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Nida Tounès défonce des portes ouvertes Conférence autour de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (Cedaw)
La Tunisie n'a pas encore déposé la levée des réserves auprès du S.G. des Nations unies Bien que Saïda Garrach, membre du bureau politique de Nida Tounès et dont on ne peut mettre en doute la bonne foi, affirme que «la femme ne doit pas être un ticket à utiliser en vue d'échéances électorales», on ne peut pas s'empêcher de constater que le séminaire, organisé lundi à Tunis par le parti Nida Tounès, porte un parfum électoraliste ayant pour objectif de s'approprier le mérite d'avoir levé les réserves de la Tunisie sur la Cedaw, du temps du gouvernement de Béji Caïd Essebsi. Pourtant, Taïeb Baccouche, porte-parole du parti, affirme qui si Nida Tounès a choisi d'organiser un tel séminaire, c'est que certaines voix émergentes «appellent l'Etat à se rétracter sur la levée des réserves faite du temps du gouvernement de Béji Caïd Essebsi». Pour rappel, le président intérimaire de l'époque, Foued Mebazaâ, avait signé, dans la précipitation et sans débat, un décret-loi en date du 24 octobre 2011 et publié au Journal Officiel le 28 octobre 2011. Certains, même du côté de l'ANC, avaient déclaré que les décrets-lois signés de la main du président intérimaire n'ont pas force de loi et doivent être ratifiés par l'Assemblée nationale constituante. Chose à laquelle Mohamed Salah Ben Aïssa, secrétaire général du gouvernement de BCE, rétorque que juridiquement «les décrets émis après le 23 mars 2011, date à laquelle la constitution de 1956 a été suspendue, n'ont pas besoin d'être ratifiés par une assemblée». Il explique que la contestation du décret-loi relatif à la levée des réserves sur la Cedaw revient à contester le décret-loi ayant appelé aux élections du 23 octobre 2011, et le décret-loi sur la loi électorale, chose qui n'est évidemment pas logique. La Tunisie a, par ce décret, levé des réserves qui concernent l'octroi de la nationalité de la femme aux enfants et d'autres dispositions touchant aux relations familiales, mais ce pas franchi par la Tunisie (dans la confusion générale il est vrai) devait être suivi par une procédure de dépôt auprès du secrétaire général des Nations unies. «Jusqu'à aujourd'hui, tout porte à croire que le gouvernement actuel se refuse catégoriquement de suivre la procédure de dépôt auprès de l'ONU», fait remarquer l'universitaire Sana Ben Achour, avant d'ajouter que les militants des droits de l'Homme disposent de moyens juridiques «qui obligeraient le gouvernement tunisien à déposer la levée des réserves». Saïda Garrach s'insurge pour sa part contre ce qu'elle a appelé une régression des acquis dans la constitution de 2013. Pour elle, «une constitution 2013 qui ne décrète pas l'égalité entre les sexes est un pas en arrière compte tenu de l'histoire de la Tunisie». Invitée lors de ce séminaire, l'universitaire Olfa Youssef démontre à l'assistance comment la convention de la Cedaw n'est pas en contradiction avec la religion islamique, et fait observer que l'interprétation du Livre saint a de tout temps été le fruit de l'époque dans laquelle vivaient les «oulémas».