La fréquence des fraudes est de l'ordre de 48,8% pour détournements d'argent, de 19% pour vols de biens et de seulement 9,1% pour détournements d'encaissements. Plusieurs zones d'ombre dans les procédures, les organisations et les structures des entreprises offrent un terrain fertile à la fraude et aux fraudeurs. La typologie et le poids financier de ces pratiques ont fait jeudi l'objet du forum de la gouvernance, organisé à l'Institut arabe des chefs d'entreprises. L'étude présentée, à cette occasion, a été conçue sur la base d'un échantillon de 100 entreprises ayant engagé des poursuites judiciaires contre des actes de fraude durant la période de 2006 à 2013. «La fraude au sein de l'entreprise constitue une forme particulière de la criminalité économique et financière qui désigne toute forme de malversation qui a pour conséquence une perte financière pour l'entreprise», peut-on y lire . La compréhension de ce concept générique, voire flou, commence par définir sa typologie. A cet égard, l'étude relève trois types de fraude : la corruption, les détournements d'actifs et les états financiers frauduleux, notamment la sous-évaluation ou surévaluation des biens et des revenus. Ces comportements indésirables se reproduisent proportionnellement au degré de liquidités des actifs de l'entreprise. L'étude montre que «la fréquence des fraudes est de l'ordre de 48,8% pour les détournements d'argent, de 19% de vols de biens et de seulement 9,1% pour détournements d'encaissements». Entre audits et dénonciation Les coûts de la fraude respectent la même proportionnalité avec l'échelle de liquidités. En effet, «le coût moyen des fraudes est de 850 mille dinars pour les pots de vins, de 770 mille dinars en matière de surévaluation et 700 mille au niveau du détournement d'encaissements». Pour ce qui est des secteurs, les activités agroalimentaires, assujetties à des contrôles serrés, ainsi que les activités financières et bancaires, avec leurs volumes de liquidités conséquents, figurent aux premiers rangs des secteurs infectés. S'attardant sur le statut des fraudeurs et le coût de la fraude pour l'entreprise, l'étude indique que les dirigeants des entreprises coûtent plus que les autres : l'enveloppe de la fraude est de l'ordre de 417 mille dinars chez les dirigeants contre 220 mille chez les employés. Par ailleurs, l'étude montre que ce phénomène est répandu chez les jeunes, de la tranche d'âge 31 à 35 ans. Pour la détection de la fraude, les audits restent le mécanisme le plus efficace. Mais pour certaines formes, tels les pots-de-vins, la dénonciation est le principal outil pour... les dévoiler.