«Nous avons dû inclure un loyer annuel d'un siège au cas où l'Etat ne serait pas en mesure de nous en procurer un. De plus, nous avons prévu un budget pour l'acquisition d'un matériel roulant, indispensable au travail», explique-t-elle L'instance «vérité et dignité» a demandé hier à l'Etat 10 millions de dinars à titre d'avance sur budget. Un montant jugé exorbitant, chose qui a enflammé les réseaux sociaux et certains sites d'informations. Jointe par téléphone, la présidente de l'instance, Sihème Ben Sedrine, estime que sa demande est justifiée, compte tenu des tâches qui incombent à l'instance et des délais qui lui sont accordés. «Vérité et dignité» dispose en effet de six mois, à compter du 30 mai, pour mettre en place l'ensemble de ses structures. «Nous avons eu une première audition au siège de la présidence du gouvernement. On nous a demandé de préparer une ébauche de budget pour le démarrage. Dans cette ébauche, nous avons dû inclure un loyer annuel d'un siège au cas où l'Etat ne serait pas en mesure de nous en procurer un. De plus, nous avons prévu un budget pour l'acquisition d'un matériel roulant, indispensable au travail». Le budget inclurait également, selon Sihème Ben Sedrine, le recrutement de 150 employés, la mise en place des sections régionales, des structures d'archivage, d'arbitrage, d'audition, ainsi que les frais d'élaboration d'un manuel de procédures. Lors d'une réunion, hier, au siège de la présidence du gouvernement, il a été signifié à la présidente de l'instance «vérité et dignité», que l'Etat ne dispose pas immédiatement des liquidités demandées, mais qu'une partie sera prochainement débloquée pour permettre le démarrage du «chantier». «Nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour utiliser les deniers de l'Etat avec parcimonie et efficacité. Nous allons très prochainement établir un chronogramme de nos activités, qui permettra aux observateurs de suivre nos travaux», a fait savoir Sihème Ben Sedrine. Il est à noter que la loi accorde à l'instance la possibilité de recevoir des fonds de pays étrangers, à condition que ces soutiens ne fassent pas l'objet de conditions préalables.