Dragan est venu pour gagner. Ses joueurs ont fait l'essentiel en appliquant ses consignes... le temps d'une mi-temps Il a fait une entrée discrète. Il s'est dirigé directement au banc des remplaçants qu'il n'a quitté qu'à la mi-temps. C'est son adjoint, Salem Gdhami, qui s'est chargé de diriger l'équipe à partir de la zone technique. Il faut dire que Dragan, qui a fui l'équipe au début de la saison sans préavis, s'attendait à ce que le public marsois lui réserve un accueil particulier. Quelques noms d'oiseaux avant le coup d'envoi. Face à la provocation, la réponse du Franco-serbe a eu lieu sur le terrain. Faiblesse de l'adversaire : les latéraux Dragan a bien préparé son match. Fidèle à son style qu'il a toujours adopté (repli derrière et opérer par les contres rapides), l'entraîneur kairouanais a joué sur les faiblesses défensives de son ancienne équipe : «Le maillon faible du dispositif marsois est incontestablement les latéraux. Nous avons fait l'essentiel en prenant un écart de deux buts avant la pause. Nous aurions pu ajouter un troisième but en deuxième mi-temps, mais nous avons préféré temporiser notre jeu afin de contenir le jeu adverse. N'ayant plus rien à perdre, les Marsois ont joué l'attaque à outrance et il fallait leur fermer les issues», confie l'adjoint de Dragan, Salem Gdhami. Le premier but a été marqué sur un coup franc direct, tiré du couloir droit, alors que le second a été ajouté suite à une contre-attaque de Mohamed Aouichi grâce à un tir croisé. Par ailleurs, l'entraîneur marsois a bien fait de remplacer, à la mi-temps, l'arrière droit Hichem Jebali en baisse de régime depuis un mois déjà. L'incorporation du pivot, Amir Mchala, a permis à l'équipe d'assurer une meilleure couverture et éviter que la note soit plus salée. Côté offensif, l'Avenir a été également hors sujet. Pourtant, Adel Sellimi a débuté le match avec trois attaquants : Omrani, Abbès et Moussa. Deux d'entre eux, Omrani et Moussa, ont été contraints de quitter le terrain à la mi-temps pour blessure. Toutefois, ils n'ont pas été dangereux durant les 45' qu'ils ont jouées. C'est que les défenseurs kairouanais ont su les mettre hors état de nuire : «Nous avons également étudié les points forts de notre adversaire qui résident en ses trois attaquants Moussa, Abbès et Omrani. Ils ont du métier; ils sont dangereux balle au pied. Moussa est fort dans le jeu de tête. Il fallait les priver de ballon lorsqu'il atteint notre zone de réparation. Chose faite. Nous avons fait l'essentiel en première mi-temps en prenant l'avantage au score. Après la pause, nous nous sommes contentés de gérer en fermant toutes les issues qui mènent à notre cage.», explique l'assistant de Dragan. Bref, les Kairouanais ont joué avec intelligence tout en économisant leur énergie. Sans créer trop d'occasions (cinq en tout dont deux transformées en buts), les Aghlabides ont su se montrer efficaces. Ils ont également privé les attaquants marsois de balles à la limite de leur zone de réparation. Dragan et ses poulains ne pouvaient espérer un meilleur scénario : non seulement ils sont tombés dans le panneau, mais les Marsois étaient également hors sujet. Ils doivent sérieusement penser à travailler l'aspect mental. Car s'il y a une chose qui leur a fait défaut, c'est bel et bien d'avoir la tête sur les épaules.