En tant que troisième investisseur en Tunisie, les sociétés allemandes se concentrent sur l'industrie du câblage et des composants électriques, et à moindre degré dans le domaine informatique. Mais, quel regard portent ces entreprises exportatrices sur le site Tunisie ? Selon la récente enquête 2013 réalisée par l'AHK, trente-quatre ans d'engagement et de partenariat avec notre pays, les conditions d'implantation sont motivées par les atouts majeurs dont se prévaut la Tunisie, en tant que destination privilégiée par les investisseurs allemands. Tout d'abord, la proximité géographique par rapport à l'Europe, point fort apprécié par plus de 80% des entreprises interrogées. L'évaluation des avantages fiscaux fournis en leur faveur garde la même importance que pour l'année 2011. Ce facteur est considéré, pour tous secteurs confondus (58,4%), comme le deuxième avantage pour la Tunisie en tant que site de production, d'autant plus que les coûts de production occupent la troisième position en tant que motif d'installation dans le pays, avec un taux de 37,7%. Néanmoins, la faible productivité des employés, tout comme le manque de main-d'œuvre qualifiée, constituent un inconvénient déploré par la majorité des entreprises interrogées. S'y ajoutent, d'un autre côté, la réglementation excessive et les procédures administratives longues et rigides. Cela est témoigné par plus de 35% des sondés. Idem pour la situation politique prévalant dans le pays deux ans après la révolution, et qui donne un signe d'instabilité et d'incertitude. Quelles sont les difficultés et facilités particulières qui découlent de la situation en Tunisie ? L'évolution du taux de change en premier lieu. C'est que, selon l'enquête, la dépréciation du Dinar tunisien par rapport à l'Euro, qui a enregistré une hausse assez remarquable, représente ainsi un facteur de facilitation des affaires des sociétés exportatrices allemandes basées en Tunisie. Cela constitue un des handicaps de la Tunisie, tels que vus par les entreprises allemandes. La coopération avec l'AHK (28,6%) et l'engagement des employés (27,3%) sont autant de facteurs positifs constatés par ces entreprises. Parmi les facteurs externes, c'est surtout le coût du transport dans l'espace méditerranéen qui était perçu comme une difficulté à laquelle font face les entreprises exportatrices allemandes en Tunisie. Par ailleurs, 27,3% parmi elles considèrent que l'évolution des marchés européens s'est érigée en obstacle au cours de l'exercice 2012. L'évolution du coût du travail et les formalités administratives constituent pour elles les principales difficultés en 2012. A propos de l'évolution de la performance du gouvernement tunisien concernant les conditions économiques, le sondage d'opinions montre que 80,8 % des entreprises considèrent cette évolution comme négative. Suite à ces impressions mi-figue mi-raisin à l'égard du site Tunisie, les principales suggestions d'amélioration issues au terme de l'enquête se sont focalisées sur le rétablissement de la sécurité et la stabilité sociale (30,4%), l'allègement des procédures administratives et l'accélération de l'écriture de la Constitution, avec un taux de 17,4%, ainsi que le fait de finir avec le transitoire et le respect des lois (13%). En ce qui concerne les prestations supplémentaires que l'AHK-Tunisie devrait offrir, 64,1% des entreprises allemandes lui ont demandé de leur faire parvenir des informations périodiques sur la situation actuelle du pays et d'intervenir davantage auprès des autorités compétentes (60%).