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Entre liberté vestimentaire et exigences sécuritaires
Port du Niqab
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 02 - 2014

Pas nécessaire pour l'imam de la Zitouna, obligatoire pour le président du parti Al Assalla. Le port du niqab crée de nouveau la polémique
«Chassez le naturel, il revient au galop». Il semble bien que certaines personnes ont du mal à se débarrasser de leur mauvais côté et à s'intégrer efficacement dans la société. Plus de scrupules ni de pudeur. Pire encore, certains «hommes engagés», quoi que barbus, se sont déguisés, ces derniers jours, en...femmes. En portant le niqab, voile intégral utilisé exclusivement par les femmes, ces derniers ont cherché, vainement, à cacher une identité, ou plutôt un visage hideux plein de haine et de violence à l'encontre d'une société ouverte, tolérante et accueillante. Cacher le visage pour fuir aux contrôles de la police ou pour commettre des actes terroristes ne relève ni du courage ni de la bonne éducation que nous avons tous appris dans une société arabe et musulmane.
Cependant, le port du niqab ne peut en aucun cas être synonyme de terrorisme. Loin de toute stigmatisation systématique, disons que chacun est libre de choisir son habit mais est responsable de ses actes devant la justice.
A peine a-t-on commencé à oublier les évènements tragiques qu'a connus la faculté des Lettres de La Manouba, voilà que ce phénomène social, mais surtout sécuritaire et politique, surgit subitement.
Dans un communiqué publié récemment, le ministère de l'Intérieur précise : «Suite aux menaces terroristes et à l'arrestation d'un criminel dangereux portant le niqab, la police va procéder à un contrôle d'identité de toute personne portant le voile intégral, et ce, dans le cadre de la loi». Cela nous rappelle également l'arrestation, à Kairouan, en octobre dernier, de quatre hommes portant le niqab et en possession d'uniformes militaires, au moment où la Tunisie entière est en deuil après l'assassinat de sept agents de la Garde nationale par des terroristes.
Ainsi, la position des autorités publiques est désormais on ne peut plus claire : pas de tolérance avec tout ce qui est de nature à menacer la paix sociale et l'ordre public. Une position partagée, pour ne pas dire justifiée, par l'imam de la mosquée Ezzitouna, Houcine Laâbidi. Connu pour ses positions plutôt radicales, ce dernier a créé la surprise en réaffirmant que le niqab n'est pas proscrit par la chariaâ. Pour lui, le port du niqab, à l'inverse du hijab, n'est pas imposé par la réligion. Et du moment que cet habit est lié au terrorisme, son port présente un trouble à l'ordre public et une menace à la stabilité sociale. Les autorités ont le droit de l'interdire dans les lieux publics.
De son côté, le président de «Dar Al Hadith», cheikh Ferid El Béji, remarque que la problématique du port du Niqab est absurde. Le courant malékite, auquel appartient la majorité écrasante des Tunisiens, n'a pas imposé le niqab. Il estime que l'habit traditionnel tunisien est plus proche de celui des compagnons du Prophète. D'où la nécessité d'opter pour notre habit et de bouder cet habit tout noir, étranger à notre société et notre culture.
Mazen Echerif, spécialiste des groupes islamistes, précise qu'à travers l'histoire, la Tunisie n'a jamais connu ce phénomène qui se pose de nos jours avec tant d'acuité. Mieux encore, Dieu, le Tout-Puissant, a interdit le port du niqab dans les lieux et les jours les plus saints, à savoir durant l'accomplissement des rites du pèlerinage, à La Mecque.
Il nous rappelle, également, que le sultan Abdelhamid avait interdit, à son époque, le port du niqab parce qu'il représentait un danger pour la société.
Il n'a pas manqué d'appeler l'Etat à agir avec fermeté pour contrecarrer ce phénomène et lutter contre le terrorisme dans le cadre d'une stratégie claire qui rejette tous les aspects du courant wahhabite, parrain du terrorisme.
Mais que disent les femmes ?
Bochra Bel Haj Hmida, de son côté, est contre la stigmatisation. «J'ai du mal à interdire aux femmes le port du niqab. Cela relève de la liberté personnelle de choisir son habit», insiste-t-elle.
La militante en matière de défense des droits de la femme fait, cependant, une petite nuance. Nous sommes dans une phase de construction démocratique et nous sommes également dans une situation sécuritaire très délicate, d'où l'impératif de concilier libertés individuelles et exigences sécuritaires.
Amel Jaidi, enseignante à la faculté des Lettres de La Manouba, traite le phénomène autrement. Dans une déclaration qui date de mai 2011, elle précise : «La majorité des étudiantes mettent le niqab pour des raisons financières. Elles sont manipulées par les islamistes et le courant wahhabite, financé par l'Arabie Saoudite».
Rappelons qu'en 2012, l'Université tunisienne a connu de violents incidents entre étudiants de gauche et salafistes à cause du port du niqab pendant les cours et les examens. A cette époque, le conseil de discipline de la faculté de La Manouba avait décidé d'exclure deux étudiantes qui ont refusé de lever le niqab lors des examens.
On se rappelle également la triste scène survenue à la même faculté lorsqu'un jeune étudiant salafiste avait remplacé le drapeau national par celui d'Al Qaida.
Des évènements tragiques qui ont paralysé cet établissement universitaire à cause d'un faux problème.
Etonnement
Des avis qui ne sont pas forcément partagés par Mouldi Moujahid, président du parti Al Assalla, à tendance salafiste. Il s'étonne de la dernière déclaration de Cheikh Laabidi. Pour lui, l'habit est une liberté personnelle et un devoir «charaïque»(devoir religieux). Cependant, insiste-t-il, la femme niqabée est dans l'obligation de découvrir son visage à tout moment où la police procède à un contrôle d'identité. En revanche, et toujours selon son avis, l'Etat n'a pas le droit d'interdire le port du niqab. Et de conclure : «Le contrôle est un devoir, le port du niqab est une liberté personnelle à préserver».


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