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Il ne croit pas aux miracles...
Mehdi Jomâa chargé de former son gouvernement


mais il va «tenter» le coup
Aujourd'hui que Mehdi Jomâa est officiellement chargé de constituer son gouvernement qui sera, comme beaucoup le pensent, celui du Dialogue national (Quartet et partis politiques signataires de la feuille de route), l'on se pose la question suivante : qu'attendent les acteurs du paysage politique et civil national du chef du gouvernement désigné, quel soutien lui accorderont-ils et comment vont-ils réagir à la politique générale qu'il envisage d'adopter ?
Si les uns rappellent que la balle est dans le camp de Jomâa, préférant attendre pour le voir à l'œuvre, d'autres avancent déjà leurs conditions et continuent à souffler leurs idées.
Nous avons donné la parole à certains acteurs, représentant la vie politique et civile nationale, dans sa diversité.
Attentes et propositions pour un homme qui ne croit pas aux miracles, mais qui se dit prêt à «tenter» le coup.
Emna M'nif (présidente du réseau Kollouna Tounès) : «Notre exigence : transparence et courage»
La société civile a démontré son engagement à servir le pays à travers des actions citoyennes et sociales auprès des populations vulnérables, outre les actions économiques et culturelles. Elle n'a pas reculé et elle doit continuer dans cette perspective d'engagement.
De même, du point de vue démocratie, transparence des élections, égalité des chances et autres, nous avons un engagement à la fois à surveiller le rendement des gouvernements et à veiller à ce que ce gouvernement respecte ces valeurs démocratiques. Lors des deux premiers gouvernements Troïka I et II, il y avait trop d'amalgames, d'allégeances et d'instrumentalisation des institutions de l'Etat au profit des partis politiques.
Dans ce sens, il y a une attente principale, ou plutôt une exigence, qui consiste pour ce gouvernement de compétences à instaurer une vraie tradition où l'Etat serait réellement neutre. Il doit être à distance égale de tous les partis et doit traiter les citoyens indépendamment de leurs couleurs partisanes, ethniques ou autres.
L'attente primordiale est que ce gouvernement doit être franc avec le citoyen et faire un état des lieux transparent de la situation globale. Nous nous attendons à ce qu'il prenne des décisions courageuses sur le plan politique et économique à ce qu'il procède à la révision des nominations et, en particulier, qu'il engage une lutte sérieuse contre l'économie sous-terraine et parallèle qui ravage le pays. C'est une priorité comme celle du rétablissement de l'autorité de l'Etat dans le cadre du respect de la loi et de ses institutions.
Optimisme prudent
Le gouvernement ne peut qu'amorcer des solutions de reprise économique et de paix sociale, car la durée sera courte et la légitimité consensuelle ne permet pas une grande liberté d'action. Cela étant, il ne doit pas compromettre l'avenir en optant en faveur de choix stratégiques pour le pays dans une période de transition.
J'exprime un optimisme prudent avec des réserves et beaucoup de vigilance. C'est que le vrai pouvoir reste au niveau de l'Assemblée nationale constituante et entre les mains du parti majoritaire...
Abdelwaheb El Heni : «Mobiliser le soutien politique»
Nous soutenons le gouvernement Mehdi Jomâa, d'un soutien critique. On va le juger sur ses actes, avec un préjugé favorable, mais il n'y aura pas de délai de grâce, vu que le climat sur le plan social est très tendu. Son prédécesseur ne lui a pas facilité la tâche avec une gestion chaotique des attentes sociales. Il y a eu alternance entre une politique de vente d'illusions, au citoyen et une autre de mesures drastiques et impopulaires dans le budget de l'Etat 2014. Jomâa arrive dans un climat difficile et il va diriger un gouvernement qui n'a pas de soutien politique direct au sein de l'ANC. Une situation critique qui l'oblige à mobiliser le maximum de soutien au sein de la classe politique et de l'ANC, tout en restant neutre.
Il va devoir réinstaurer la confiance qui était perdue et engager un changement de politique et de méthodes de gouvernement, et non pas seulement de personnes. Nous comptons le soutenir pour gagner le défi de la transition. Il doit donner des signes positifs dans la constitution de son équipe, rompre avec la pratique défaillante de son prédécesseur qui avait inondé les cabinets ministériels, y compris La Kasbah, par un grand nombre de conseillers et de chargés de mission aussi inutiles qu'inefficaces.
Donner l'exemple est une priorité
Revoir les nominations est une priorité, notamment celles en liaison avec les élections. Cela englobe les gouverneurs, les ambassadeurs, les consuls. Jomâa devra donner l'exemple en réduisant d'au moins 10% son salaire et celui de ses ministres. De même, il est appelé à préparer une loi de finances complémentaire pour pallier les manquements de la loi de finances Fakhfekh-Laârayed déjà caduque.
Nous insistons sur le devoir de mobiliser les efforts nationaux possibles pour éviter l'alourdissement de la dette extérieure. Un emprunt national rémunéré est la solution que nous avons proposée. Et, sur le plan politique, nous tenons à ce que le nouveau gouvernement introduise une nouvelle culture d'écoute et de consultation avec la classe politique et les partenaires sociaux, ce qui manquait avec les deux gouvernements de la Troïka.
Yassine Brahim (Afek Tounès) : « Le gouvernement doit pouvoir booster l'efficience dans l'ensemble des secteurs »
Le gouvernement Mehdi Jomâa aura à attaquer trois chapitres importants. Le premier étant le volet sécuritaire, en mettant tout d'abord fin à la violence politique, notamment celle des ligues de protection de la révolution, la brigade de sécurité parallèle dans les quartiers populaires. Il faut surveiller les mosquées, peut-être en les équipant de caméras de surveillance pour prévenir les appels à la haine. Le gouvernement actuel doit lutter contre le terrorisme en collaboration avec les amis de la Tunisie et en surveillant particulièrement les frontières.
Sur le plan socioéconomique, le gouvernement doit pouvoir booster l'efficience dans l'ensemble des secteurs et aussi débloquer certains projets fort importants pour l'économie. Mehdi Jomâa peut également entamer des réformes de fond, avec la refonte, par exemple, du système fiscal que nous estimons injuste. Il doit ramener les dépenses publiques à des taux raisonnables. Puis, revoir le code des investissements.
D'un autre côté, le gouvernement Mehdi Jomâa n'a pas le choix, il doit réviser la loi de finances en accord avec les organisations syndicales et patronales.
Dans le chapitre des élections, le gouvernement doit tout de suite donner le signal en révisant toutes les nominations partisanes qui pourraient avoir une incidence sur le déroulement du processus électoral. Une fois l'Isie installée, l'Etat se doit de soutenir cette instance et garantir son indépendance. Peut-être que Mehdi Jomâa devra y consacrer un département.
Mongi Rahoui (dirigeant du PPDU) : «Nous demandons un gel des prix»
Le gouvernement Mehdi Jomâa va devoir travailler sur son image, c'est-à-dire donner celle d'un gouvernement de bénévoles, compétents et indépendants mobilisés pour servir le pays.
Il doit aussi prendre des mesures sécuritaires et économiques précises. Au niveau sécuritaire, il est impératif de dessiner une stratégie nationale de lutte contre la contrebande de tout genre.
Au niveau économique, nous demandons un gel des prix pour les consommateurs. En ce qui concerne la très controversée loi de finances, nous préconisons une annulation pure et simple de certaines dispositions, dans l'attente de l'adoption d'une loi de finances complémentaire.
Une des réformes de fond que peut engager le nouveau gouvernement, doit se situer au niveau de la lutte contre la corruption.
Ajmi Lourimi, membre du bureau exécutif d'Ennahdha : «La balle est dans le camp de Mehdi Jomâa»
Au sein d'Ennahdha, nous sommes convaincus que la priorité n° 1 est celle de faire réussir la transition démocratique.
Le Dialogue national, qui a abouti au choix de Mehdi Jomâa pour former le prochain gouvernement, a clairement défini les missions à accomplir.
La balle est maintenant dans le camp de Mehdi Jomâa. Au cas où il respecterait les engagements convenus, il sera soutenu totalement par Ennahdha.
Les priorités étant clairement définies, nous nous attendons à ce que Mehdi Jomâa et son équipe les mettent en exécution.
Aujourd'hui, nous sommes sortis de la polarité opposition-pouvoir et tous les partis politiques sont appelés à s'y mettre pour réunir les meilleures conditions possibles à l'organisation des prochaines échéances, dont en premier lieu les élections législatives et présidentielle.
Aujourd'hui que nous avons pratiquement parachevé la rédaction de la Constitution représentant le fondement de la prochaine étape, il est normal que les partis politiques se consacrent à leur mission première, celle de se préparer aux élections.
Toutefois, je dois observer qu'Ennahdha n'accorde pas de chèque en blanc à Mehdi Jomâa à qui nous accordons notre soutien critique.
Quant aux relations que le gouvernement Jomâa entretiendra avec l'ANC que certains soupçonnent déjà de vouloir bloquer ses initiatives, nous estimons qu'il est indispensable de trouver une formule de synchronisation ou d'entente entre la présidence du gouvernement et la Constituante.


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