La probable élimination précoce des Bleus, de quoi se faire des cheveux blancs... La Une a déboursé 120 millions d'euros (87 après revente à d'autres opérateurs) pour diffuser les matches du Mondial. «TF1 avait prévu de doubler ses tarifs publicitaires dans la deuxième partie de la compétition si l'équipe de France continuait à y participer», explique un analyste financier. Il chiffre à plusieurs millions d'euros la perte de revenus pour la chaîne en cas d'élimination précoce, une éventualité que TF1 Publicité assure avoir «déjà anticipée» dans ses comptes. Une sortie de route serait également un mauvais coup pour les partenaires ou parrains de l'équipe de France. Constructeurs automobiles, banques, fournisseurs d'énergie... Délicat pour ces marques de continuer à s'appuyer sur l'image d'une équipe éliminée sans gloire en Afrique du Sud. Pour les spécialistes du marketing, elles n'ont pas à redouter en revanche de contre-publicité. C'est déjà ça. "Les cafetiers misent aussi sur la Coupe du monde pour compenser l'érosion continue de leur clientèle" Adidas et Nike, l'actuel et le futur équipementier des Bleus, ont sans doute davantage de soucis à se faire. Selon Gilles Dumas, de l'agence de marketing Sportlab, Adidas pourrait subir un «manque à gagner de 200 000 à 300.000 maillots». Son concurrent américain de la marque allemande dépensera 42 millions d'euros par an (contre 10 aujourd'hui) pour équiper les Bleus sur la période 2011-2018. «Une somme surréaliste, de quoi se faire des cheveux blancs» selon l'économiste du sport, Frédéric Bolotny. Sauf bien sûr si l'équipe de France change radicalement sous la direction de son nouvel entraîneur, Laurent Blanc, successeur désigné de Raymond Domenech. Autres perdants, immédiats ceux-là, les cafetiers qui ont misé sur le Mondial en croisant les doigts pour que les Bleus aillent loin. Pour cette activité qui perd régulièrement du terrain (fréquentation en baisse de 2 à 4% au premier trimestre 2010), la Coupe du monde pouvait laisser espérer un surplus d'activité de 20%. Mais qu'en sera-t-il sans la locomotive de l'équipe de France ? Même interrogation chez les livreurs de pizzas et de sushis, dont l'activité peut grimper de 50 à 70% les soirs de match en Afrique du Sud, selon un cabinet spécialisé cité vendredi par Le Figaro. Décidément, l'élimination des Bleus sera difficile à digérer. «Mon jeu est fair-play» La Fifa assure faire confiance au fair-play du Mexique et de l'Uruguay pour ne pas arranger à l'avance un match nul lors de leur dernier match du groupe A. Un résultat permettant aux deux équipes de se qualifier et de laisser sur le carreau l'équipe de France ainsi que l'Afrique du Sud, quelle que soit l'issue de cette rencontre. «Le slogan de la Fifa depuis des années est : mon jeu est fair-play», a rappelé samedi Nicolas Maingot, le porte-parole de la Fifa, "et nous faisons totalement confiance aux 32 équipes participantes pour jouer honnêtement". L'histoire de la Coupe du monde a déjà connu des tentatives d'arrangement. Le plus célèbre est le match Allemagne - Autriche de 1982 (1-0), où les deux formations se sont quasiment arrêtées de jouer une fois acquis ce score, qui leur assurait la qualification au détriment de l'Algérie. Le règlement des cartons change La Fifa a changé le règlement des cartons jaunes afin qu'il y ait moins de chance de voir un joueur majeur être suspendu pour la finale, le 11 juillet prochain. Jusqu'à maintenant, les cartons jaunes infligés au premier tour étaient effacés dès les huitièmes de finale. Désormais, cela se produira après les quarts de finale: «La Fifa veut simplement donner aux meilleurs joueurs une chance de jouer la finale, a expliqué son porte-parole, Marius Schneider. Nous avons eu cette discussion pour la première fois quand Michael Ballack a été suspendu en 2002 pour la finale face au Brésil» a-t-il précisé.