Pour la troisième fois, après 2003 et 2008, l'ESZ a repris l'ascenseur pour la Ligue 1. Le nul acquis face à l'ASG, lundi, au stade de Jammel, a suffi pour valider la montée, une journée avant la fin de l'exercice. Mais si les deux fois précédentes, l'ESZ avait assuré son retour parmi l'élite, sans trop de difficultés, voire dès la phase de l'aller, cela n'a pas été le cas cette saison. Certes, la trentaine de jeunes, bien encadrés par leur aîné et capitaine Sadok Oueriemmi, ont fourni de grands efforts. Ils ont cru en leur chance jusqu'au bout et ont affiché une force de caractère exemplaire. Toutefois, la prestation de l'équipe, dans son ensemble, a laissé dire les milieux proches du club que l'exploit réussi n'était pas d'actualité. Surtout que l'équipe avait connu plusieurs passages à vide et n'avait pas figuré dans le peloton de tête, pendant un bon bout de temps. Qualifiée même de miraculeuse, cette ascension restera gravée dans l'histoire du club. De plus, et contrairement à l'ASD et l'ASG qui ont pu profiter du goût de l'accession à temps, le report de l'avant-dernière journée, à deux reprises, a troublé en quelque sorte la fête pour les Espérantistes. Un parcours parfois accidenté et des difficultés à la pelle, sans comité de soutien. C'est probablement ce qui a fait pleurer Ali Oueriemmi, son président très ému, sur une chaîne de télévision. Trois entraîneurs en 5 journées. Après avoir effectué la préparation de l'avant-saison, fixé les objectifs avec le bureau directeur et arrêté la liste des joueurs avec lesquels il va entamer l'exercice, voilà qu'un désaccord concernant le choix d'un jeune, fils d'un ancien joueur du club, a poussé le premier entraîneur, Lassaâd Maâmmar, à claquer la porte, à une semaine du démarrage du championnat. Sans perdre de temps, Noureddine Bourguiba prit sa place. Il réussit un bon départ affichant trois victoires successives et un nul, soit 10 points sur 12, un bilan honorable. En dépit de cela, ce technicien ne semblait pas faire l'unanimité. Il a senti, lui-même, qu'on le poussait vers la sortie. Et, effectivement, il a fallu une seule défaite, face à l'ASD, pour qu'il soit congédié, sans en expliquer la raison. Un troisième enfant du club, Moncef Mcharek, prit la relève. Les premiers résultats qu'il avait enregistrés avec l'équipe n'étaient pas réconfortants, dans l'ensemble. L'ambiance devient morose. Hué et fustigé, le staff technique a continué à travailler dans le silence, tel une force tranquille. Il n'a pas eu tort puisque, au bout du compte, les Espérantistes sont parvenus à arracher une place parmi les six clubs qui devraient jouer le play-off. «Je crois qu'il n'y a pas de miracle. Indépendamment de l'effectif mis à ma disposition, quand j'ai pris l'équipe en main puis avec les difficultés rencontrées au cours de notre parcours, j'ai misé sur trois choses essentielles : le travail avec persévérance, la volonté et la discipline. Les joueurs ont été à la hauteur et les résultats ne se sont pas fait attendre», confie Moncef Mcharek. Sursaut d'orgueil. Après trois défaites successives au début du play off, face à l'USBG, l'ASD et l'ASG, on s'est dit que l'ESZ a raté l'aubaine. Mais, contre toute attente et en dépit de la pression exercée sur les joueurs et le staff technique, l'équipe est revenue de loin. En effet, les coéquipiers de Sadok Oueriemmi se sont superbement relancés, réussissant une victoire face à JS, un nul contre le SSS et deux victoires aux dépens de l'USBG et l'ASD. La mission était ainsi presque accomplie. Le dernier petit point acquis, lundi dernier, a validé officiellement l'accession. Il faut signaler aussi que le stade de Jammel a porté bonheur à l'ESZ puisqu'à l'exception du dernier match nul, elle a remporté toutes les autres rencontres disputées dans cette enceinte, contrairement aux stades de Ghomrassen, Gafsa et Mégrine où elle a fait de faux pas. L'avenir s'annonce difficile... Complètement délaissée par ses fans d'antan, l'ESZ a eu du mal à subvenir aux besoins des joueurs cette saison. Juste une frange de jeunes supporters ne l'ont pas lâchée et l'ont bien soutenue moralement dans les moments difficiles. Et nombreux sont les hommes d'affaires qui s'étaient fait connaître grâce à l'ESZ et qui en ont profité pour se tailler des postes politiques sous l'ancien régime, malheureusement, se sont volatilisés cette année. Ils se reconnaîtront! Seul Ali Oueriemmi a tenu la barque à flots et en a vu de toutes les couleurs. En plus du départ du trio Slama, Baâboura et Bhar, la caisse du club ne disposait pas de gros moyens financiers pour se permettre de recruter quelques éléments de valeur qui puissent les remplacer. Sans compter les contrats forfaitaires, les salaires et les primes ne se réglaient pas à temps. Pourtant, ils sont bien modestes et varient entre 250 et 1.500 D par mois, d'après le trésorier. Le mérite revient spécialement à Ali Baâboura, croit-on savoir. Son nom revient toujours sur toutes les lèvres et on a appris qu'il a gratifié les joueurs d'une prime, après leur victoire sur l'ASD. Maintenant que l'accession est chose faite, il faut que le club trouve un président qui prendra la relève de A. Oueriemmi, annoncé partant, et dispose d'un budget assez conséquent pour se permettre de recruter un bon entraîneur et quelques joueurs de valeur pour renforcer l'effectif existant.