Les participants au Dialogue national se rencontrent, demain, au siège du ministère de la Justice, des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle sur fond de désaccord sur le contenu de la future loi électorale soumise le jour même à la discussion générale des constituants Enfin, une date pour le redémarrage des travaux du Dialogue national après une hibernation qui a duré plus de deux mois. Rendez-vous est pris pour demain lundi 7 avril 2014, selon les dernières déclarations de Hassine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, le principal parrain du Dialogue national aux côtés de l'Utica, de la Ltdh et du Conseil de l'Ordre des avocats. En parallèle, démarrera, le jour même, au siège de l'ANC, la discussion générale du projet de la loi électorale comprenant quelque 170 articles auxquels s'ajoutent 473 propositions d'amendement soumises à la commission de législation générale par les constituants n'en faisant pas partie. Du côté de l'Ugtt, Bouali M'barki, secrétaire général adjoint, confie à La Presse : «Nos contacts se poursuivent encore avec les partis signataires de la feuille de route issue du Dialogue national. Ils seront tous au rendez-vous en vue de dire leur mot sur les deux principaux points soumis à l'ordre du jour de la réunion de demain. Il s'agit du suivi de la révision des nominations par le gouvernement Jomâa et de la formation du comité de soutien et d'accompagnement de l'action gouvernementale». Et le responsable syndical de préciser, dans cet ordre d'idées: «Contrairement à ce qui a été publié jusqu'ici, aucune décision n'a été prise concernant la constitution de ce comité. C'est bien le Dialogue national qui en décidera». Interrogé sur les points de discorde relevés au sein du projet de la loi électorale et sur l'appel de certaines parties pour que les participants au Dialogue national prennent la responsabilité de trancher, M'barki indique : «Pour le moment, nous nous attendons à ce que la plénière de l'ANC parvienne dans des délais raisonnables à rectifier le tir et à trouver les consensus qu'il faut aux articles qui font polémique. Dans le cas contraire, le Dialogue national se trouvera dans l'obligation d'examiner ces points de discorde comme ce fut le cas pour la Constitution». Toutefois, il reconnaît que «le temps presse et que beaucoup d'indicateurs et d'indiscrétions provenant de l'hémicycle du Bardo ne sont pas rassurants quant à la volonté de certains constituants de respecter les délais convenus au-delà desquels l'organisation des élections deviendra réellement problématique». Non à l'hégémonie des sept «Oui au retour des travaux du Dialogue national que nous attendons avec impatience. Seulement, nous les représentants des partis dits petits partis politiques, nous nous opposons énergiquement à la volonté hégémoniste manifestée par les sept partis se proclamant les plus influents sur la scène politique nationale et cherchant à s'accaparer le comité de soutien et d'accompagnement de l'action gouvernementale. Nous menaçons de nous retirer de la réunion de ce lundi 7 avril si par hasard ces partis essaient d'imposer leur volonté», tempête Mohamed Tahar Ilahi, secrétaire général du Parti Mouvement du citoyen qui se dit mandaté par les autres partis ciblés pour parler en leur nom. Quant aux points inscrits à l'ordre du jour de la réunion, il relève : «J'aurais préféré que les travaux du Dialogue national précèdent ceux de la séance plénière de l'ANC réservée à la discussion générale du projet de la loi électorale. J'ai comme l'impression que la séance du Dialogue national qui planchera sûrement sur les désaccords relatifs à la loi électorale constituera une sorte de dialogue parallèle». Seulement, il ne cache pas son optimisme de voir les constituants récalcitrants se rendre à l'évidence et éviter de bloquer les travaux de la séance plénière comme ils menacent de le faire. «En tout état de cause, le problème de l'article 15 relatif à l'exclusion est déjà résolu puisqu'Ennahdha a déjà pris la décision de voter contre et même ses constituants les plus virulents finiront par appliquer les ordres de leur direction», ajoute-t-il. Pour ce qui est des autres articles suscitant débat à l'instar de ceux relatifs à l'accompagnement des électeurs analphabètes, au seuil électoral fixé à 3% des voix au minimum, au parrainage des candidats à la présidence de la République, Mohamed Tahar Ilahi est d'avis «qu'on peut arriver à des consensus lors du débat général à condition que les partis politiques mettent de côté leurs intérêts propres et leurs agendas et comprennent que le temps presse et qu'il est impératif de respecter les délais prescrits par la Constitution à l'organisation des élections présidentielle et législatives avant fin 2014».