Rien à voir avec le match du Cap-Vert , la sélection a gagné en solidité, engagement et humilité. Une véritable alchimie ! Qu'est ce qui s'est passé pour que notre sélection passe de la passivité et le déshonneur à l'engagement et au sérieux en presqu'un mois ? Rien à voir entre la copie du Cap-Vert et celle du Cameroun. Les noms ont changé, mais surtout l'état d'esprit et la qualité du jeu. Et c'était vers le mieux. On dit cela indépendamment du score d'hier. Même si nous avions perdu, on aurait dit la même chose : l'équipe a joué un grand match et s'est réconciliée avec elle-même et avec son public. Croyez nous, cela fait des années qu'on n'a pas senti cette chaleur et cet enthousiasme en sélection. Il faut retourner très longtemps en arrière pour voir une sélection aussi solide, spectaculaire et envahissante. Ces premières 20' du match ont rompu avec des années de froideur entre le public et sa sélection. Assaillante, vive, combative et assoiffée, c'est comme ça qu'on a vu l'équipe en 20' avec 5 occasions de but et beaucoup de cœur à l'ouvrage. C'est vrai que nous avons eu des périodes sans et des situations alarmantes face à ces impressionnants Camerounais mais en football, et dans ce genre de compétition, vous ne pouvez pas dominer tout le match. Il y a des périodes où l'on cale et où l'on reprend son souffle. Rien n'est joué, rien n'est perdu. Ce 0-0 est un score piège pour le Cameroun. Il est pour nous une véritable satisfaction à plus d'un titre : moral, joueurs retrouvés et homogénéité . En si peu de temps, Ruud Krol a réussi à transformer le visage de la sélection avec un «lifting» très intelligent. Nabil Mâaloul devait apprendre hier ce qu'est un sélectionneur et comment on prépare les matches internationaux. Sa touche était là avec un 4-2-3-1 mobile et beaucoup de motivation passée à tous ses joueurs. Les meilleurs ? ils étaient tous de véritables hommes et de vrais guerriers même faute d'automatismes. Un petit chapeau, néanmoins, à Mikari ( malgré une petite distraction) , Siam Ben Youssef, Alâa Yahia ( un axe impérial), Ragued, Ben Yahia et Chikhaoui qui étaient magnifiques avec le danger qu'ils ont créé avec et sans ballon. On attend le réveil de Khelifa, Ben Youssef, Derbali et Allagui au retour, mais ils nous ont tous honorés au-delà du résultat. Notre sélection, on l'a retrouvée hier. Défense Deux erreurs fatales pendant 90' heureusement non saisies par le Cameroun, sinon, ce fut une défense en roc. Quand on joue face à Eto'o , difficile à marquer quand il décroche à gauche , Makoun et Webo, très forts individuellement, il faut suer pour contrôler les seize mètres. La palme revient au duo Yahia-Ben youssef. Le premier a été intraitable dans les duels un contre un, alors que le second était bien placé pour intercepter Webo et couper les centres dangereux. Derbali et Mikari ont fait un bon match même s'ils sont montés un peu trop laissant des espaces derrière. Pour Ben Cherifia, il a eu un trac inhabituel mais s'en est sorti grâce à son métier. Milieu Le point lumineux hier. Ben Yahia et Ragued ont sorti un très grand match avec une inattendue entente et une interception réussie de la deuxième balle. Ils ont peut être calé en fin de premier half, mais ont repris de la couleur à la reprise. Wissem Ben Yahia a été également excellent su les balles arrêtées avec des trajectoires qui ont failli amener des buts. Le problème était le jeu sur les couloirs : Khelifa, Allagui et Ben Youssef ont manqué de métier et d'énergie pour passer sur les côtés. Quant à Chikhaoui, il était le véritable métronome de la sélection : une aisance technique et une distribution intelligente du jeu malgré le poids des années d'absence. Attaque Sept occasions créées , c'est bien pour une attaque, mais le mieux serait de transformer au moins deux d'entre elles. Chermiti n'avait pas le gabarit pour peser sur Chedjou et N'Koulou; pourtant il a réussi en seconde mi-temps à les sortir des seize mètres mais il n'y avait personne (Khelifa et Ben Youssef) pour percer. La rentrée de Jemâa n'a rien changé : ce joueur était diminué physiquement et ne pouvait accélérer. Lui et Chermiti n'étaient pas opportunistes comme doit l'être un chasseur de but.