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La polémique revient au galop
Zndettement dans le secteur hôtelier — Société de Gestion d'Actifs
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2014

La création prochaine de la Société de gestion d'actifs ou AMC (Assets Management Company), comme solution à l'épineuse problématique de l'endettement des hôteliers, ne bénéficie pas du soutien des professionnels qui contestent le projet et estiment que dans sa forme actuelle, il présente un risque pour le secteur
Incontestablement, nul ne peut nier, aujourd'hui, que l'endettement hôtelier est une entrave sérieuse au développement, voire à la pérennité de tout le secteur touristique. Néanmoins, la question n'a jamais pu être résolue de manière radicale, depuis des décennies. Il fallait des solutions audacieuses et courageuses au risque de faire mal à certains, notamment les « mauvais payeurs » de « mauvaise foi ». Face à la destinée de tout un secteur, une solution radicale est aujourd'hui disponible. Il s'agit de la Société de gestion d'actifs ou AMC (Assets Management Company). Une solution fortement contestée par les hôteliers, beaucoup plus par manque d'informations, de prévisions et de détails que par négation du principe. Car, les hôteliers, à travers leur corporation professionnelle, ne rejettent pas le principe de la création de l'AMC mais trouvent qu'elle dispose de super-pouvoirs, d'un manque de précision et surtout de définition des responsabilités.
Annoncée en septembre 2012 par Elyès Fakhfakh, ministre des Finances dans le gouvernement de la Troïka, la création de l'AMC était entourée de mystère et d'un grand mutisme gouvernemental. Un mutisme qui n'a fait que consolider la polémique et alimenter les rumeurs autour de la société, à l'époque. Aujourd'hui, les articles 6 à 24 du projet de loi de finances complémentaire, au titre de l'exercice 2014, prévoient la création de la Société de gestion d'actifs. Et la polémique est de retour. La FTH s'interroge sur l'intérêt d'intégrer le projet au sein de la LFC 2014, d'autant plus qu'il n'a aucun impact sur le budget de l'Etat. Sans compter qu'il reproche au gouvernement d'avoir préparé le texte, sans aucune consultation avec les professionnels du secteur. Sachant que les hôteliers sont les premiers intéressés par la question. Il faudrait rappeler que le secteur touristique est à 100% privé, et que le problème de l'endettement concerne les banques et les hôteliers. Ces derniers n'arrivent pas à comprendre comment le gouvernement décide seul, sans prendre en considération le secteur privé, en l'occurrence tout le secteur du tourisme.
A ce titre, Mohamed Belajouza, président sortant de la FTH, avait déclaré, «en matière d'endettement, la FTH avait proposé des solutions efficaces, il y a déjà quelques années. Des solutions qui ont été identifiées dans le cadre de la concertation entre les premiers concernés, à savoir les hôteliers débiteurs, et les banques créditrices. Ces propositions avaient trouvé à l'époque un accueil favorable de la Banque centrale de Tunisie. Néanmoins, les banques créditrices, banques publiques essentiellement, avaient un problème de gouvernance. Aujourd'hui, nous sommes revenus au point de départ. En revanche, entre temps, la dette s'est encore alourdie, elle a évolué, notamment avec la multiplication des intérêts, des pénalités de retard et des opérations de consolidation des intérêts. Force est de reconnaître que la situation est toute simple : certains hôteliers endettés sont incapables de payer cette masse énorme de crédits et les banques ne se font pas d'illusions ».
Du temps du mandat de Belajouza, la proposition de l'AMC était tel un fantôme. Tout le monde en parle mais personne ne sait à quoi s'en tenir. Personne ne connaît le contenu de ce projet de loi, la vocation de la société, ses mécanismes, ses pouvoirs...
Aujourd'hui, la FTH maintient sa position. Elle a annoncé qu'elle fera tout pour procéder à des amendements du texte. Un texte avec des défaillances multiples.
« Nous attendons une explication et des précisions de la part du ministre des Finances », a ffirmé Radhouen Ben Salah. Et d'ajouter, nous avons proposé des solutions alternatives dont le règlement du problème au cas par cas, selon un plan que les hôteliers élaboreront avec leur partenaire, les banques. Il s'agira d'un plan de rééchelonnement de leur dette, sur 20 ans ; de réviser le taux d'intérêt, des pénalités de retard. Ainsi, les dossiers seraient bancables et les hôteliers pourraient s'engager, dans le cadre de contrat par objectif, à réaliser les objectifs fixés, et réussir à payer les banques et par la même sauver l'activité touristique et les unités hôtelières. Or, cette solution s'est heurtée au problème de gouvernance des banques publiques qui ne peuvent réviser les taux et procéder au rééchelonnement des dettes, sans aval de l'autorité financière.
Une conditionnalité de la BM et du FMI
Ceci dit, des hôteliers mauvais payeurs existent bel et bien même s'il s'agit d'une minorité qui n'est plus destinée à agir dans le secteur. Cette minorité est composée essentiellement de non-professionnels. Ceci dit, on est en droit de se demander, à qui incombe la faute ? Qui leur a donné l'agrément, le terrain, leur a accordé des facilités auprès des banques ? En réponse à toutes ces questions, désormais, c'est l'Etat qui se retrouve au banc des accusés. Il est évident que pour s'en sortir, il y a un prix à payer, sachant que la responsabilité est partagée, de l'avis de certains hôteliers. Les banques qui avaient participé au capital de l'hôtel étaient présentes au conseil d'administration, et contribué à la prise de décision. Car, les grandes décisions de gestion sont prises, au sein du conseil d'administration. De ce fait, les institutions financières ont accompagné le promoteur dans toutes les « catastrophes » qu'a connues le secteur. Aujourd'hui, ce sont ces mêmes banques qui veulent poursuivre le promoteur. Certes, les professionnels sont conscients que le problème de l'endettement devrait être résolu radicalement. Mais, il ne faut pas imposer des solutions unilatérales, selon les hôteliers.
Il est vrai aussi que la conjoncture économique, après le 14 janvier 2011, a enfoncé davantage le clou pour le secteur hôtelier. Plusieurs promoteurs du secteur ayant mis la clé sous le paillasson. Le coût de la production se situe entre 15 et 20% alors que le coût de l'endettement ne cesse de s'élever. D'autres évoqueront le manque de solidarité entre les professionnels. Néanmoins, ces mêmes professionnels, les vrais, en ont marre des mauvais payeurs et de la mauvaise foi qui nuisent clairement à l'image de la destination et à la qualité des prestations.
En effet, l'enveloppe de l'endettement hôtelier s'élève à plus de 3.000 MD dont 800 MD de dettes accrochées, portant, exclusivement, sur quelque 120 unités. Les défaillances sont multiples et lourdes de conséquences préjudiciables pour le secteur touristique et pour l'image de la destination. Il est aussi lourd sur le plan même de la rentabilité, alors que cette composante se situe parmi les priorités de la nouvelle feuille de route du secteur touristique, basée sur la nécessité de présenter une offre à haute valeur ajoutée.
L'AMC aurait, donc, pour mission de racheter, auprès des banques, les créances douteuses à leur valeur économique et non commerciale. L'objectif étant de maximiser la valeur économique des hôtels, la création et la sauvegarde des emplois. Pour ce, l'AMC serait dotée de « superpouvoirs », notamment celui de récupérer les hôtels des mauvais payeurs, et de nommer un administrateur provisoire, sans avoir à passer par un tribunal, en cas de mauvaise gestion. Plus encore, cette société pourrait, également, procéder au changement de la vocation de l'unité hôtelière, une fois reprise. Et ce sont justement ces superpouvoirs qui aujourd'hui sont contestés par la profession.
Force est de reconnaître que l'AMC est désormais une conditionnalité de la Banque mondiale et du Fonds monétaire internationale (FMI). Et il semblerait que dans la restructuration financière, on évoquera trois catégories d'hôtels. Il y a d'abord les unités hôtelières qui connaissent des difficultés conjoncturelles. Ces hôtels ne sont pas intrinsèquement malades ou économiquement pas viables. Au contraire, ce sont des établissements en activité, qui souffrent d'une conjoncture internationale et nationale difficile. Ceux-là sont en mesure de réinvestir et de s'acquitter de leur dette. Ceux-là ne sont pas concernés du tout par le «process» de l'AMC. Ils devraient négocier avec leur banque le rééchelonnement de leurs dettes.
Ensuite, on a une autre catégorie d'hôtels, ceux qui se trouvent dans une situation d'incapacité de mettre de l'argent et qui n'ont pas payé leur dette depuis un moment. Ces hôtels seraient évalués sur la base de leurs contrats des cinq dernières années. Ceux-là auraient besoin d'un accompagnement, coaching, on leur fera un plan de développement de leur unité. L'AMC rachèterait la dette, à un coût moindre, auprès de la banque, et injecterait la somme dans le capital avec le risque que l'hôtelier devienne minoritaire. S'il a l'argent de racheter ce serait bien, sinon il n'aurait pas le choix. Mais cela permettrait de relancer l'unité, au moyen d'un programme de développement.
Enfin, on a la catégorie d'hôtels qui seraient repris de fait par l'AMC. Il s'agit-là d'unités irrécupérables qui ne peuvent plus s'adonner à l'activité touristique. Il s'agirait pour l'AMC de reprendre l'hôtel et d'en changer la vocation, en une vocation immobilière par exemple. Une proposition par contre que l'Etat a toujours refusée aux hôteliers, pourtant elle aurait pu être bénéfique aussi bien pour l'Etat que pour les hôteliers.
Il est évident que dans la restructuration financière, les impacts sociaux seraient importants. D'où l'impératif de préparer des programmes d'accompagnement sociaux aux fins d'amortir le choc. Certes, ce projet de loi suscite les inquiétudes des professionnels du secteur, dans le sens où ils estiment qu'il vise la restructuration du secteur bancaire plutôt que celui hôtelier. Ils ont peut-être raison. Mais l'enjeu vaut la chandelle surtout si l'on sait que l'avenir de près du sixième de la population est tributaire de la réussite de cette réforme structurelle. Hôteliers et administration se doivent de trouver un terrain d'entente pour une meilleure application de la loi, sachant qu'en gros les hôtels concernés par la réforme s'élèvent à environ 120 unités et que l'AMC ne concerne pas exclusivement le secteur touristique. Bien au contraire, sa création s'inscrit dans le cadre des nouvelles orientations stratégiques de l'Etat dans le financement de l'économie.


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