Au moment où le gouvernement incite les hommes d'affaires d'ici et d'ailleurs à investir afin que notre pays puisse dépasser la crise économique qui le mine, les obstacles et les entraves pullulent encore. La politique de la «paperasserie» héritée du système français continue à en faire voir de toutes les couleurs non seulement aux investisseurs, locaux et étrangers, mais aussi aux citoyens. Or, pour attirer les investisseurs, booster l'économie, et, en quelques mots, rendre la vie et le travail plus faciles aux Tunisiens et aux étrangers qui veulent investir dans notre pays, il faudrait de manière imminente et impérative réviser toutes les procédures administratives, tous domaines confondus, d'abord, en les allégeant, ensuite, en s'ouvrant aux autres langues : notamment l'anglais et le français. Car, visiblement, les municipalités et l'administration se ferment aux autres langues favorisant uniquement la langue arabe. Exemple vécu : pour l'obtention d'un certificat de vie collectif en langue française, les agents de la municipalité de Mutuelleville nous ont appris «qu'il faut se munir d'une demande de la part ou du pays qui exige ce document dans la langue de Molière». «Mieux», pour obtenir le document en question, il faut la présence physique de tous les membres de la famille, bébés et enfants compris. Tous doivent se présenter ensemble devant le guichet concerné. Imaginez une famille entière constituée, par exemple, de 6 ou 8 membres et même plus ? Comment les réunir, alors que les uns étudient, les autres travaillent ou vaquent à d'autres occupations ? Qu'à cela ne tienne, nous répond l'agent de la municipalité de Mutuelleville : chacun peut se présenter seul muni d'une pièce d'identité. Au diable le carnet familial ! A quoi sert-il alors ? Mystère. Nous vous épargnons la qualité de l'accueil hautain et méprisant de l'employée, dont la tâche consiste justement à octroyer ce genre de documents en langue étrangère. Cette femme n'était pas tout simplement dans son assiette. Aux citoyens, donc, de trinquer et de subir tous les retards qui nuisent à leurs engagements et affaires. Ainsi, est-ce normal que les discours politiques incitent, d'un côté, au développement économique tandis que, de l'autre côté, l'administration peine à être au diapason des orientations du pays en omettant, voire se fichant, de faire sa mise à niveau ? Ne faudrait-il pas harmoniser le discours et la pratique en optant définitivement pour une véritable révolution dans l'administration tunisienne. A bon entendeur salut !