Le flux croissant des touristes qui viennent passer un séjour en Tunisie, les Tunisiens qui partent en vacances, ainsi que ceux résidant à l'étranger et de retour au pays, en plus de la hausse de la consommation habituelle au cours du mois de Ramadan contribueront, à coup sûr, cet été, à accroître la pression sur les produits de première nécessité, augmentant, ainsi, la probabilité de nourrir les comportements spéculatifs de certains opérateurs. «Cette pression peut se traduire par certains phénomènes, comme une pénurie de produits de consommation. Afin d'éviter que cela ne se produise, il faut que l'approvisionnement du marché se déroule convenablement au cours de cet été», note, à ce propos, un responsable du ministère du Commerce et de l'Artisanat. Pour assurer la maîtrise des pics de consommation qui risquent de survenir, une série de réunions, avec les ministères et les structures professionnelles concernées (ministère de l'Agriculture, Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche, Utica…) se sont succédé sous la houlette du ministère, afin de faire la programmation de l'approvisionnement concernant notamment les produits de consommation sensibles. Afin de faire face aux besoins, le ministère a décidé de stocker 51 millions de litres de lait, outre la constitution d'un autre stock de 82 millions d'œufs. Pour les pommes de terre, un stock régulateur de 45 mille tonnes devra être également constitué. S'agissant des viandes blanches, le ministère a procédé à un stockage de 2.000 tonnes de poulet et de 2.000 tonnes d'escalope qui seront écoulées pour réguler le marché. Pour les viandes rouges, alors qu'il a importé l'année dernière des carcasses d'ovins et de bovins (environ 1.500 tonnes pour la viande bovine et 1.000 tonnes de viande ovine), le ministère a procédé, cette année, à l'importation de 7.000 têtes de veaux d'engraissement, en plus de la production nationale qui se poursuivra normalement. Si les légumes seront présents en suffisance, certaines variétés de fruits, par contre, manqueront en nombre, sur les étals, cet été, en raison de la sécheresse qui a sévi dans les zones agricoles productrices (Kasserine, Sidi Bouzid…). Quant aux poissons, vu que le repos biologique des espèces coïncide avec la saison estivale (du 1er juillet jusqu'à fin septembre) et qu'il implique, par conséquent, l'interdiction pour les pêcheurs de pêcher à certains endroits pendant cette période afin de permettre aux espèces de se reproduire et de se renouveler, le ministère va reconduire la solution adoptée l'année dernière, à savoir exonérer l'importation des poissons des taxes et tarifs douaniers, pour encourager les commerçants à importer. Une seule chose préoccupe, toutefois, le ministère : le comportement de certains citoyens qui risque de générer une hausse des prix, ainsi qu'un déséquilibre de l'offre et de la demande. Conclusion: le consommateur doit avoir un comportement rationnel et savoir résister aux sirènes des affiches et campagnes publicitaires.