En plus de l'amélioration des conditions de travail dans les ports pour augmenter davantage le rendement, il est nécessaire d'avoir une vision prospective et stratégique sur les ports commerciaux tunisiens pour permettre un mouvement rapide des navires Les chefs d'entreprises exportatrices ont été confrontés dernièrement à un problème d'acheminement de leurs marchandises vers les marchés extérieurs à cause de la grève des douaniers. Pourtant, le facteur temps compte beaucoup dans les opérations d'exportation car les clients doivent recevoir leurs produits dans les délais impartis conformément aux contrats signés. Les exportateurs sont appelés, par conséquent, à respecter leurs engagements vis-à-vis des circuits de distribution internationaux, des grandes chaînes commerciales et d'autres centrales d'achat. Tout retard non justifié peut pénaliser l'exportateur qui pourrait être appelé à payer les pénalités de retard même s'il est souscrit à une garantie à l'exportation. Les échanges commerciaux se basent, dans une large mesure, sur les services douaniers qui constituent un élément stratégique pour les entreprises, un maillon déterminant d'une chaîne qui comprend aussi la logistique et le transport. Certes, les grèves constituent un droit des travailleurs et ont lieu dans tous les pays du monde même dans ceux qui sont considérés comme les plus développés. Mais ces arrêts de travail doivent répondre à certains critères et règles. Ces débrayages doivent également être limités dans le temps pour que leurs conséquences ne soient pas graves sur les opérateurs économiques. Un service permanent pour parer aux opérations les plus urgentes est apprécié par les exportateurs qui ont besoin de prestations rapides et performantes. Des ententes à l'amiable entre les douaniers et l'administration constituent une bonne solution au lieu d'aller aux grèves. Un arrêt de travail de plus de 24 heures, peut mettre les exportateurs dans l'embarras. Les marchandises ne peuvent, en aucun cas, attendre une longue période avant leur acheminement vers les marchés extérieurs. Et dire que les chefs d'entreprise font de leur mieux pour préparer les produits à exporter dans un minimum de temps. Ils incitent les techniciens et les ouvriers à travailler, parfois, les jours fériés et au-delà des horaires administratifs. C'est que chaque minute compte pour le chef d'entreprise qui tient à préserver sa crédibilité auprès de ses clients. La douane, un maillon essentiel Les douanes font partie de plusieurs étapes par lesquelles passe la marchandise. Une logistique est mobilisée pour faciliter le transport de marchandises des unités de fabrication vers les ports. La Tunisie a besoin, aujourd'hui, d'augmenter ses exportations en vue de garantir des recettes en devises susceptibles d'améliorer un tant soit peu la croissance et les performances commerciales des entreprises. Les grèves répétitives —justifiées ou non— peuvent avoir des conséquences fâcheuses non seulement sur les entreprises exportatrices mais aussi sur les transporteurs maritimes et toute l'économie nationale qui sera discréditée au niveau international. Le facteur temps compte beaucoup dans la réussite des opérations commerciales et la fidélisation des clients étrangers dont certains ont payé le prix fort pour avoir leurs marchandises dans un minimum de temps. Conscients du rôle déterminant qu'ils assument dans les transactions commerciales avec l'extérieur, les douaniers ont, pourtant, toujours fait preuve d'un dévouement et d'un rendement honorable qui ont permis à notre pays, des années durant, d'exporter des milliers de tonnes de divers produits vers les quatre coins du monde. Le travail du douanier exige, naturellement, beaucoup de qualités comme l'attention, la disponibilité et la vigilance qui doivent être bien récompensées. Les agents de la douane ont besoin aussi d'avoir les moyens de travail nécessaires pour que les marchandises ne restent pas dans les dépôts une longue période à l'importation et à l'exportation. Pour ce qui est de l'importation, plusieurs entreprises ont commandé des matières premières, des équipements et des produits semi-finis qui doivent être rapidement livrés pour faire tourner les machines de production. Certaines matières premières sont transformées dans les usines tunisiennes avant d'être expédiées sous forme de produits finis vers les marchés étrangers. Si les arrêts de travail au sein de la douane durent une longue période, ces entreprises risquent de payer une lourde facture. Les pouvoirs publics sont conscients de l'importance du facteur temps. Cette prise de conscience s'est traduite notamment par des mesures prises au plus haut niveau pour que les marchandises importées ne restent pas dans les dépôts au-delà de 48 heures. Plusieurs chefs d'entreprise ont insisté, lors d'un sondage effectué récemment par le ministère des Finances, sur l'importance des délais et des procédures douanières qui doivent être, selon eux, raccourcies et simplifiées. D'ailleurs, dans le cadre de l'Accord de partenariat avec l'Union européenne, la Tunisie est appelée, entre autres, à faciliter l'acheminement des marchandises dans le cadre de l'institution d'une zone de libre-échange, en mobilisant une logistique performante. Un tel engagement doit être honoré par les autorités publiques qui doivent se conformer aux standards internationaux en matière de transport des marchandises en respectant les délais d'acheminement et de livraison et en mettant à niveau les ports commerciaux. Les transporteurs maritimes tunisiens et étrangers se trouvent également pénalisés par un arrêt de travail dans les ports commerciaux tunisiens. C'est qu'ils ont, eux aussi, des contrats à honorer vis-à-vis de leurs clients en acheminant les marchandises dans des conditions parfaites et dans les délais. Leur attente dans les ports ne doit pas se prolonger. En plus de l'amélioration des conditions de travail dans les ports dans le but d'augmenter davantage le rendement, il est nécessaire d'avoir une vision prospective et stratégique sur les ports commerciaux tunisiens pour permettre un mouvement rapide des navires. C'est un investissement assez lourd à consentir pour la réhabilitation et la mise à niveau de tous les ports commerciaux. La Tunisie dispose d'un programme dans ce sens visant à augmenter l'exploitation des différents ports pour réduire la pression sur celui de Radès où transite le plus grand nombre de marchandises. Le port de Radès a bénéficié d'un programme de réhabilitation comportant plusieurs phases dont certaines ont été déjà réalisées. En plus de la réhabilitation de l'infrastructure, le programme comporte l'amélioration du système informatique, la mise à niveau des ressources humaines...