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Les pistes de réformes
Politiques actives d'emploi
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Le secteur informel qui constitue un dispositif politique non-dit de régulation est devenu une réalité économique et sociale
Le projet « Drouce »conçu et mis en œuvre par l'Institut méditerranéen et l'Ugtt, promu dans le cadre de l'Instrument Européen pour la démocratie et les droits de l'homme (Ieddh) de l'Union Européenne, s'est penché sur l'emploi des jeunes en Tunisie. Un projet examinant les politiques actives de l'emploi à travers une radioscopie des programmes actifs du marché d'emploi (Pamt) ayant pour objectif principal la réduction du risque de chômage et l'augmentation des chances d'insertion dans la vie active.
Après la révolution, plus précisément en mai 2011, les principaux Pamt, regroupés par objectifs, ont été focalisés sur les programmes des chantiers et de développement régional, d'appui à l'insertion des jeunes, d'aide au recrutement dans les entreprises du secteur privé, de formation-adaptation, de formation –insertion et de formation-reconversion en TIC ou en langues, ainsi que les programmes d'accompagnement des promoteurs de petites entreprises, du programme Amal (stage de recherche active d'un emploi) et celui d'encouragement à l'emploi.
Néanmoins, aucun de ces instruments de Pamt n'a fait l'objet d'une évaluation sérieuse; pire encore, leur conception n'a pas fait l'objet de concertation avec les intéressés (demandeurs d'emploi, entreprises et partenaires sociaux) et ne contient aucun mécanisme d'évaluation.
L'étude a montré que « la législation en vigueur n'autorise qu'aux structures publiques d'intervenir sur le marché de l'emploi bien qu'il est constaté une prolifération déguisée du secteur privé sous plusieurs formes. L'Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant (Aneti) assure l'ensemble des services publics d'emploi à travers 100 bureaux à vocation territoriale.
Elle est censée couvrir toutes les opérations d'intermédiation sur le marché du travail.
Cependant, les informations fournies sont de mauvaise qualité, leur pertinence est douteuse, l'orientation professionnelle est réduite à un simple guichet d'information et la construction des parcours est virtuelle ».
A cela s'ajoute le système de formation qui est en perdition. En effet, aux 500 mille chômeurs, viennent s'ajouter les 80 mille diplômés de l'année 2011 et autant les cinq prochaines années. Les filières sont les moins aptes à favoriser l'insertion dans la vie active. «Par manque d'adaptation, la politique éducative et de formation est en train de produire des effets négatifs sur la croissance, les revenus et l'emploi».
D'un autre côté, la persistance du chômage est due essentiellement à la conjonction de deux facteurs structurels : une forte croissance du nombre des diplômés du supérieur et d'une structure productive dominée par des secteurs fortement utilisateurs de main d'œuvre non qualifiée.
Les politiques actives d'emploi ont été caractérisées par une disparité de l'intensité entrepreneuriale entre le littoral et l'intérieur du pays; ainsi au centre-ouest, existe une entreprise pour 170 actifs, et sur le littoral une pour 20 actifs.
D'autres défaillances accentuent le déséquilibre observé dans le secteur de l'emploi, telles la politique d'incitation aux investissements qui a passionné les entreprises sur des activités à faible valeur ajoutée, également, celle de l'amélioration de la compétitivité qui n'a pas favorisé les entreprises à augmenter leurs parts de valeur ajoutée, et à monter en gamme en termes d'emplois qualifiés. L'absence d'une stratégie nationale pour le micro-investissement tenant compte des priorités régionales, la faiblesse de gouvernance surtout au niveau de la BTS, la gestion des conflits sociaux engendrant un climat social tendu, le dialogue social resté intermittent et axé sur les aspects salariaux, l'absence d'un cadre juridique adéquat réglementant le processus des négociations, témoignent de l'instabilité observée dans le fonctionnement de l'appareil productif et de création d'emploi qualifié.
Dans le même ordre d'idées, le secteur informel qui constitue un dispositif politique non-dit de régulation est devenu une réalité économique et sociale et contribue de manière non négligeable à la dynamique socio-économique globale, malgré ses inconvénients. Selon l'étude, la contribution du secteur informel tunisien au PIB est comparable à celle des pays similaires, soit 16% en moyenne dans les pays de l'Ocde en 2008, de 5 à 39% dans les pays de l'UE, 34% du PIB en Tunisie selon le FMI en 2012, 38% selon la Banque mondiale en 2009 et 30% selon l'Utica. Ce secteur contribue aussi en Tunisie à hauteur de 50% de l'emploi total selon la Banque mondiale en 2008, 31,5% selon l'Utica en 2008 et 42% selon d'autres sources.
Valorisation des compétences
Ces programmes actifs du marché de l'emploi nécessitent une révision et un ciblage, et ce, en favorisant le maintien et le renforcement de ces programmes et leur refonte autour de deux axes : une optimisation de leur rendement, en intégrant les dimensions sectorielle et régionale ainsi que la spécialité du diplôme et une meilleure coordination entre l'ensemble des secteurs publics, les professionnels et les acteurs sociaux et associatifs.
La première piste de réforme consiste à restructurer l'Aneti, à travers l'élaboration d'un programme de formation continue ambitieux pour les conseillers de l'emploi, la mise en place d'un programme de modernisation des bureaux d'emploi, l'optimisation de l'utilisation d'un système d'information, qui peut constituer un excellent outil de pilotage et de suivi ainsi que l'instauration d'un répertoire des métiers pour optimiser le rapprochement entre la demande et l'offre d'emploi.
D'autres pistes de réformes renferment entre autres un plan d'urgence pour la sauvegarde des emplois menacés et des entreprises en difficulté. Il s'agit, également, de faire de la migration un levier de la lutte contre le chômage en mettant en place une structure chargée de coordonner l'ensemble des conventions entre la Tunisie et les pays qui ont besoin de main-d'œuvre et piloter le processus migratoire entre ces pays, de prévenir et lutter plus efficacement contre la migration irrégulière et d'assister les migrants de retour dans une perspective de développement durable.
Pour ce qui est du système de formation professionnelle, l'étude indique que la valorisation des compétences ne peut être réalisée sans la mise en place d'un système de formation compatible et adapté aux besoins évolutifs de l'économie nationale et du marché international et l'instauration d'un partenariat coopératif fondé sur des engagements réciproques entre l'entreprise et les centres de formation. A cela s'ajoute la restructuration du système productif fondamental, car une croissance économique soutenue ne suffit pas à résorber le chômage si elle n'est pas accompagnée d'une diversification de la base productive, de l'adoption d'une politique sectorielle basée sur la consolidation des secteurs porteurs à fort potentiel de valeur ajoutée et à forte intensité d'emploi qualifié, de la révision du code d'investissement et du mode de financement et enfin de la revalorisation qualitative du modèle de développement.


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