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L'olivier tunisien est-il en danger ? !
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 04 - 2014

Plus d'un danger guette notre olivier : désaffection des exploitants, apparition de maladies et parasites, invasion de variétés importées et laisser-aller des autorités.
L'oliveraie tunisienne compte parmi les plus étendues et les mieux variées en Afrique du Nord. L'olivier est l'arbre national par excellence. Du nord au sud du pays il n'y a pas un coin où on ne rencontre pas ce plant bénit dont l'histoire va de pair avec la Tunisie. D'ailleurs, dans certaines régions, on retrouve des oliviers millénaires, à Teboursouk par exemple, ou encore à Chaouach et Sidi Nasser du côté de Mjez El Bab.
Il doit y en avoir sans doute dans d'autres contrées, étant donné que cet arbre se trouve sur tout le territoire national.
L'huile extraite du fruit de cet arbre constitue une des plus grandes richesses nationales de par la place économique qu'elle occupe. Elle est tout d'abord génératrice de milliers d'emplois, saisonniers certes, mais qui rapportent gros aux ouvriers de la cueillette; elle est ensuite source importante de devises, avec les quantités exportées vers les marchés mondiaux. Son apport en devises est loin devant tous les autres produits agricoles écoulés à l'étranger.
A noter que l'oliveraie tunisienne ne présente pas les mêmes caractéristiques ainsi que la même qualité d'huile selon qu'on est au nord, au centre ou au sud du pays.
Les exportateurs d'huile d'olive en savent beaucoup, dans la mesure où, en Europe, on préfère celle au degré le plus bas en acidité. Cette qualité est celle de l'olivier du Nord qu'on appelle «beldi ou chiibi», selon qu'on est du milieu citadin ou rural.
Manque d'intérêt
Au Sahel et au Sud, le degré d'acidité assez élevé implique que l'on doit couper l'huile extraite dans ces régions avec celle produite au Nord pour pouvoir exporter.
Tout ceci pour dire qu'il y a une sorte de complémentarité indispensable entre les oliveraies des régions les plus arrosées et celles qui le sont moins. Ce qui, par extension, suppose que l'on doit impérativement être aux soins des deux oliveraies pour les préserver et mieux les entretenir. Mais est-ce vraiment le cas?
D'emblée, on peut affirmer que notre olivier ne jouit pas de la sollicitude qui sied à son statut agricole et économique.
Il y a à cela deux raisons : la première a trait à la pénurie en main-d'œuvre, surtout pour la cueillette. C'est vrai qu'il y a l'hiver et sa rigueur. C'est vrai que c'est l'un des travaux agricoles les plus pénibles, mais c'est vrai aussi que cela rapporte pour ces ouvriers : le double, voire le triple de ce qu'ils peuvent gagner ailleurs. Certains agriculteurs vont jusqu'à proposer le partage de la récolte, pourvu qu'on ait un peu d'huile pour sa consommation personnelle. Par ailleurs, il y a le problème de l'élagage avec de moins en moins de spécialistes qui connaissent vraiment les techniques adéquates pour éviter à l'arbre des complications qui peuvent freiner son évolution normale. Aussi, et en raison d'un manque d'intérêt à l'égard de cette culture qui pour beaucoup n'est plus rentable, l'entretien fait souvent défaut, causant ainsi l'apparition de certaines maladies et une multitude de parasites tous aussi nuisibles les uns que les autres.
Mais tout ceci n'est rien en comparaison d'une autre menace, celle venant d'outre-mer !
En effet, l'olivier tunisien est aujourd'hui menacé par des plants venus d'Espagne, d'Italie...
Menace extérieure ?
Ce danger risque à la longue de tout emporter. Toute cette richesse millénaire pourra disparaître à cause de cette recherche effrénée du gain. Car la raison qui préside à l'importation de ces variétés étrangères n'est autre que le gain. Ainsi, et comme toujours, c'est l'esprit mercantile qui est derrière les nuisances causées à notre pays. Et là, ce n'est nullement un procès que nous faisons à ces «investisseurs» mais c'est un constat réel qui part de données bien établies.
Ces oliviers importés ne sont espacés l'un de l'autre que d'un mètre et demi ou tout au plus de deux mètres. Cela permet de planter un grand nombre de ces arbres à l'hectare, et par conséquent d'avoir un grand rendement dans ce même espace, contrairement à l'olivier local où la distance varie de 10 à 25 m, selon qu'on est au nord ou au sud.
L'argument peut paraître massue, mais à y voir de plus près, on constate que ces oliviers étrangers ne peuvent donner le rendement escompté sans l'irrigation (système goutte à goutte); par ailleurs, la durée moyenne de vie de ces arbres est de trente ans ! Nos oliviers son millénaires ! Et de surcroît ne demandant pas beaucoup d'eau. Ils sont adaptés à notre climat semi-aride. On les plante sur les versants des montagnes et sur les collines. Ils sont un facteur d'équilibre écologique et contribuent à la préservation du sol contre l'érosion. Par ailleurs, nos oliveraies, de par les distances entre les plants, permettent la pratique d'autres cultures, telles que le maraîchage. Ainsi on fait d'une pierre deux coups : maraîchage d'un côté, fertilisation de la terre et irrigation des plants d'oliviers de l'autre. Ceci n'est pas possible avec les oliviers importés.
A cela il faudrait ajouter que l'eau destinée à ces nouvelles variétés d'oliviers, on en a besoin ailleurs, d'autant que notre pays n'est pas toujours suffisamment arrosé, sans compter que ces plants occupent les plaines, normalement destinées à la céréaliculture et aux maraîchages; cela s'appelle de la mauvaise gestion de l'une de nos richesses nationales qu'est la terre qu'on doit exploiter à bon escient et selon les besoins réels de la population. L'avidité a tout de même des limites qu'il ne faudrait pas dépasser quand il s'agit de l'intérêt général. Le ministère de l'Agriculture devra sévir pour arrêter ce massacre qui, s'il continue, va signer l'arrêt de mort de notre olivier. L'on doit ainsi se rappeler ce qui s'était passé pour nos variétés de blé complètement disparues ainsi que les semences de nos légumes et fruits de terre dont nous sommes aujourd'hui importateurs, avec tout ce que cela signifie comme dépendance vis-à-vis du monopole des multinationales agroalimentaires.
Tous les efforts doivent se rejoindre pour éviter à notre olivier le sort qui a été réservé aux céréales et légumes et pour faire barrage aux rapaces qui tuent notre patrimoine agricole.


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