L'Etat a alloué 78 MD pour le recrutement, au cours de cette année, de 18.700 agents, dont une partie remplacera les fonctionnaires qui partiront à la retraite et une autre pour renforcer certains départements comme ceux de la Défense nationale et de l'Intérieur Les ressources humaines qualifiées sont toujours nécessaires pour les entreprises publiques et l'administration, même en période d'austérité. En effet, les départs à la retraite et le renforcement de certains services en compétences exigent pour cette année de nouveaux recrutements et donc un investissement supplémentaire de la part de l'Etat. Une nouvelle approche caractérise désormais les recrutements qui ne sont plus décidés juste pour absorber une partie du chômage, mais pour répondre à des besoins spécifiques. L'administration ne doit en aucun cas souffrir un surplus d'employés—comme c'était le cas à une certaine période— car cela risque de diminuer son rendement et d'accroître les charges de l'Etat dont le budget subit déjà plusieurs pressions de la part des importations des produits de base comme les hydrocarbures, les céréales et autres matières premières et produits finis ou semi-finis dont les prix ont connu une hausse sur le marché mondial. Les services de l'administration ont un impact direct sur la vie des citoyens et des chefs d'entreprise. A la faveur de la généralisation du système informatique dans le cadre de l'e-administration et de la diminution de la paperasse et l'allégement des procédures, les employés affectés dans les différents services ont une mission délicate à assumer, à savoir contribuer à satisfaire les demandes formulées par les administrés. Car il n'est pas suffisant de réduire la paperasse sans mobiliser des employés impliqués dans le progrès de l'entreprise, disponibles et à l'écoute des administrés. Prestations de mauvaise qualité Autant dire que l'administration n'est plus ce qu'elle était trente ans plus tôt quand l'informatisation était à ses premiers balbutiements. Une administration performante contribue au développement de l'investissement, au renforcement de la sécurité dans le pays et au bien-être des administrés qui doivent avoir la possibilité d'effectuer les différentes procédures administratives dans des délais courts et dans un environnement favorable. Malheureusement, et malgré les sureffectifs au sein de l'administration, l'on constate encore— dans certaines entreprises publiques ou nombre de ministères— des prestations de mauvaise qualité à cause d'un manque d'implication des fonctionnaires qui sont parfois indisponibles. En tout cas, au cours de l'année en cours, l'Etat a alloué 78 MD pour le recrutement de 18.700 agents, soit un nombre très limité si on le compare à celui des années précédant la révolution quand les recrutements avoisinaient les 30.000, voire les 40.000 agents affectés dans les différents départements. C'est dire que la rationalisation de l'emploi des nouvelles compétences dans le secteur public est appliquée de plus en plus. Les recrutements se font, bien entendu, sous forme de concours dont la date et les documents à présenter par les candidats sont publiés sur les supports d'information, et ce, dans le but de permettre à tous les intéressés d'y participer à chances égales dans le cadre d'une transparence que l' on veut totale pour ne pas favoriser une personne par rapport à une autre. Les lauréats aux différents concours seront affectés aux postes vacants. Des services de qualité exigés En fait, une partie des 18.700 agents à recruter cette année va remplacer les 10.100 agents qui partent à la retraite, ce qui signifie que les nouveaux postes intéressent seulement 8.600 agents contre 13.336 en 2013 et 15.734 en 2012. Les personnes recrutées vont être affectées à hauteur de 84% aux ministères de l'Intérieur et de la Défense nationale, soit 9.020 agents. Compte tenu des conditions sécuritaires qui caractérisent la Tunisie actuellement, il est devenu nécessaire de fournir l'appui nécessaires à ces deux départements. Dans plusieurs régions, l'on constate, de temps à autre, des actes terroristes, de la contrebande et du vol de bétail et des fruits dans les fermes. Cela exige donc plus d'agents qui vont participer à préserver la paix civile et à protéger les biens publics et privés. Le dispositif de l'éducation, de la formation et de l'enseignement —pour lequel 4.808 agents seront affectés— occupe également une part importante dans le développement. Les écoles et les centres de formation répartis à travers tout le pays doivent être bien équipés matériellement et dotés des compétences nécessaires pour la formation des générations futures. Quant au ministère de la Santé publique, il va bénéficier, cette année, de 1.850 agents pour renforcer les établissements de santé et améliorer les prestations destinées aux malades. D'autant plus que, dans certains hôpitaux, l'on constate souvent des agents paramédicaux débordés, qui n'arrivent pas à fournir des services de qualité. D'une façon plus détaillée, le ministère de la Défense nationale occupe la première place pour les nouveaux recrutements avec 5.470 agents, suivi du ministère de l'Education avec 4.000, le ministère de l'Intérieur avec 3.550, le ministère de la Santé publique avec 1.850, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec 800, le ministère de la Justice avec 740, le ministère de l'Agriculture avec 600, le ministère de la Jeunesse et des Sports avec 650 et d'autres secteurs accueilleront 1.040 agents. Les recrutements concernent 52,3% des diplômés des écoles de formation au cours de cette année, soit 9.780 agents. On compte beaucoup sur les compétences techniques et scientifiques pour rendre l'administration plus performante. Le temps est venu pour mettre fin aux absences injustifiées au sein de l'administration et aux arrêts de travail inexpliqués qui ont donné une mauvaise image du service public.