En dépit d'importantes saisies enregistrées jusqu'ici, le plus dur reste à faire dans les opérations de découverte des caches d'armes et de munitions L'essentiel des armes provenait de l'arsenal libyen de Kadhafi Alors que l'étau se resserre de plus belle autour des terroristes embusqués à Jebel Chaâmbi, il est réconfortant de constater que les autorités sécuritaires ont enfin saisi le message qui consiste en l'impératif de ne pas concentrer la bataille sur le seul Jebel Chaâmbi, étant donné qu'on a affaire à un ennemi au bras long qui pourrait sévir ou avoir déjà sévi dans les autres régions montagneuses et forestières du pays, son terrain de prédilection par excellence. Désormais, la traque se décentralise et gagne du terrain, sous la forme de la lancée d'opérations de ratissage dans les gouvernorats du Kef, Jendouba, Gafsa, Béja, Zaghouan et Bizerte. Çà et là, tout est passé à la loupe dans les présumés fiefs des terroristes. Et c'est très bien, car prévention est mère de sûreté. Et dans l'attente des premiers coups de filet, rien ne vaut le maintien de la pression, par l'intensification des opérations de recherche, d'autant plus que celles-ci se sont lourdement renforcées, ces jours-ci, par la mobilisation de nouveaux équipements électroniques de détection et de déminage fraîchement acquis en Europe, outre l'entrée en action des tanks et une meilleure couverture de l'espace aérien. Casse-tête persistant Tout cela est beau. Mais c'est plutôt la persistance du «mystère des caches d'armes» qui inquiète le plus. Un véritable casse-tête, dans la mesure où nul ne sait, jusqu'à présent, combien d'armes circulent aujourd'hui dans le pays, ni comment elles ont été introduites ni encore dans quelles caches elles sont stockées. Certes, il y a eu plusieurs saisies, ces derniers mois, mais pour une source policière bien informée, «il y a cette indésirable crainte de voir toutes ces saisies s'avérer une goutte dans l'océan, étant donné que les terroristes ont largement profité des retombées du grand relâchement sécuritaire de l'après-révolution pour acheminer des armes, via nos frontières avec la Libye et l'Algérie. Soit plusieurs mois de temps perdu qu'il est franchement difficile de combler du jour au lendemain». Le cadeau empoisonné de... Kadhafi Autre certitude : il s'est avéré que plus de 90% des armes saisies jusque-là provenaient de l'arsenal militaire de l'ex-dictateur Kadhafi. C'est justement dans ce puissant arsenal que les rebelles intégristes ont puisé au lendemain de la révolution libyenne pour s'emparer d'importantes quantités d'armes dont certaines sont dites «sophistiquées». Une bonne partie de ce «gibier d'or» a pu être acheminée plus tard en Algérie, en Tunisie et au Mali. Quelle part de ce... cadeau empoisonné de Kadhafi pour notre pays ? That's the question...