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Un crime d'Etat toujours impuni
Il y a 28 ans, israël bombardait hammam-chatt
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 10 - 2013

La résolution du Conseil de sécurité n°573 du 4 octobre 1985 qui stipule la réparation pour la Tunisie est restée lettre morte.
Encore un crime sioniste resté impuni. Encore une fois le sang des innocents a coulé, suite à la barbarie d'un Etat hors la loi, et continue en vain de réclamer justice. Jusqu'à quand cette impunité va-t-elle durer ?
Ce jour-là, les F16 de l'Etat sioniste sont venus larguer des bombes à fragmentation tuant 68 personnes et blessant plus d'une centaine d'autres après avoir tranquillement parcouru plus de 2500 km pour retourner sans être inquiétés. C'était il y a 28 ans, le 1er octobre 1985. C'était ce qui allait devenir l'agression lâche et meurtrière d'un Etat artificiel et hyperbelliqeux contre un pays profondément enraciné dans la civilisation humaine et foncièrement pacifique.
Un pays, peuple et gouvernement, qui a ouvert grands ses bras pour accueillir ses frères palestiniens et leur offrir l'hospitalité, la sérénité et la liberté d'action après que leurs chefs faillirent être massacrés à Beyrouth à l'été 1982 par les mêmes sionistes.
Ce jour-là, les sionistes avaient projeté d'éliminer les dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (Olp) et à leur tête le leader Yasser Arafat qui comptaient se réunir au sein du QG de ladite organisation à Hammam-Chatt à une vingtaine de km au sud de Tunis.
Tout a été rasé ou presque suite à deux attaques aériennes à quelques minutes d'intervalle à partir de 10h. Arafat et ses collaborateurs échappèrent par miracle à ce crime prémédité grâce à un léger retard dû à un détour effectué par l'équipe pour assister à Radès aux funérailles du ministre tunisien de la Défense de l'époque. Crime qui a été quasi unanimement dénoncé par la communauté internationale. 50 Palestiniens et 18 Tunisiens tombèrent en martyrs et une centaine d'autres s'en sortirent avec des blessures et des fractures plus ou moins graves et des dégâts estimés à l'époque à quelque six millions de dollars.
Le gouvernement tunisien qui ne s'était pas tant étonné de la position sioniste qui avait rapidement crié victoire, que de celle des Etats-Unis qui avaient à l'instant même salué l'ignoble performance la qualifiant en plus d'acte de défense, avait sans tarder saisi le Conseil de sécurité de l'ONU. Plainte adressée le jour même contre Israël qui avait violé «la souveraineté et l'intégrité territoriale» de la Tunisie.
Un peu moins d'une heure après le forfait, le président Bourguiba avait convoqué l'ambassadeur américain à Tunis et l'avait sommé avec fermeté et non sans un accès de colère très suggestif d'informer immédiatement son gouvernement, ainsi que les médias internationaux que les relations bilatérales, vieilles de plus de 200 ans, risqueraient de recevoir un coup dur si ce dernier s'aventurait à s'interposer en faveur d'Israël grâce au droit de veto qu'il possède en tant que membre permanent du Conseil de sécurité.
Trois jours après, le 4 octobre 1985 et après des discussions houleuses, ledit conseil votait une résolution, celle portant le n°573 qui stipulait dans son point n°4 que «(...) la Tunisie a droit à des réparations appropriées comme suite aux pertes en vies humaines et aux dégâts matériels dont elle a été victime et dont Israël a reconnu être responsable».
C'était la première fois que Washington s'abstenait d'utiliser son veto en faveur de son allié gâté même si l'administration de Ronald Reagan s'était abstenue de voter. La résolution restera hélas lettre morte et jusqu'à aujourd'hui aucun dédommagement n'a été versé à la Tunisie.
Le martyre de Mahjoub,
le calvaire de sa famille
A Hammam-Chatt, les drapeaux tunisiens et palestiniens flottaient hier tout le long du boulevard des martyrs du 1er octobre. L'on s'attend, aujourd'hui, à la désormais traditionnelle commémoration officielle de l'événement qui a renforcé la fraternité tuniso-palestinienne.
Une commémoration qui ne doit pas se transformer en une simple formalité. D'abord parce que le théâtre de l'opération est devenu un dépotoir, et ce, malgré la mise en place l'année dernière d'une clôture en fils barbelés, rapidement arrachée.
Non seulement dépotoir, mais aussi un lieu de rendez-vous pour tous genres de vices. Ce qui profane les lieux et cause d'interminables desagréments aux riverains.
Nous avons déjà suggéré à plusieurs reprises que le terrain devienne propriété de l'Etat et qu'il y soit créé un complexe mémorial, soit un centre pour la fraternité tuniso-palestinienne, avec une salle de conférences, un musée de l'événement et de ses suites et enfin le carré des martyrs du 1er octobre 1985 enterrés depuis au cimetière Hached à Boukornine (Hammam-Lif). Les dépouilles y seraient transférées avec tous les honneurs qui leur sont dus.
Cela constitue une bonne action, mais ne pourrait en aucun cas apaiser la douleur des familles des martyrs.
C'est avec les larmes aux yeux que Am El Hédi Jellab évoque la disparition de son fils, ce jour-là, le jeune martyr Mahjoub. «Il aurait pu grandir et j'aurais pu aujourd'hui jouir de la tendresse de ses enfants... Mais chacun doit s'incliner devant la volonté de Dieu».
Am El Hédi est d'autant plus triste que ni lui, ni la mère du martyr ni encore moins ses frères et sœurs n'ont eu aucune réparation de la dure perte respectivement de leur fils et leur frère.
« L'OLP nous verse 74 dinars tous les mois car Mahjoub jouissait du statut d'employé. Mais de l'Etat tunisien rien».
Nous rappelant le calvaire qu'il a subi pour retrouver à cette époque le cadavre de son fils, calvaire raconté entre autres par «Jeune Afrique», Am El Hédi nous précise qu'il a tout fait pour obtenir une quelconque reconnaissance pour le martyre de Mahjoub.
Ayant appris, dit-il, que la Tunisie avait reçu une compensation financière de la part des Etat-Unis, Am El Hédi a frappé à toutes les portes pour récupérer son dû et celui des siens surtout que la famille est nombreuse et que ses ressources sont limitées.
Rien «le déchu, à l'époque président, avait refusé de me recevoir et de m'écouter d'une manière assez sauvage et dissuasive».
Juste après la révolution, Am El Hédi a eu recours aux services d'un avocat et il attend toujours une issue favorable à son affaire. Une association pour le défense des droits des martyrs et blessés du 1er octobre 1985 devrait voir le jour.


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