La commission des compromis a une importante tâche à accomplir, celle de dégager des accords cruciaux sur des questions décisives dont en premier lieu le chapitre sur les dispositions transitoires Les membres de la commission parlementaire dite commission des compromis sont dans le flou total dans la mesure où ils ne savent pas encore quand elle tiendra sa première réunion. Une réunion ajournée à plusieurs reprises sans que personne parmi les membres de la commission n'en soit informé des raisons. Constituée vendredi dernier, la commission des compromis devait tenir sa première réunion le lundi 8 juillet «parallèlement à la discussion générale du projet de constitution», comme le souligne Mahmoud Baroudi, membre de la commission et constituant du parti de l'Alliance démocratique. «C'est le Dr Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante, qui devait convoquer la réunion de cette commission. Malheureusement, il garde le silence et nos sollicitations pour qu'il arrête une date à la première réunion de cette commission sont restées sans résultat», poursuit-il. «Ce silence devient inquiétant et nous avons évoqué l'affaire lors de la discussion du projet de constitution, sans recevoir de réponse. Nous sommes allés jusqu'à proposer que la commission entame ses travaux en séance d'après-midi, à titre exceptionnel, puisque avec l'avènement du mois de Ramadan, il a été décidé que les séances plénières prennent fin à 14h00. Mais en vain, notre proposition est tombée dans l'oreille d'un sourd. Le plus inquiétant c'est que personne ni parmi les membres de la commission des compromis ni ceux du bureau de l'ANC n'est en mesure de répondre à cette énigme», renchérit encore le constituant de l'Alliance démocratique. Y a-t-il un secret qui se cache derrière ce mutisme de la part du Dr Ben Jaâfar et du bureau de l'ANC ? «Pour le moment, nous ne pouvons faire aucune interprétation à caractère politique de la situation. Nous préférons faire prévaloir l'intérêt supérieur du pays et la recherche des consensus que tout le monde attend avec impatience. Il ne faut pas perdre de vue que la commission des compromis a une importante tâche à accomplir, celle de dégager des accords cruciaux sur des questions décisives dont en premier lieu le chapitre sur les dispositions transitoires qui doit être revu de fond en comble», conclut Mahmoud Baroudi. Certains observateurs commencent déjà à se demander si la commission des compromis ne risque pas de connaître le sort de la motion de révocation à l'encontre du président Moncef Marzouki, endormie dans les tiroirs du Dr Ben Jaâfar pendant près de trois mois pour être sortie quand personne, y compris ses signataires, ne voulait plus qu'il parte.