Une production céréalière maigre cette saison et la moitié des emblavures est totalement perdue La poisse et la déveine poursuivent toujours les céréaliculteurs de la région du Kef où la moitié des emblavures réalisées cette saison est déclarée perdue et non moissonnable, du moins dans le sud du gouvernorat où les céréaliculteurs, la mort dans l'âme, se sont résignés à leur mauvais sort, d'autant plus encore que le gouvernement actuel n'a toujours pas répondu aux multiples appels de secours que ces derniers ont maintes fois lancés. De déception en déception, les céréaliculteurs semblent désormais dans le pétrin, voire dans une phase d'agonie presque irrémédiable et se demandent, inexplicablement, comment ils vont se sortir d'une telle situation au demeurant inquiétante et pour les professionnels et pour l'avenir du secteur. Le commissaire régional au développement agricole, Khélifa Hammami, a d'ailleurs mis en évidence la médiocrité de la présente campagne, gravement affectée par la sécheresse dans l'un des principaux fiefs de la production, en particulier dans la zone sud du gouvernorat où tout a été perdu au grand malheur des producteurs qui hélas ont scruté le ciel en quête d'une manne céleste qui n'a pas eu lieu... La sécheresse a, cependant , eu raison et des cultures et des céréaliculteurs, déjà lourdement endettés et lassés par les multiples années de vache maigre. A pareil stade, seuls près de 70 mille quintaux ont été collectés dans toutes les régions et tout un chacun se demande comment pourrait-on atteindre les trois millions de quintaux sur lesquels on table chaque année dans les différents plans quinquennaux de développement agricole. Ni la carte agricole, ni toutes les autres formes de sensibilisation n'ont pu donc sauver la campagne agricole. Le président du syndicat régional, Raouf Chebbi, l'air jovial en dépit de la déconfiture de l'année, estime, ironiquement, que tout a été préparé au peigne fin, sauf que la production n'y était malheureusement pas. Il lance un appel pressant au gouvernement pour réviser à la hausse les prix des céréales, eu égard à la hausse des coûts de production, notamment les coûts de la main- d'œuvre et du carburant et souhaite de tous ses vœux une publication rapide de la déclaration de calamité naturelle et un allègement de la dette des professionnels dans le secteur agricole, en commençant par un rééchelonnement inconditionnel de cette dette. Encore une fois, à bon entendeur salut.