L'espace d'exposition Efesto, à La Marsa, accueille, à partir du 15 mai et pour une durée de deux semaines, les toiles du peintre Michel Giliberti. Ce Français, natif de Menzel Bourguiba, n'est pas simplement de passage chez nous : il y est installé, précise-t-il, depuis la période des élections : «Je suis arrivé dix jours avant les élections... J'avais pris un aller simple !» En outre, il a participé à plusieurs expositions de groupe, entre 1999 et 2002... En 2005, il a été présent, cette fois à travers une grande manifestation qui a eu lieu à Carthage et Bizerte et au cours de laquelle il a présenté quelque 47 tableaux... Bref, l'histoire de ce peintre, devant qui les grandes portes de Paris, de New York et d'autres capitales de l'art ont été ouvertes dans sa carrière, est l'histoire d'un tiraillement, ou d'un besoin de retrouvailles avec la rive de son enfance... C'est ainsi qu'il faut, sans doute, comprendre cette décision «coûteuse» de s'installer en Tunisie... Pourquoi «coûteuse»? D'abord parce que, comme il l'explique, sa peinture était largement reconnue à l'étranger et qu'il en vivait confortablement, alors qu'il ne bénéficie pas du même avantage ici. Ensuite, parce que les thèmes qu'il traite dans sa peinture ne sont pas nécessairement les plus vendeurs... Michel Giliberti se défend d'être un adepte de «l'explosion des couleurs» et, plus généralement, de toute peinture qui se veut un hymne au bonheur. On sent chez lui un magnétisme en direction d'une certaine souffrance humaine, d'une fragilité psychologique, qui n'est assurément pas étrangère à son univers intérieur... Soyons plus clair encore: Michel Giliberti peint des hommes : uniquement des hommes. C'est, dit-il, son «élément» ! Il peint, avec une grande rigueur, des présences masculines, en laissant transparaître une certaine nudité, qui n'est pas tant physique d'ailleurs que psychologique... «J'aime peindre la blessure», dit-il ! Il faut sans doute surmonter le poids d'un certain préjugé pour aller à la rencontre d'une quête : quête qui est à la fois celle des êtres, et qui l'anime, et celle d'un pays, le nôtre, qu'il cherche à se réapproprier par le pinceau et dans une sorte d'épreuve assumée du doute... L'exposition s'intitule « D'ici et d'ailleurs » et le vernissage a lieu le 15 mai à 17h30. A retenir.