Lenteur dans le jeu, absence de fluidité, manque de célérité: la médiocrité de la copie rendue saute aux yeux ! Au-delà du revers clubiste face à la Stayda et de la frustration qui s'en est suivie côté CA , les observateurs n'ont rien aperçu de bon chez les protégés d'Adrie Koster: des joueurs qui ne savent pas enchaîner avec un centre en pleine course, des balles arrêtées mal négociées et exécutées, un milieu orphelin d'une vraie sentinelle qui ratisse large (en l'occurrence Korbi), un axe défensif où Bilel Ifa est devenu le maillon faible du onze à Koster, des ailiers qui cafouillent et qui n'apportent aucune percussion, des absences de taille et un mauvais choix de joueurs (où sont Dhaouadi, Jodel, Prince et Khaled Korbi ?). Mauvais casting ! Le CA est passé à côté de la plaque et la Stayda n'en demandait pas tant pour s'assurer un succès fort mérité. Certes, l'on peut imputer la méforme des joueurs au manque de compétition. L'équipe se cherche encore (aucun fond de jeu) et les joueurs utilisés manquent de repères sur le terrain (aucun automatisme et aucune cohésion). Face au Stade Gabésien, le CA a évolué un temps avec quatre joueurs à vocation offensive, soit Francis Nahr, Djabou, Azer Ghali et Hedhli. L'association de ces éléments a créé un déséquilibre flagrant que la Stayda a exploité à bon escient. Volet joueurs nominés (choix du groupe des seize), le staff technique n'est pas exempt de reproches. Koster a convoqué Issam Dridi...pour le laisser sur le banc. Dans le même temps, Jodel et Dhaouadi sont hors liste. Sur quels critères le coach se base-t-il pour former sa liste ? Chapitre rendement individuel, sur le flanc gauche, Haddadi a tout raté. Son coéquipier sur ce même couloir, en l'occurrence Maher Hadded, n'est pas mieux loti. Pis encore, c'est devenu le maillon faible du CA: brouillon, individuel et incapable de se fondre dans un schéma de jeu, Hadded, surnommé «the million dollars baby», manque de culture tactique et de variété dans le jeu. D'ailleurs, le latéral droit gabésien a gagné tous ses duels avec l'attaquant clubiste. Sur le couloir opposé, Francis a fait preuve de percussion sans pour autant aller au bout de ses convictions. Coaching raté et défaillances en cascade ! Car le football moderne demande plus qu'un simple effort individuel. Francis et Hadded auraient dû permuter tantôt pour déséquilibrer l'arrière-garde locale, en vain toutefois. Volet coaching, la sortie de Kasdaoui, à la demi-heure de jeu, et son remplacement par un supposé milieu offensif (qui n'avait rien d'offensif) a totalement dénaturé le jeu clubiste. Puis, le coach s'est entêté dans sa logique stérile en sortant un milieu récupérateur, Baratli, remplacé par un attaquant. Bref, trop de choix hasardeux ont précipité la défaite du leader (et ce, en raison d'un choix restreint d'attaquants sur le banc). La cerise sur le gâteau (comme l'ont noté les puristes) aura été ce changement en fin de match. Le duo Koster-Lâabidi incorpore un milieu défensif qui n'a nullement pesé devant, ni écarté le jeu, ni encore pesé sur le bloc bas du SG. Last but not least, le côté gauche a totalement failli à sa mission (où est Dhaouadi ?). Hamza Agrebi s'est fait malmener, outre certaines carences telles que des centres mal ajustés et aucun dédoublement suivi d'un service en retrait. Il aurait été plus profitable de lancer Ahmed Jameleddine (même si à la base c'est un arrière central). Bilan après quatre matchs, le volume de jeu produit par le CA est insuffisant jusque-là. De l'application face à l'OB à la grinta face au CSS, en passant par la «baraka» contre les divisionnaires de Tozeur, le CA s'en est sorti grâce à une certaine providence. Si la chance sourit généralement aux audacieux, le choc de Gabès a mis à nu les multiples carences et défaillances du Club Africain. L'heure est à l'examen de conscience après ce camouflet. La saison est encore très longue et le club de Bab Jedid aura toute latitude de retrouver verve et sensations à l'avenir.