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Ça sent l'attentat
Affaire Hatem Mouaffak — An 3
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 01 - 2014

Qui a tué Hatem Mouaffak et pourquoi ? Trois ans après, l'affaire du commissaire général de police abattu le 17 janvier 2011 à Carthage fait ressurgir de nouveaux suspects et évolue sur la piste de l'assassinat politique. Décryptage
Lors d'une audience publique tenue le 4 juillet 2013, le Tribunal militaire de première instance de Tunis prononçait son premier jugement relatif à l'affaire Hatem Mouaffak : un non-lieu en faveur des deux jeunes soldats, jusque-là accusés successivement de bavure puis d'homicide volontaire. Au bout de deux ans et demi d'instruction, audiences, confrontations, reconstitution des faits, expertise balistique et rapport de médecins légistes, le verdict est inattendu mais sans retour. Ni bavure, ni homicide volontaire, les tirs en provenance du char de l'armée se sont arrêtés au bas et à l'arrière du véhicule du défunt qui aurait été touché par une arme de moindre calibre.
Mais alors qui a tué Hatem Mouaffak et pourquoi ? De quelles mains sont parties les deux cartouches 5.56 du fusil Steyr révélées par l'expertise balistique, et sur l'ordre de qui ? A mesure que l'on s'en rapproche, la vérité autour de cette affaire emblématique de l'après-14 janvier s'éloigne. «Après s'être engagé à ouvrir une nouvelle instruction, le Tribunal militaire décide subitement d'intenter un appel que je n'ai pas demandé... Mais à quoi sert l'appel si tout est venu innocenter les jeunes soldats et mettre en évidence l'existence d'autres suspects ?», s'interroge Donia Mouaffak, aguerrie par la tragédie et la dure épreuve de recherche de la vérité, épouse du défunt, qui se dit intriguée mais jure de ne pas céder. D'autant qu'en ce troisième anniversaire de l'assassinat, l'affaire piétine à nouveau et la vérité se dérobe entre une enquête à peine fermée et une autre qui tarde à s'ouvrir.
Chronique d'un meurtre et d'une longue agonie
Le 17 janvier 2011, en plein état d'urgence et de dérive sécuritaire qui ont suivi la chute de Ben Ali, Hatem Mouaffak, commissaire général de police, rentrait du ministère de l'Intérieur vers son domicile à Gammarth. De passage devant une patrouille de l'armée en poste de contrôle au rond-point de Carthage-Présidence, il succombait au volant de sa voiture, suite à une rafale de tirs de plus d'une provenance à la fois. L'instruction, ouverte quatre mois après par la justice militaire, montrera que juste après les tirs, le corps de la victime a été enfoncé dans le coffre de sa voiture et délibérément entouré d'une valise diplomatique, de deux caisses d'armes blanches ainsi que de barbituriques pour faire croire à la thèse alors ambiante de la conspiration. «Tout cela est le résultat d'une grave bavure due à la confusion générale qui régnait dans le pays; le commissaire était au mauvais endroit, au mauvais moment», concluait néanmoins le premier dossier d'instruction. Jugée hâtive, la conclusion est aussitôt rejetée par l'épouse du défunt et la partie civile. Sur de sérieuses pistes et de nouveaux éléments d'enquête, son avocat a plaidé l'homicide volontaire, démontrant l'existence d'un réel acharnement sur la victime. Selon ces nouveaux éléments, «le corps du défunt aurait été la cible de tirs à bout portant dans le but de s'assurer de sa mort. Des ordres auraient été entendus par les témoins et une voix aurait crié : il n'est pas mort, il faut encore tirer ! Tandis qu'un hélicoptère survolait très bas le théâtre de l'opération...»
Mais il faudra attendre ce mois de décembre 2012 pour que l'instruction et les jugements préliminaires prennent un tournant grave. En l'absence d'un rapport d'autopsie immédiat après le décès, la dépouille est exhumée deux ans plus tard. Le rapport du médecin légiste est sans merci. Le corps enfoui dans le coffre de la voiture était encore vivant. Loin d'être immédiate comme l'a révélé jusqu'alors l'enquête, la mort est survenue trois heures après les tirs des suites d'une hémorragie et d'une longue agonie sans lesquelles la victime aurait été sauvée.
Le virage
L'expertise balistique a fait le reste. Les deux cartouches logées dans le poumon et l'estomac du défunt ne proviennent pas du mitrailleur de l'armée et des officiers accusés, comme l'ont fait croire le déroulement de l'instruction et du procès. Avec un calibre 12.7 mm, le corps aurait été déchiqueté, précise le rapport. L'expertise de la voiture et l'étude de la balistique sont tout aussi éloquentes. Criblé, le plafond affaissé, le véhicule aurait été la cible de rafales de tirs provenant de plus d'une direction et de plus d'une arme. Le 8 avril 2013, la reconstitution des faits a conclu à la présence et l'implication de deux autres corps de la sécurité aux tenues différentes. Un groupe de quatre tireurs, à plat ventre et munis de fusils Steyr, aurait accueilli par une rafale l'arrivée de la voiture du défunt. Si les témoignages ont pu être recoupés et vérifiés, les contenus des caméras de surveillance présentes sur le théâtre de l'opération, en raison de sa proximité du palais présidentiel, ont été subtilisés.
Révélée depuis avril dernier et confirmée par le verdict du 4 juillet, cette nouvelle piste devait ramener l'affaire à l'instruction. Mais la justice militaire refuse encore d'ouvrir une nouvelle enquête.
En quoi la vérité sur cette affaire singulière est-elle si difficile à établir ? Outre qu'elle lèverait un coin de voile sur les intrigues des cinq jours suivant le 14 janvier, elle contient en soi et en raison de la personnalité de ce haut responsable de la sûreté (lire encadré), les éléments de l'attentat prémédité. «J'ai de plus en plus la conviction que son assassinat a été planifié par plusieurs parties. Avec ses positions avant et après le 14 janvier, Hatem était l'homme à abattre...», confie Donia Mouaffak.
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