Le CPR multiplie les discussions avec les partis, députés et organisations professionnelles et la société civile pour avancer dans le débat national et défendre la poursuite des travaux de l'ANC Alors que le pays est plongé dans une crise politique depuis bientôt un mois, les partis n'ont de cesse de multiplier les réunions en interne, proposant chacun pour sa part une feuille de route pour sortir de l'impasse. Après Ennahdha et Ettakatol, on devrait s'attendre à ce que le CPR présente très prochainement ses prises de position sur différentes questions, d'autant plus qu'une réunion au sein du parti devait se dérouler hier soir. Le CPR a, d'ores et déjà, présenté ses propositions de sortie de crise dans un communiqué début août. Contacté par La Presse, Imed Daimi, secrétaire général du CPR, en rappelle les trois principaux points. Premièrement, le parti considère que l'ANC doit poursuivre ses travaux, afin de garantir « la poursuite du processus de transition démocratique et la légitimité». L'ANC devrait, cependant, achever sa mission, à savoir l'adoption de la Constitution et des lois électorales ainsi que la mise en place de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), avant le 23 octobre. Deuxièmement, le parti prône la mise en place d'un gouvernement d'union nationale auquel participeraient un maximum de forces démocratiques. «À ce propos, le CPR s'est proposé de ne garder qu'un seul poste ministériel afin de permettre à d'autres partis de participer au prochain gouvernement», affirme Daimi. Troisièmement, le CPR a demandé aux différents partenaires sociaux (Ugtt, Utica, Utap) à ce qu'il y ait une trêve sociale jusqu'aux prochaines élections. Débat continu Le secrétaire général assure que le CPR est en discussion permanente avec Ennahdha et Ettakatol dans le cadre du débat national. Une réunion au sein de la troïka est prévue dans les prochaines 48 heures, où la question de la poursuite de l'activité de l'ANC, point sur lequel les prises de positions divergent, devra être discutée. «La décision de Ben Jaâfar de poursuivre le gel de l'ANC est une décision unilatérale », estime Daimi. «Nous espérons, suite au lancement du processus de débat, un changement de position dans les prochains jours», rajoute-t-il. Selon notre interlocuteur, le CPR est en concertation avec des constituants pour essayer de relancer les travaux dès que possible. Des discussions avec d'autres partis (en dehors de la troïka) et des organismes de la société civile ont également été organisées afin d'avancer dans le débat. Pas plus tard qu'hier, une entrevue entre Imed Daimi et le président de l'Utap, Abdelmajid Zar, a été organisée dans les locaux de l'Utap. L'organisation syndicale agricole a fait part de son souhait de participer activement au processus de dialogue, aux côtés de l'Ugtt et de l'Utica. Elle a également présenté son point de vue concernant l'ANC, qui, selon elle, devrait continuer ses travaux jusqu'au 23 octobre. «Il y a une convergence de vues des uns et des autres pour que l'Assemblée continue ses travaux», affirme Daimi, qui exhorte les députés participant au sit-in du Bardo de reprendre leur mission à l'Assemblée. «L'ANC ne doit pas être un moyen de chantage» ou victime des « calculs politiciens», rajoute-t-il.