonction publique, M. Saâdaoui a indiqué que les bureaux de Sfax ont enregistré 9.500 demandes. Outre l'emploi, le responsable a parlé de la situation de la formation professionnelle. Il a souligné que quatre centres sont en état de dégradation qui nécessitent une mise à niveau rapide. Il s'agit des centres de Kerkennah, Sidi Mansour, Mahrès et de la fille rurale de Bouthadi. Par ailleurs, le centre de formation et d'apprentissage Bach-Hamba, le centre de l'habillement Mohamed-Ali et le Centre de l'électronique enregistrent un taux assez élevé d'intégration et de recrutement. M. Khaled Fehri, directeur régional de la BTS à Sfax, a indiqué que le nombre de projets financés par la banque a atteint 15 mille. Mais il faut noter que 30 % de ces projets sont en état de faillite. Le nombre de projets financés pendant les quatre premiers mois de 2013 a enregistré une baisse par rapport à la même période de l'année dernière. Il est de 235 projets contre 327 en 2012. De même, le volume d'investissement a chuté passant de 3,97MD à 2,3 MD. «Nous avons constaté que les diplômés du supérieur boudent de plus en plus le financement de la BTS. En 2010, le taux des projets des promoteurs diplômés du supérieur est de 40 % du nombre total des projets financés par la BTS. Actuellement, ce taux ne dépasse pas 20%», a précisé M. Fehri.