Un opérateur privé opérant dans le secteur de la téléphonie a finalisé une opération de recrutement de 21 candidats diplômés de l'enseignement supérieur. Les mécanismes de l'emploi mis en place sont-ils suffisamment utilisés par les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle ? Si certains jeunes ont pu exploiter ces moyens pour créer leur propre projet ou être recrutés dans une entreprise privée, d'autres ne sont pas encore suffisamment informés. A l'espace réservé à la signature de contrats de travail entre des entreprises et les diplômés de l'enseignement supérieur aménagé récemment à l'initiative du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), les jeunes semblent intéressés par les entreprises opérant dans le secteur des communications et de la téléphonie. Plusieurs d'entre eux ont, en effet, présentés leurs candidatures en vue de postuler à un poste d'emploi. Les candidats à l'emploi ont reçu les informations nécessaires par les représentantes des entreprises à savoir les conditions exigées, les émoluments, le cadre du travail... Des prospectus décrivant l'activité de l'entreprise sont également disponibles. L'une des candidates, Imen Boudhahbi, à la rechercche d'un premier emploi depuis deux mois, est titulaire d'une maîtrise en anglais de la Faculté du 9-Avril. «J'ai choisi cette branche car elle ouvre la voie à l'emploi dans plusieurs secteurs comme ceux de la traduction et de l'enseignement». Mais une fois le diplôme en poche, elle a été confrontée à la dure réalité dans la mesure où elle n'a pas trouvé de travail. La période du chômage vécu peut être considérée comme courte, comparée à d'autres demandeurs d'emploi. D'ailleurs, l'Etat a décidé de donner la priorité ceux qui sont sans travail depuis trois ans et plus. Le programme présidentiel d'avenir a également prévu un emploi pour chaque membre d'une famille. «Faire preuve de dévouement» Elle a même passé au concours d'accès à la profession d'enseignant (Capes), sans succès. «J'ai voulu exploiter cette opportunité offerte par le RCD pour déposer ma candidature en espérant bénéficier enfin d'un emploi adapté à ma qualification. De telles initiatives qui sont vraiment très utiles devraient être multipliées pour permettre aux jeunes diplômés d'en tirer profit». Oussama Houilmi, maîtrisard en commerce de l'Ecole de commerce de Tunis a pu quand même avoir une certaine expérience dans la mesure où il a travaillé durant cinq mois dans deux entreprises différentes. Des raisons professionnelles l'on obligé à retrouver le chômage. La première entreprise dont les stocks ont été brûlés a été contrainte d'alléger son effectif. Oussama était l'un des travailleurs concernés par le licenciement. Pour ce qui est de la deuxième entreprise, il y eu un désaccord au sujet du salaire entre l'employeur et l'employé. Selon ce candidat à l'emploi «l'encouragement moral et matériel compte beaucoup pour inciter les travailleurs à faire preuve de dévouement et améliorer la productivité. L'effort doit être, cependant, récompensé». Maintenant, après cinq mois de travail, le voilà qui cherche un nouvel emploi. Il a déposé sa candidature dans une entreprise opérant dans le secteur des télécommunications en espérant que cette fois-ci la réussite soit de son côté. «J'ai choisi le commerce, car les perspectives d'emploi dans cette spécialité sont prometteuses aussi bien dans le secteur de l'industrie que dans celui du commerce. Cette spécialité est très demandée dans les offres d'emploi et il faut savoir négocier son contrat en termes d'heures de travail et des émoluments…». Multiplier le nombre des projets Une autre jeune candidate, Imen Ben Ali, maîtrisard en économie depuis 2005 et titulaire d'un mastère en 2009 a voulu, elle aussi, profiter de cette initiative pour déposer sa candidature auprès d'une entreprise privée. Auparavant, elle avait envoyé des demandes à certaines entreprises, mais n'a pas reçu de réponse favorable. «Je veux bien monter mon projet personnel, mais je n'ai pas les moyens, souligne-t-elle. Et puis, je ne suis pas au courant des secteurs porteurs. L'idéal, c'est de travailler dans une entreprise publique ou privée». Elle propose pour absorber les demandes d'emploi de stimuler l'investissement public et privé pour créer davantage d'entreprises. Pour ce qui de l'initiative privée, notre interlocutrice ne semble pas assez informée des possibilités de financement offertes par la Banque tunisienne de solidarité et la Banque de financement des petites et moyennes entreprises qui offrent des crédits bonifiés au profit des jeunes notamment ceux titulaires des diplômes de l'enseignement supérieur. L'Espace «Initiative» relevant de l'Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant permet également de former ces jeunes à la gestion de leurs affaires, d'étudier leurs projets en vue de présenter à la banque un dossier bien ficelé pour demander le financement. Les centres d'affaires et les pépinières d'entreprises ont été créés également dans le but de multiplier le nombre de projets rentables et innovants et assurer leur durabilité. Malheureusement, plusieurs jeunes semblent encore ignorer les missions des différents mécanismes mis en place pour stimuler la création des entreprises. Mme Fatma Fakra, responsable des recrutements et des stages chez un opérateur privé de téléphone mobile révèle que 13 contrats d'emploi ont été signés avec des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur en chômage de longue durée. «Cette opération de recrutement a été finalisée par l'Agence tunisienne de l'emploi et du travail indépendant, et concrétisée par le Bureau de l'emploi sous sa tutelle», précise notre interlocutrice. Au cours de la semaine prochaine, 9 autres contrats de travail seront signés avec les candidats, ce qui portera le nombre total de recrutement à 21 postes. Les candidats postulants aux postes proposés sont de différentes spécialités, comme les mathématiques, la géographie, les sciences de la vie et autres.