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La bonne volonté ne suffit pas!
ONG post-révolutionnaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 06 - 2013

Selon une étude réalisée par la Fondation pour le futur, les jeunes associations post-révolutionnaires souffrent de sérieuses lacunes dont la mauvaise gouvernance, le manque d'expérience et l'incapacité à lever des fonds de financement.
Les associations implantées dans le Grand-Tunis et dans le Nord-Ouest se débrouillent nettement mieux que les autres.
L'esprit anti-démocratique et l'esprit sexiste persistent à l'ère de la révolution.
Comment se portent les jeunes associations post-révolutionnaires? Parviennent-elles à relever les objectifs premiers, tracés spontanément, à savoir remédier à la disparité régionale en matière de société civile et asseoir les bases d'une intervention mieux adaptée aux besoins de la population cible tout en s'intégrant, avec mérite, dans le grand réseau associatif, aussi bien à l'échelle nationale que celle mondiale?
Les réponses à ces questions ont été décelées à travers les résultats d'une étude, menée en 2012 par la Fondation pour le futur et publiée cette année. Ce travail, intitulé: «Etude sur les organisations de la société civile en Tunisie», a permis de lever le voile sur la situation réelle des jeunes ONG post-révolutionnaires. Une situation qui se mesure par le biais d'un critère à la fois unique et multidimensionnel, notamment celui de la capacité à s'imposer via les actions, la gestion et la communication.
La présente étude s'est basée sur une évaluation qualitative d'un échantillon représentatif de 34 associations œuvrant dans le domaine des droits de l'Homme, de la démocratie et de la citoyenneté, créées après les évènements du 14 janvier 2011; soit près de 10% des jeunes associations. L'évaluation qui a également interpellé le secteur public collaborant avec ces ONG ainsi que les bailleurs de fonds.
L'étude a permis de relever les plus notables défaillances du tissu associatif post-révolutionnaire qui vont de la mauvaise gouvernance au déficit communicationnel, en passant par le manque d'expérience des gestionnaires comme des adhérents.
En effet, en termes de gouvernance, les jeunes associations se distinguent entre elles par une disparité palpable, toujours en faveur des ONG implantées dans le Grand Tunis. Là, il n'est pas question de bâtons mis dans les roues par un pouvoir politique, mais plutôt une question d'une bonne conception de l'organisation du travail. Les ONG du Grand-Tunis, suivies par celles du Nord-Ouest, se débrouillent assez bien pour mettre en place des programmes d'actions applicables ainsi qu'une stratégie organisationnelle pertinente. Toutefois, et en ce qui concerne la gestion financière, notamment des ONG du Grand-Tunis, la transparence, par rapport aux bailleurs de fonds, n'est pas pour autant optimale.
Jeunes, cultivés mais inexpérimentés
Pour ce qui est des ressources humaines, la majorité des ONG évaluées dans le cadre de la présente étude se caractérisent par des ressources humaines intéressantes, car jeunes et dotées d'un niveau culturel honorable. Elles sont, de surcroît, mues par les valeurs du militantisme associatif dont l'esprit du bénévolat et de la disponibilité infaillible. Ces points de force sont, cependant, insuffisants, notamment avec de sérieuses lacunes comme le manque d'expérience, l'absence de formation susceptible de renforcer les compétences des jeunes bénévoles, l'insouciance quant à l'ancrage du principe de l'égalité des genres et l'absence de moyens à même de mieux motiver les militants en herbe. En effet, il en ressort un déficit alarmant en matière de formation spécialisée dans la gestion des projets qui atteint les 60% des associations. Quant à la formation pourtant basique, axée sur l'organisation-même des ONG, elle s'avère être défaillante chez 75% des ONG. Par ailleurs, la place de la femme dans le nouveau tissu associatif paraît fort litigeuse: d'un côté, les droits de la femme inspirent bon nombre d'associations qui œuvrent pour le féminisme sous ses diverses dimensions et de l'autre, une réticence — voulue soit-elle ou non — quant à l'implication de la gent féminine comme acteur fondamental dans le développement de la société civile post-révolutionnaire. Ces exclamations se justifient par des indicateurs significatifs: pour 40% des ONG évaluées, l'effectif féminin se trouve inférieur au tiers de l'effectif général. Pis encore, il est inférieur au quart dans neuf jeunes associations.
La bonne gouvernance dans son sens de partage et de concertation s'éclipse dans bon nombre de jeunes associations, cédant la place à l'esprit non démocratique. En effet, dans 87% des associations, la prise de décision se limite aux seuls membres du bureau exécutif. La liberté d'expression au sein des ONG évaluées n'est respectée que dans 53% des associations.
La capacité des jeunes ONG à gagner la confiance des éventuels bailleurs de fonds semble problématique. Il faut dire que la majorité écrasante des ONG ignorent jusqu'à l'indispensable formation sur la recherche des sources de financement. Aussi, faute d'information et de formation appropriées, les opportunités en matière de financement se font rares et inaccessibles. Seules les associations implantées dans le Grand-Tunis parviennent à consolider leur capacité à relever des fonds. Pour le reste, les choses semblent encore assez compliquées.
Le réseautage comme pub?
Pour ce qui est des performances relevées en matière de réseautage entre les ONG, cet esprit demeure encore restreint à des actions occasionnelles. Loin de servir une conception fondée sur la pérennité du relationnel, le partenariat entre jeunes ONG et celles anciennes vise plutôt à mettre en vue les nouvelles associations. En collaborant avec d'autres ONG plus expérimentées, les jeunes ONG cherchent plutôt à faire briller leur image de marque qu'à nouer des relations susceptibles de les aider à acquérir une meilleure expérience. Cet esprit s'applique également dans le rapport qu'entretiennent ces associations avec les médias. Du coup, les jeunes ONG ignorent les véritables vertus du réseautage et du relationnel qui durent et qui contribuent au développement de l'intervention associative.
Quant à la capacité des ONG évaluées sur le plan opérationnel, c'est-à-dire en matière d'accomplissement des objectifs tracés, l'écart inter-régional est énorme, toujours entre le Grand Tunis et les régions de l'intérieur. Faute de stratégies claires, de programmes mais aussi d'organisation du budget, la plupart des associations se trouvent dans l'obligation d'œuvrer à court terme. La pertinence de leurs actions n'atteint pas le niveau escompté. D'autant plus que les jeunes militants associatifs ont tendance à négliger l'avis de la population cible quant à la pertinence des actions; un avis primordial, voire déterminant puisqu'il décide de l'efficacité des actions menées. Aussi, les bailleurs de fond hésiteraient beaucoup à se hasarder dans le financement d'ONGs qui manquent sensiblement de visibilité, ce qui est compréhensible.


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