Je prépare une grande exposition pour la rentrée prochaine, qui s'ouvrira au mois de novembre C'est une de ces expositions capsules, sitôt annoncée que déjà terminée, qui vous laisse comprendre qu'en art, il vaut mieux dire «déjà !» que «encore !!». On a beau essayer de suivre l'effervescence d'évènements culturels et artistiques qui se succèdent en ce mois de mai, celui-ci a dû échapper à la vigilance de ses aficionados. Ceux qui aiment Feryel Lakhdar n'ont pas tous pu assister à cette exposition flash qui n'a duré que trois jours, et a profité d'un trou dans le calendrier de la galerie El Marsa. Et ils ne pourront que le regretter. L'exposition présente un ensemble de sculptures monumentales, et les déesses de Feryel s'accommodent aisément de ces proportions. Mais pourquoi cet évènement éphémère, alors que Feryel Lakhdar nous a habitués à des rencontres plus longues et plus organisées ? «Je prépare une grande exposition pour la rentrée prochaine, qui s'ouvrira au mois de novembre. Mais j'avais, à la demande de certains amis, réalisé une collection de sculptures monumentales, conçues pour des extérieurs, jardins et terrasses, et le moment, en ce début de belle saison, me semblait opportun pour les présenter. D'autant plus que j'avais également un ensemble d'œuvres sur papier encore inédites, qui méritaient un accrochage, et qui sont venues compléter l'exposition». C'est donc sans déflorer sa prochaine exposition que Feryel expose ses sculptures, celles-ci étant la continuité des petits formats que l'on connaissait. «En fait, dès le début, les petites sculptures annonçaient le monumental dans le dessin, dans la liberté de la composition. Et si on est aujourd'hui dans les jardins, je souhaite passer à une dimension urbaine, installer mes sculptures sur des places publiques, des monuments, des parcs... Tout est inscrit dans le projet dès le départ». Cela faisait longtemps que Feryel Lakhdar travaillait sur la sculpture, ayant du mal à trouver le matériau adéquat, la liberté souhaitée, le rendu espéré : «Je ne suis pas sculpteur sur pierre, je ne sais pas travailler dans la masse. J'ai essayé le métal. Il a des propriétés, mais était contraignant. J'ai mis du temps avant d'arriver à la résine, qui offre une grande liberté au concepteur. Et là, je l'avoue, je me lâche». A travers la galerie, on rencontre donc les dames de Feryel, pensives ou actives, maternelles ou séductrices, de présence étonnante. Elles sont accompagnées d'un ensemble d'œuvres sur papier qui annoncent la prochaine exposition par la variété des matériaux, l'inclusion de textiles, de feuilles d'or, de collages et de différentes techniques, et transforment l'œuvre en de véritables bas-reliefs. Alors, si vous n'avez pas pu voir la dernière exposition de Feryel Lakhdar, consolez-vous, celle de la rentrée sera bien belle.