Trois cas différents, mais la même «incompétence» à gérer les dossiers chauds Notre relation avec les instances sportives internationales reste le maillon faible du système sportif tunisien. On n'a pas encore appris à comprendre et à gérer les enjeux de cette relation complexe. On n'a pas encore réussi à tenir les ficelles du jeu avec des structures pareilles. Sans rentrer dans les détails, sans incriminer personne, on dira que notre sport et nos instances sportives ne pèsent pas lourd dans le monde. C'est une vérité qu'il faut reconnaître et pointer du doigt pour se rattraper. Fausses polémiques Prenons les trois cas. On a un bureau fédéral de la FTA qui débarque sur fond de tractations et de tensions. L'affaire est complexe : l'IAAF rejette l'ancien bureau fédéral et appelle. L'affaire est complexe : l'IAAF rejette l'ancien bureau fédéral et appelle à des élections, mais adresse une correspondance, via le Cnot pour contester la procédure des élections. On a donc deux versions et une menace de sanctions avec aussi des règlements de compte dans les coulisses. Deuxième affaire: Tarak Dhiab, en sa qualité de ministre des sports, intervient auprès de la Fifa à titre consultatif comme il le dit pour réclamer la dissolution du bureau fédéral. Grave, très grave avec des menaces de sanctions à l'encontre des clubs et des sélections tunisiens. On est passé à côté d'un épisode qui a déjà fait la une des journaux et sites du monde. Dernier épisode, celui de Malek Jaziri qui n'a pas joué contre un Israélien. L'affaire prend une ampleur mondiale et nos amis de l'ITF adressent un message fort avec une sanction d'un an contre la sélection messieurs. Beaucoup d'intox dans cette affaire : c'est le ministère des Sports et la FTT qui ont décidé de ne pas jouer pour l'intérêt du joueur à moyen terme même si le spectre de sanctions planait, mais tous les deux nient par la suite. Dans les trois cas, une mauvaise approche. On viole les règlements internationaux en vigueur, on fait de l'intox sur les médias (des présidents de fédérations mentent comme ils respirent!) et on n'exerce pas le bon lobbying pour éviter des situations embarassantes. Si on n'est pas capable de gérer des dossiers nationaux, est-on capable alors de gérer le labyrinthe des instances sportives internationales? Ces dernières agissent comme des Etats : argent, intérêts politiques et dirigeants qui gagnent beaucoup suite à cela. Si vous n'avez pas des connaisseurs en droit du sport, si vous n'avez pas un réseau de relations et beaucoup d'infiltrations au sein de ces instances, vous serez toujours victime et jamais acteur ! Nos représentants à la Fifa, au CIO, à l'ITF et dans toutes ces structures internationales ? C'est un dossier à part. Passifs, partisans des compromis, frileux, ils servent dans la plupart des cas leurs intérêts et respectent les ordres établis pour conserver leurs statuts. Vous n'avez pas idée de ce que représente le statut de dirigeant au sein de l'une de ces structures : célébrité, relations internationales, notoriété et crédit. Ce n'est pas là le problème. Après tout, tout le monde agit en rationalité. Mais le vrai problème, c'est que ces représentants, quelle que soit leur importance, ne font rien ou presque quand on a besoin d'eux. Contrairement à d'autres pays, nous votons et nous aidons pour des Tunisiens qui finissent par s'engouffrer dans le jeu d'intérêts. Nos sportifs ? Ce sont les derniers à qui on pense !