736 joueurs, 64 matches, 32 sélections, 30 arbitres, 25 jours de compétitions, 10 stades, 9 villes et 8 groupes. La première Coupe du monde en Afrique nous ouvre la porte. On espère que tout cela fera chaud au cœur de tous les puristes. Et pourquoi pas à servir de message à tous ceux qui aiment le foot, à ceux qui vivent là où ça ne rigole pas tous les jours. A quatre-vingts ans, la Coupe du monde débarque enfin en Afrique. Née en Uruguay, la vieille et noble dame a finalement décidé d'élire domicile dans le continent qu'elle avait curieusement snobé pendant de longues années. Mais, quoi qu'il en soit, on n'y débarque pas aujourd'hui pour la simple raison de faire plaisir à l'Afrique, ou encore à son symbole qu'est Nelson Mandela. Mais tout particulièrement à un grand niveau d'exigence, vis-à-vis d'une vocation, d'une identité, de soi-même. Le pouvoir de la compétition, des duels et des épreuves a assurément d'autres pouvoirs de séduction. La pensée qui dépasse les mots, le jeu qui dépasse le résultat. Si, à l'exception des habituels favoris, il y en a qui ne sont pas parvenus encore à exprimer des rêves de grandeur, ils s'efforceront pour autant à accroître la grandeur de leurs rêves. Décidés comme ils sont, encore et toujours à élargir le territoire de leurs ambitions, à exploiter plus en amont les chemins de la réussite et de l'exploit. Pour signifier cette volonté forte, en Afrique, sans doute encore plus qu'ailleurs dans le monde, tous les amoureux du foot savent parfaitement que la survie n'appartient qu'à ceux qui veulent y croire. Des joueurs pour qui «couleurs» riment avec «valeurs». Des sentimentaux, souvent. Les louanges argentées, on n'y cède pas , ou tout simplement on n'y accède pas... Leur fidélité n'est pas seulement un choix du cœur, un plan de carrière. Elle se tisse également au fil de la passion, du surpassement, de la générosité dans l'effort. Tout ce qui a été accompli, tout ce qui a été raté, à dessein ou à regret fait que la Coupe du monde ne peut jamais se passer de ces équipes qui en font l'histoire, la diversité et, également, la qualité. Faire et défaire les choses, ainsi est le jeu du football. Ainsi est le grand jeu du Mondial. Ce sont toujours les mêmes talents, les mêmes passions que l'une et l'autre occupation convoquent. La deuxième paraissant peut-être plus exigeante. Mais ce peut être la même noblesse dans les deux cas. La Coupe du monde en Afrique, c'est, à ne pas en douter, une belle opportunité au croisement de l'histoire du foot. De l'histoire tout court, qui plus est, y a naturellement une place réservée à la reconnaissance d'un mythe errant. Le soleil ne s'est jamais assez levé du côté de la Coupe du monde, de ses organisateurs et des ses puristes Sept éditions sur dix-huit sans une sélection africaine, deux places en quarts de finale (le Cameroun en 1990, puis le Sénégal en 2002), une première pour l'occasion : six équipes africaines sur la liste du départ. L'on ne peut cependant retenir et insister que sur le fait cette nouvelle coupe du monde demeurera dans l'histoire du football comme la première jamais disputée sur la terre où naquit l'humanité. En tout, 736 joueurs, 64 matches, 32 sélections, 30 arbitres, 25 jours de compétitions, 10 stades, 9 villes et 8 groupes... On espère que tout cela fera chaud au cœur de tous les puristes. Et pourquoi pas à servir de message à tous ceux qui aiment le foot, à ceux qui vivent là où ça ne rigole pas tous les jours. Attention, ça commence aujourd'hui et ça ne devrait pas laisser indifférent, tant le Mondial éblouit même ceux-ci n'hésitent pas à se demander comment on peut aimer le foot de cette façon...Ils oublient qu'on se voit toujours en amoureux du style du jeu qui va, même si entre nécessaire incertitude sportive et absolue contingence économique, le football est aujourd'hui amené à exprimer ou à penser à des choses qu'il n'osait pas auparavant. Il n'en demeure pas moins que certains acquis restent toujours valables aussi bien sur le terrain qu'à l'extérieur.