Des organisations sociales et économiques ont été conviées par Elyès Fakhfakh... A une semaine du démarrage du débat général sur les projets du budget de l'Etat et de la loi de finances 2014 à l'ANC, objets de contestation de la part de plusieurs parties, le ministre des Finances a convié mercredi des représentants de certaines organisations sociales et économiques pour une « réunion de dialogue » sur cette question. Présidant la rencontre tenue au palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre des Finances Elyes Fakhfakh a souligné que son département « demeure ouvert à toutes les propositions d'amendement, d'ajout ou de rectification », selon un communiqué publié par la présidence du gouvernement. Il a précisé que le ministère sera à l'écoute de toutes les parties, rappelant les conditions difficiles dans lesquelles intervient l'adoption du nouveau budget, son contenu et ses objectifs. La réunion a notamment groupé des conseillers de la présidence de la République, du ministère des Finances, du Conseil des analyses économiques, du Conseil du marché financier (CMF) et de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect ). Des représentants de l'Union tunisienne de l'industrie du commerce et de l'artisanat (Utica), de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) et de l'Ordre des experts comptables de Tunisie (Oect), dont les structures ont critiqué ouvertement les projets de budget et de la loi de finances 2014, ont également pris part à cette réunion. Les représentants de l'Utica ont exprimé leur volonté d'aider le gouvernement en contribuant à identifier des solutions aux problèmes de l'emploi, de l'investissement et de la croissance, soulignant leur « entière disposition » à contribuer à trouver des solutions radicales en matière de réforme du système fiscal et de développement, toujours selon le communiqué de la présidence du gouvernement. Le président de la Conect, Tarek Cherif, a évoqué les problèmes relatifs notamment au financement public, à la situation de certaines banques publiques, aux crédits de consommation et à l'investissement dans les régions intérieures, soulignant la nécessité de trouver des solutions aux problèmes du marché parallèle et de la contrebande. Les représentants de l'Utap se sont interrogés sur la situation des agriculteurs dont l'endettement varie entre 5000 et 10 000 mille dinars, appelant à la création de nouvelles incitations relatives à la sécurité alimentaire et à l'amélioration des conditions des agriculteurs. La réunion de dialogue se tient à une semaine du démarrage du marathon budgétaire prévu le 20 décembre selon Ferjani Doghmane, président de la Commission des finances, de la planification et du développement à l'ANC (Assemblée nationale constituante). Selon un autre membre de cette commission, les projets de budget de l'Etat et de la loi de finances 2014 ont été déposés par le ministère auprès de l'Assemblée le 15 novembre dernier, alors qu'ils auraient dû l'être «au plus tard le 25 octobre» conformément à la loi organique du budget. La Tunisie avait été classée en février dernier 85e sur 100 en matière de transparence budgétaire dans le dernier classement effectué par «International Budget Partnership » (IBP) sur le budget ouvert 2012. Ce classement a notamment épinglé le rôle des pouvoirs publics, chargés du budget, en ce qui concerne la capacité réduite du député (pouvoir législatif) à intervenir dans le processus de préparation, d'adoption et de contrôle du budget. Par ailleurs, la réunion de dialogue sur les projets de budget et de la loi de finances a coïncidé avec l'appel lancé, mercredi, par des syndicats relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) à un grand rassemblement, le 19 décembre prochain, devant l'ANC pour protester contre les projets du budget de l'Etat et de la loi de finances de 2014. «Ces projets ne tiennent pas compte des intérêts des catégories sociales démunies et de la classe moyenne, et menacent le pouvoir d'achat des citoyens» ont affirmé ces syndicats.