Après les bagarres, la gale, le manque de professeurs, voilà que nos écoliers sont confrontés à un nouveau désastre : la séparation des élèves en fonction de leur sexe ! Il fut un temps où l'école était l'endroit le plus sûr. Plus maintenant. Les malheurs ne cessent de s'abattre sur nos écoles et nos enfants sont désormais confrontés à des problèmes qui dépassent, et de loin, leur âge. Harcèlement L'Association tunisienne pour la défense de l'élève a publié un rapport affirmant que onze instituteurs obligent les élèves à se séparer en fonction de leur sexe ! Et ça, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. En effet, de plus en plus de prédicateurs appellent, en toute impunité, à la séparation de sexe, au su et au vu de tout le monde. Ils ont le droit d'exprimer leur point de vue, vous allez dire. Absolument. Mais où est donc passé Salem Labiadh, ministre de l'Education ? C'est à lui, normalement, de mettre en garde les professeurs contre cette séparation, non ? Ce genre de séparation est déjà installé dans les garderies « islamistes ». Âgés entre 4 et 5 ans, ces enfants vivent déjà séparés entre filles et garçons et donc il ne leur sera pas étrange de vivre encore une séparation dans l'école primaire, et c'est là où réside tout le danger, si les responsables de l'Education nationale ne se décident pas à bouger et mettre fin à ce genre de pratiques. Et puisque nous parlons de sexe, une enquête a été ouverte à l'encontre d'un enseignant du lycée secondaire Al Manar à Kasserine suite à une plainte déposée par une élève pour harcèlement sexuel ! L'école n'est plus laïque ! Si nos chers responsables de l'Education nationale arrêtent, un tant soit peu, de se voiler la face, ils se rendront compte que l'école est devenue le terrain favori de chasse pour les extrémistes et l'arène non déclarée des combats politiques. Sinon comment expliquer qu'une maîtresse, censée prendre un salaire pour apprendre aux élèves la lecture, les mathématiques, les langues..., ose, avec toute l'indécence du monde, publier une photo dans laquelle elle montre, avec ses élèves, le signe de Rabaâ ! Outres ces problèmes d'ordre idéologique, les écoliers sont confrontés à une violence de plus en plus grandissante. En effet, et après la bagarre générale entre les élèves des lycées pilotes de l'Ariana et de Tunis et qui a fait cinq blessés, une nouvelle baston a eu lieu à l'école 2 mars à Siliana. Et pour cause, des élèves de l'école Ibn-Khaldoun de la même ville ont envahi la première école pour appeler leurs camarades à combattre avec eux la grève dans leur école. Résultat : une bagarre générale et quelques blessés ! Instrumentalisés, nos enfants se trouvent désormais au centre des combats idéologiques qui ne cessent de s'amplifier. Laissons-les vivre leur enfance et garder leur innocence en dehors de cette mascarade qui n'a que trop duré !