L'impact de la crise économique mondiale sur les entreprises a été à l'origine de quelques problèmes vu la chute de la demande, la résiliation de contrats d'achat et l'annulation de projets qui auraient pu maintenir les recettes à leur niveau habituel ou les augmenter. Même si les signes d'une reprise commencent à être constatés dans certains pays européens, la vigilance demeure de mise et les chefs d'entreprise observent quotidiennement l'évolution du marché, sondent la demande et se préparent à exploiter toute opportunité qui se présente. Il est pourtant possible de contourner les effets de la crise pour relancer les activités moyennant l'exécution d'une stratégie commerciale à court, moyen et long terme. Certains chefs d'entreprise ont même exploité les opportunités générées par la crise pour améliorer leur situation et augmenter les recettes. C'est le cas, par exemple, des producteurs des matières premières, des produits de base et à valeur ajoutée dont les cours sur le marché mondial ont connu une flambée sans précédent. À défaut de pouvoir anticiper sur la base d'études prospectives crédibles, il est tout à fait aisé de prendre des mesures correctives pour faire face à la crise, voire d'exploiter les nouvelles opportunités. Plusieurs firmes internationales sont allées à la solution la plus facile, à savoir licencier nombre de travailleurs pour alléger un tant soit peu le fardeau financier. D'autres ont jugé bon d'abandonner certaines activités qui ne sont plus rentables. Certains producteurs européens ont même délocalisé une partie de leurs activités dans quelques pays du Sud qui disposent d'avantages préférentiels comme la Tunisie. L'une des premières dispositions à prendre par nos entreprises consiste à identifier les segments porteurs qui sont rentables sur le marché mondial. L'innovation et la recherche sont d'un grand apport pour améliorer la qualité d'un produit et faciliter sa commercialisation. Les centres de recherche et les unités innovantes au sein des entreprises ont beaucoup de travail à effectuer dans ce sens. Car désormais, la valeur ajoutée d'un produit est ce qui le distingue d'un autre. Le système de veille, mis en place, permet de connaître les tendances du marché ainsi que les besoins quantitatifs et qualitatifs dans le but de satisfaire une partie de la demande internationale. Avant de passer au stade de l'innovation, l'entreprise doit, évidemment, se conformer aux standards internationaux en termes de qualité. Intégrer les réseaux internationaux de la distribution ouvre la voie aux entreprises nationales pour de nouvelles commandes. Ces réseaux sont en mesure de quantifier la demande et les exigences des consommateurs par leurs propres moyens. Les produits tunisiens peuvent ainsi être écoulés en quantités assez grandes dans les grandes chaînes de distribution, les centrales d'achat, les commerces à distance et même dans les petits points de vente. Généralement, les chaînes de vente ne veulent pas acheter de grandes quantités pour les stocker en dépôt car cela leur coûte une somme supplémentaire en termes de conditionnement et de soins. Elles préfèrent plutôt le stock zéro pour exposer juste les quantités destinées à la vente. Il est nécessaire pour l'entreprise tunisienne de tenir compte du coût de production pour pouvoir proposer des prix compétitifs. Cette réduction du coût peut se faire à plusieurs niveaux. Il existe aujourd'hui au niveau du marché mondial des outils de production de dernière génération qui ne consomment pas beaucoup d'énergie et ne sont pas polluants. Leur utilisation permet à l'entreprise de produire dans les normes avec un effectif réduit. La réduction du nombre des employés chargés d'une tâche donnée ne veut pas dire forcément licenciement. Bénéficiant d'une session de formation continue, l'effectif peut être redéployé pour s'occuper d'autres tâches comme la gestion informatique des données, la maintenance, la mise en œuvre des actions planifiées sur un support informatique… Dans le cadre des mesures présidentielles destinées à préserver les entreprises qui ont subi les effets de la crise, il a été question de la réduction des heures de travail. La réduction du coût ne veut pas dire non plus le choix des matières premières de deuxième et de troisième choix à bas prix, car cela peut avoir directement des effets négatifs sur le produit fini. Le chef d'entreprise est plutôt appelé à revoir sa consommation d'énergie et le dispositif de la production. Aujourd'hui, l'entreprise peut, par exemple, produire de l'électricité grâce à la cogénération – en bénéficiant des avantages mis à sa disposition – pour satisfaire ses besoins et vendre le surplus à la société nationale concernée par la distribution de l'électricité et du gaz. C'est une technologie assez simple qui a des impacts positifs à terme. Atténuer les effets de la crise économique mondiale est donc possible à condition de savoir investir dans des projets matériels et immatériels sûrs : le diagnostic du marché, le choix des segments rentables en fonction des besoins des consommateurs, l'innovation et la recherche ainsi que la rationalisation de la gestion et de la production en plus de la formation du personnel. Les autres tâches de base et habituelles comme le marketing et la prospection qui se font tout au long de l'année selon des programmes définis doivent se poursuivre pour atteindre les objectifs escomptés...