Plusieurs entreprises économiques passent par une situation difficile et leurs perspectives ne sont pas claires. Elles doivent engager au plus vite un plan de sauvetage en remettant en question la gestion financière, matérielle et humaine.En effet, il est urgent, aujourd'hui, de sauver les postes de travail et permettre à l'entreprise de continuer à produire et à exister. La révolution tunisienne a été saluée par tout le monde et ses impacts positifs sur l'économie et l'entreprise seront perceptibles à temps. Mais il faut commencer le travail dès maintenant. Cette révolution a redoré l'image de la Tunisie à l'extérieur dans la mesure où l'économie nationale est désormais régie par les règles de la transparence et l'équite. Les organisations nationales et les groupements économiques sont disposés à fournir l'aide et le soutien à notre pays qui a franchi des pas en avant vers la démocratie. Ils ont d'ailleurs manifesté ce soutien à plusieurs reprises. A ce stade, l'entreprise doit profiter de cette nouvelle donne pour se réorganiser. C'est que le problème vécu par certaines entreprises (qui ont eu des retombées immédiates) s'articule autour de certains axes, à savoir l'arrêt temporaire de la production et de l'exportation, l'absence des travailleurs et les revendications sociales. Profitant de la liberté d'expression favorisée par la révolution tunisienne, nombre de travailleurs s'est élevé contre les patrons exigeant en même temps de régulariser la situation professionnelle des contractuels et des saisonniers, d'augmenter les salaires, voire de procéder à de nouveaux recrutements pour alléger la masse de travail. Même des établissements hôteliers ont été concernés par ces revendications et certains ont été contraints de fermer leurs portes pour quelque temps. Or, l'entreprise vivait déjà avant même la révolution une situation précaire vu la conjoncture internationale peu favorable caractérisée par une récession de la demande – même si dans certains marchés la reprise a été constatée – et un renchérissement des cours des matières premières. Les chefs d'entreprise sont donc appelés à trouver des solutions pertinentes pour sortir de la crise avec un minimum de pots cassés. Deux éléments importants sont à prendre en compte, à savoir la prospection et la veille. Qu'elle soit productrice de richesses ou commerciale, l'entreprise a intérêt, en effet, à renforcer ses départements de prospection des opportunités sur les marchés extérieurs et de veille pour être au courant de l'évolution de la demande, de ses exigences et de ses besoins. Ce n'est pas une utopie mais une réalité tangible : des études ont montré que la Tunisie (toutes les entreprises regroupées) n'a jamais été en mesure de satisfaire des quotas bénéficiant pourtant d'avantages préférentiels. C'est le cas, par exemple, de certains produits alimentaires, agricoles et des produits de la pêche. Pourquoi ne pas exploiter ces créneaux rentables pour augmenter l'apport en devises et améliorer la situation financière de l'entreprise ? Tous les efforts doivent être concentrés pour satisfaire les demandes de l'Union européenne avant que d'autres pays concurrents ne s'y mettent. Evidemment, les produits exportables sont soumis à certaines conditions de santé, de sécurité et d'environnement que tout producteur est appelé à respecter. La réorganisation de l'entreprise doit commencer, en premier lieu, par l'instauration de la paix sociale pour que tous les travailleurs se remettent au travail. C'est une action délicate à laquelle doivent participer toutes les composantes professionnelles sur la base de la confiance et de la transparence. Le chef d'entreprise est tenu de clarifier sa position vis-à-vis des travailleurs en définissant un plan d'intégration pour les éléments valables qui sont en mesure d'apporter le plus et qui sont connus pour leur dévouement pour le travail bien fait. La deuxième étape consiste à prospecter les marchés extérieurs, même traditionnels, qui disposent encore de grandes potentialités d'absorption de la production. Il s'agit d'identifier les produits dont les consommateurs ont besoin, mais qui ne sont pas disponibles en quantités suffisantes. Des contacts avec les distributeurs et notamment les chaînes de distribution sont bénéfiques pour sonder le marché et conclure des promesses de vente. L'entreprise peut être obligée de remodeler ses produits, voire de créer d'autres en fonction des exigences du marché. La troisième étape, très importante, concerne la veille économique et commerciale qui permet de profiter rapidement des offres et des opportunités (qui sont parfois limitées dans le temps) afin de pouvoir les exploiter. L'entreprise n'a pas d'autre choix que de vendre plus pour pouvoir équilibrer sa situation financière et assurer sa pérennité. Des objectifs clairs doivent être définis pour les atteindre selon un calendrier précis. Et pour produire plus, il faut aller vers les marchés à forte potentialité.