Le troupes rebelles tiennent plutôt à poursuivre leur combat contre le régime de Bachar BEYROUTH (Reuters) — Le chef de l'Armée syrienne libre (ASL), le général Salim Idriss, a annoncé hier que ses forces ne participeraient pas à la conférence de paix prévue à partir du 22 janvier à Genève et poursuivraient leur combat contre le régime de Bachar. Cette décision compromet un peu plus les chances de la conférence dite de Genève II de dessiner une solution politique au conflit syrien, aucun groupe rebelle actif sur le terrain ne semblant devoir y participer, les différents mouvements islamistes et djihadistes avaient déjà annoncé leur intention de la boycotter. «Les conditions ne sont pas réunies pour organiser les pourparlers de Genève II à la date indiquée. Nous, en tant que force militaire et révolutionnaire, ne participerons pas à la conférence», a déclaré le général Salim Idriss à la chaîne de télévision Al Djazira. «Nous ne cesserons pas le combat pendant la conférence de Genève et après celle-ci. Ce qui nous préoccupe, c'est d'acquérir les armes dont nos combattants ont besoin», a-t-il ajouté. L'ASL, soutenue par les Occidentaux, regroupe plusieurs unités rebelles mais son influence sur le terrain se réduit au profit de brigades islamistes qui se sont rassemblées vendredi au sein d'un «Front islamique», lui-même concurrent d'organisations se réclamant d'Al Qaïda. L'opposition syrienne est profondément divisée sur le bien-fondé de participer à la conférence de Genève. La Coalition nationale syrienne (CNS), principal agrégat politique hostile à Bachar, soutient la tenue de la conférence mais elle se heurte à une forte opposition de la part de combattants et d'activistes présents sur le théâtre des opérations. La CNS hésite encore Hier, le porte-parole de la CNS, Khalid Saleh, a déclaré à Al Djazira que la coalition s'était dite «prête à assister» à Genève II, mais qu'elle n'avait encore pris aucune décision définitive à ce sujet. Selon des sources au sein de l'opposition syrienne en exil à Istanbul, des tractations ont lieu à Genève entre des délégués de la CNS et l'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, ainsi que des représentants des Etats-Unis et de la Russie, les deux principaux parrains de la conférence. Une de ces sources a précisé que l'opposition se réunirait une nouvelle fois mi-décembre pour prendre sa décision. Les rebelles craignent que Bachar ne se serve de Genève II pour regagner une légitimité aux yeux de la communauté internationale. Ils exigent que son départ du pouvoir soit acté et rejettent sa proposition de soumettre un éventuel accord à référendum, affirmant que le vote serait truqué. L'organisation de la conférence est aussi compromise par la lutte d'influence que se livrent les puissances régionales qui s'affrontent par procuration en Syrie, du côté des rebelles, comme la Turquie ou l'Arabie saoudite, ou de Bachar, comme l'Iran. Fort de l'accord conclu avec les grandes puissances sur son programme nucléaire, l'Iran a réitéré hier son souhait de participer, sans condition préalable, à la conférence. «La participation de l'Iran à Genève II constitue à notre sens une contribution importante au règlement du problème. Nous avons toujours dit que si l'Iran était invité, nous participerions sans aucun préalable», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. En annonçant lundi la date de la conférence, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, n'a pas précisé si l'Iran serait au nombre des participants.