Si la Tunisie vient appuyer une politique qui encourage une utilisation optimale de l'énergie solaire c'est que cette dernière a connu, depuis la fin les années 90 une forte expansion à travers le monde. Notre pays souhaite développer l'énergie solaire connectée au réseau à travers les bâtiments pour produire de l'électricité et satisfaire ainsi la demande des clients. Cette couverture des besoins peut être totale comme elle peut également être partielle. M. Abdelkarim Ghezal, sous-directeur des énergies renouvelable à l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (Anme) nous explique toute la stratégie tunisienne pour parvenir à l'équipement d'un bon nombre de toits tunisiens de panneaux photovoltaïques. «Cette forme d'énergie a dû se développer car le coût des énergies fossiles a grimpé d'une façon vertigineuse. Ces formes d'énergies sont également limitées ce qui entraîne donc un épuisement inévitable de ces ressources. Je rappelle également que ces énergies sont combustibles, elles engendrent le dégagement de gaz à effet de serre, avec toutes ses conséquences nuisibles sur l'homme et la nature», explique M. Ghézal. Voilà les arguments mis en avant par ce responsable pour montrer l'importance d'un tel projet à travers le monde mais également pour la Tunisie. Le projet à beaucoup de chances de réussite en Tunisie surtout que nos gisements solaires sont énormes. «A ses tous débuts, ce système photovoltaïque a été utilisé à travers le monde et aussi en Tunisie, à la fin des années 80 dans les zones rurales où le réseau électrique faisait défaut. L'impact économique social de cette expérience a été saisissant. Jusqu'à aujourd'hui nous avons équipé près de 13.000 maisons à travers tout le pays pour couvrir leurs besoins vitaux, électricité, télévision et radio», note M Ghézal. Il continue pour préciser que ce marché n'a cessé de connaître une très forte croissance depuis la fin des années 90 : «L'évolution importante et continue de la production mondiale des modules photovoltaïques a permis à cette industrie d'acquérir une maturité technologique et une baisse continue des coûts de production des modules». Encore une fois, la Tunisie suit la tendance et prévoit la réussite du projet. Elle tend à «développer les applications connectées au réseau de cette technologie à l'échelle nationale surtout qu'elle dispose de conditions d'ensoleillement favorables et d'un bon retour d'expérience à travers les projets réalisés dans le domaine de l'électrification rurale et le pompage d'eau par l'énergie solaire», souligne le responsable. M. Ghezal énumère par ailleurs, les bienfaits socio-économiques du projet : «Avec ce système, les enfants ont une chance plus importante pour réussir leurs études, les hommes et les femmes de ces zones peuvent entreprendre des activités artisanales qui améliorent leurs conditions de vies et leurs revenus. Les ruraux seront beaucoup moins isolés du monde puisqu'ils auront la possibilité d'écouter les informations à la radio et de voir des émissions de télévision. Aussi, ces ruraux en grande majorité des agriculteurs, parfois très éloignés de n'importe quelle agglomération, peuvent se sentir en sécurité, ainsi que leurs bétails, en allumant une simple petite ampoule», assure M. Ghezal Actuellement, et en plus de l'électrification par l'énergie solaire photovoltaïque de 13.000 ménages, l'opération a été entreprise pour 200 écoles rurales, des dispensaires, des postes frontaliers, des relais de télécommunication, des plages, des parcs … Il a été question d'équiper environ 90 puits par des stations solaires de pompage de l'eau potable. Facilité et incitations Du côté de la loi promulguée, il y plus d'une année, elle permet à «tout établissement ou groupement d'établissements exerçant dans les secteurs industriel, agricole ou tertiaire et qui produit de l'électricité à partir d'énergies renouvelables pour sa consommation propre, bénéficie du droit de transport de l'électricité ainsi produite, par le réseau électrique national jusqu'à ses points de consommation et du droit de vente des excédents exclusivement à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz», mentionnent les textes. D'autre part «tout producteur d'électricité à partir d'énergies renouvelables pour sa consommation propre, dont les installations sont connectées au réseau électrique national en basse tension, bénéficie du droit de vente de ses excédents d'énergie électrique, exclusivement à la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg)». La loi prévoit aussi des incitations pour encourager les bâtiments solaires comme la mise en place d'une prime de 30% du coût de l'investissement avec un plafond de trois mille dinars par kilowatt crête de puissance et quinze mille dinars par installation photovoltaïque. M.Ghezal ajoute que pour assurer les conditions permettant la diffusion des bâtiments solaires dans le secteur résidentiel, « la Tunisie a mis en place le projet Prosol Elec. Il vise la réalisation d'environ 1.000 bâtiments solaires totalisant une puissance globale de modules photovoltaïque de 1.500 kw. En plus de la subvention de 30% du Fonds national de la maîtrise de l'énergie (FNME), une prime supplémentaire de 10% du coût de l'investissement accordée par le ministère italien de l'Environnement et de Territoire (MIET) à travers le Mediterranean Renewable Energy Centre (MEDREC) », déclare le responsable et ajoute qu'une participation en nature de la Steg qui consiste à la fourniture à titre gratuit d'un onduleur permettant la transformation du courant continu fourni par les modules photovoltaïques en un courant alternatif. En plus, toute personne souhaitant adhérer à ce projet, peut bénéficier d'un crédit d'une durée de 5 ans pouvant atteindre 3.000 dinars par kwc, accordé par «Attijari Bank» et remboursable sur la facture Steg. Aussi, il est possible de bénéficier d'une bonification de la totalité du taux d'intérêt du crédit, soit l'équivalent d'une prime de 5% du coût de l'investissement, servie par le MIET. M.Ghezal, précise que «pour ce qui est des puissances autorisées pour ces installations photovoltaïques connectées au réseau et vu les raisons liées au choix des onduleurs et au budget disponible pour l'octroi de la surprime et la bonification des crédits, les puissances admissibles dans le cadre du projet Prosol Elec seront de 1 ou 2 kwc». Il rasure que pour installer ces panneaux la procédure compte parmi les plus simples. «Les clients souhaitant acquérir une installation photovoltaïque peuvent prendre contact avec l'une des sociétés installatrices éligibles. Une liste de 33 sociétés se trouve aux guichets de la Steg et de l'Anme. Une fois que le client donne son accord à une société installatrice, il lui suffit de signer la demande de crédit, ainsi qu'un contrat avec la Steg et l'installateur se chargera de toutes les démarches administratives nécessaires ».