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«Il nous fallait gérer les différences dans la sérénité»
Entretien avec Mokhtar Yahiaoui, membre du comité de médiation
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 08 - 2013

«Ahmed Nejib Chebbi, Béji Caïd Essebsi et Kamel Morjane ont affirmé que la demande de dissolution de l'ANC était juste un moyen pour faire pression sur le gouvernement actuel»
Le comité qui a transmis hier son rapport au président du gouvernement Ali Laârayedh ainsi qu'au président de la République provisoire Dr Moncef Marzouki, a été un des médiateurs clés de la crise politique que traverse le pays.
Pour en savoir plus sur cette initiative, nous avons contacté Mokhtar Yahiaoui, juriste et membre du comité. Entretien
Il y a eu ces derniers temps une prolifération d'initiatives en vue de sortir de la crise actuelle, en quoi votre initiative est-elle différente des autres ?
Je crois que c'est l'efficacité, nous étions un groupe et il nous fallait gérer les différences. Notre but n'était pas de présenter une plateforme prête, mais véritablement d'entendre tout le monde et de servir juste d'intermédiaire.
La crise est une crise de confiance, nous avons donc cherché à avoir la confiance de tout le monde dans le cadre de notre travail de médiation.
Pouvez-vous nous faire un rappel des fondamentaux et du point de départ de votre initiative ?
Nous sommes partis de deux textes, le premier était sous forme de demande d'acceptation de notre médiation. Le deuxième était d'expliquer dans quel cadre s'inscrit notre travail de médiation.
Nous y avons expliqué que notre initiative s'inscrit dans le respect de la loi, plus exactement celle relative à l'organisation provisoire des pouvoirs publics, source selon nous de toute légitimité, celle du 23 octobre 2011. Sans cette base, nous nous dirigeons tout droit vers un vide institutionnel.
Cette vision est partagée par un certain nombre d'hommes politiques à l'instar d'Ahmed Nejib Chebbi, Béji Caïd Essebsi et Kamel Morjane, qui ont affirmé lors de nos rencontres avec eux que la demande de dissolution de l'ANC était juste un moyen pour faire pression sur le gouvernement actuel.
Ce préalable fixé, il nous fallait trouver des formules pour la formation d'un nouveau gouvernement qui aurait pour prérogatives d'assurer la transition jusqu'aux prochaines élections, de fixer une stratégie pour faire front contre le terrorisme et rétablir la sécurité , qui est par ailleurs la responsabilité de toute la classe politique, d'élaborer une stratégie pour assurer des élections libres et transparentes avec de réelles garanties, de surveiller le financement des partis et des associations, d'œuvrer pour la neutralité de l'administration et des mosquées et enfin d'appliquer les lois de la République contre toute tentative complotiste.
Nous avons également demandé à ce qu'il y ait un moratoire sur les grèves et les sit-in ainsi qu'un cessez-le-feu médiatique entre les différents responsables politiques, et à ce titre nous avons trouvé un Houssine Abbassi très compréhensif.
Nous avons trouvé deux tendances : l'une, et elle est majoritaire, appelle à la démission du gouvernement. La deuxième tendance pense qu'il n'est pas opportun de changer maintenant de gouvernement et de faire éterniser les tractations, que la solution serait de procéder à un remaniement substantiel pour aboutir à un gouvernement élargi.
L'autre point de discorde, c'est la présidence du gouvernement. La loi dit que celui-ci doit émerger du parti disposant de la majorité au sein de l'ANC, ou du moins le parti majoritaire doit donner son aval pour la nomination du chef du gouvernement.
Pour creuser un peu, nous avons suggéré la création de deux postes de vice-Premiers ministres nommés par décret (un chargé des questions économiques, l'autre des questions sécuritaires), qui sauront apaiser les tensions et auront la confiance de l'intérieur comme de l'extérieur.
N'est-ce pas là une situation inédite, n'y a-t-il pas un risque d'empiétement sur les portefeuilles des ministres des Finances et de l'Intérieur ?
Actuellement, ces deux ministres travaillent sous la houlette du chef du gouvernement Après la nomination des deux vice-Premiers ministres, ils vont travailler en collaboration avec eux.
De toutes les manières, il nous faut une personnalité économique et sécuritaire de renom, vu la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
Mais laissez-moi vous expliquer davantage notre initiative. Si l'on veut respecter la loi, nous devons opter pour un remaniement substantiel du gouvernement, et puis, nous avons repris la proposition de l'Alliance démocratique pour la neutralité de l'administration et des mosquées et qui consiste en un « comité de soutien » composé de toutes les tendances politiques et même de la société civile, pour réviser les nominations et en faire de nouvelles nominations.
Nous sommes en faveur aussi de la promulgation d'une loi qui stipule clairement les échéances jusqu'aux élections. Nous proposons à ce titre un parachèvement de la constitution d'ici fin octobre, une promulgation de la loi électorale d'ici fin novembre, terminer la composition de l'ISIE et lui permettre de travailler en vertu de l'ancienne loi jusqu'à novembre, pour finalement arriver aux élections aux alentours de mars 2014.
Afin de faciliter le travail du gouvernement, nous préconisons également l'octroi au chef du gouvernement du droit d'émettre des décrets qui seront soumis à l'ANC dans les dix jours qui suivent leur promulgation.
Comment expliquez-vous la démission de Taoufik Ouanes de l'équipe de médiation et qui doute de l'impartialité de votre initiative ?
En fait, c'est une querelle entre lui et M. Abderrazek Kilani qui est à l'origine de sa démission. L'ancien bâtonnier lui reprochait de faire un peu trop de déclarations à la presse risquant de faire capoter les efforts de médiation entre les uns et les autres.
Quant à l'impartialité, je crois qu'il n'y a pas lieu de parler ici d'impartialité ou non, car nous avons bien sûr certaines sensibilités politiques mais nous avons travaillé avec tout le monde et écouté pratiquement tout le monde.
Nous faisions en fait d'innombrables tentatives pour faire rencontrer Essebsi et Ghannouchi, et c'est en fait Essebsi qui avait sollicité cette rencontre, comprenant comme il le disait « sa situation confortable par rapport à celle de Ghannouchi ». Et lors de ces tentatives, parfois nous avons omis de prévenir M. Taoufik Ouanes, ce qu'il a mal pris.
Quelle sera votre prochaine étape ? votre médiation est-elle terminée ?
Notre initiative repose sur le fait que nous voulions trouver une solution, car je vous le répète, la crise actuelle est une crise de confiance par excellence. Quand nous rencontrons des responsables politiques, nous trouvons des personnes qui diffèrent complètement de l'idée qu'on se faisait d'elles avant la rencontre.
Tout le monde semble ouvert, Al Jomhouri, Al Massar, Essebsi (en attendant la confirmation de Nida Tounès) et se disent prêts à réviser leurs positions.
Je dois vous dire que seul le Front populaire, que nous n'avons pas pu rencontrer malheureusement, semble camper sur ses positions
Actuellement, nous œuvrons pour une nouvelle rencontre entre Rached Ghannouchi et BCE.
Pourquoi avoir remis le rapport uniquement à la présidence du gouvernement et à la présidence de la République, alors que le problème concerne beaucoup plus d'intervenants ?
C'est peut-être que les médias se sont focalisés sur cela, mais nous présentons et nous présenterons notre rapport à tout le monde. Nous faisons le tour des partis.


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